La résistance après la conquête à Madagascar
En 1896, le général Gallieni est envoyé à Madagascar pour pacifier l'île, dont il devient le gouverneur jusqu'en 1905.
En septembre 1896, l'insurrection générale dans le centre de l’île (…). Les insurgés (…) attaquent les convois, brûlent les villages et terrorisent les bourjanes '(1), qu'il devient de plus en plus difficile de recruter (…).
En Imerina (2), les villages sont dépeuplés ; la majorité des habitants s'est enfuie dans la brousse et dans la forêt, les cultures sont abandonnées et le mot d'ordre donné par es personnages qui mènent l'insurrection est de laisser les rizières en friche, afin de provoquer la famine et de forcer ainsi plus sûrement les Français à évacuer le pays (…).
En résumé, l'insurrection, qui, en mars et avril 1896, était localisée dans quelques régions du Nord et du Sud, est devenue générale : elle s'étend dans tout l’Imerina et comprend toutes les classes de la population. Les chefs de bande ont des intelligences avec les personnages de Tananarive (3) (…). Il faut chercher la cause générale [de la rébellion] dans l'esprit de résistance dont était animée une population plus ou moins consciente de sa nationalité contre un envahisseur dont l'autorité n'avait pas été assez solidement établie et dont les forces paraissaient insuffisantes.
Joseph Simon Gallieni, Rapport d'ensemble sur la pacification, l'organisation et la colonisation de Madagascar, 1900
(1) Porteurs et travailleurs locaux travaillant pour les Français
(2) Partie centrale de Madagascar
(3) La capitale