Métropole et colonies
THEME 3 :
LA TROISIEME REPUBLIQUE AVANT 1814 : UN REGIME POLITIQUE, UN EMPIRE COLONIAL
Votre mission : Dans le cadre d'un travail par équipes, vous êtes chargés de réaliser une exposition sur le thème Métropole et colonies (1870-1914) sous l'une des trois formes suivantes :
  • un livret d'exposition
  • une exposition au CDI
  • une exposition virtuelle
Pour mener à bien cette mission, votre premier travail consiste à vous approprier le sujet en lui-même. Ci-dessous, vous trouverez 11 corpus thématiques portant sur la question. Au sein de chaque groupe, répartissez-vous les corpus et répondez à l'ensemble des questions.

Les « bienfaits » de la colonisation pour une minorité d’indigènes

1) Dans quels domaines la colonisation a permis un développement des populations indigènes ?

2) Quels sont les types de colonisateurs chargés de ses " bienfaits " ?

3) Est-ce que tous les colonisés pouvaient en profiter ?

4) Montrez que quelques indigènes ont pu accéder à la connaissance. Etaient-ils pour autant les égaux des Blancs ?

Blaise Diagne (1872-1934)
Fonctionnaire colonial sénégalais et premier noir africain élu député du Sénégal à la Chambre des députés en 1914, il est favorable à l'assimilation des indigènes par extension de la citoyenneté en échange de la conscription. Il contribue à la mobilisation des soldats africains lors de la Première Guerre mondiale.
 
Éduquer les "indigènes"
Le succès de l’œuvre repose tout entier sur l'instruction, le zèle et le savoir-faire des moniteurs indigènes (1). La France leur confie une mission noble entre toutes : celle d'élever leurs frères, de les initier à la plus belle et la plus riche langue du monde. Elle les charge d'ouvrir leur intelligence à ces merveilleuses inventions qui font notre puissance, leur cœur aux sentiments de bonté, de générosité qui ont toujours animé le peuple français. Elle les fait participer enfin à l’œuvre de régénération qu’elle a entreprise en Algérie. S’ils parlent de la France avec une sincère sympathie et légitime admiration, ils nous feront aimer en nous faisant mieux connaître et ils serviront tout à la fois la cause du progrès. Faire pénétrer auprès de leurs coreligionnaires les lumières et les bienfaits de la civilisation : n'est-ce pas là une tâche digne de tenter leur orgueil ? Mais elle est aussi pénible qu’elle est grande, et elle exige du moniteur tous ses efforts et tout son temps, une instruction solide et un dévouement sans relâche.
Plan d'études et programmes de l'enseignement primaire des indigènes en Algérie, 1889
(1) iIl s'agit ici des moniteurs qui forment les futurs instituteurs dans la colonie
La scolarisation
Une école dans la colonie du Dahomey (Bénin), vers 1900, Musée National de l’Éducation
 
Pétition en faveur de Nguyen Van Cam, dit Ky Dong
Nguyen Van Cam (1875-1929) dit Ky Dong (« l'enfant merveilleux ») est un jeune surdoué devenu, dans les années 1880-1890, une figure de l'opposition à l'autorité coloniale au Tonkin. Alors qu'il est exilé, ses partisans se mobilisent pour son retour au Vietnam.
« [Représentant] la population des différentes provinces du Vietnam, Nguyen Song Son soumet cette pétition à Sa Majesté le Roi, ses Ministres et Conseils à Londres, Angleterre. […] Au village de Ngoc-Dình, dans la province de Thái-Bình, il y avait un jeune homme nommé Nguyen Van Cam. [Quoiqu'] il eut seulement sept ans, ses relations n'ignoraient rien de son talent et tout le pays connaissait sa réputation. [Il éveilla] la méfiance des Français qui feignirent de l'amener à Paris. N'ayant pas réussi à lui faire du mal, ils le firent placer dans un collège (1) […] Il n'y avait rien qu'il ne savait pas. Plusieurs fois, les Français voulaient l'utiliser en lui offrant un poste important mais il n'acceptait pas. […] Avec la permission des Français, il retourna au Vietnam. […] Les autorités françaises, se rendant compte qu'il avait gagné le cœur de la population et la confiance des gens de notoriété, décidèrent par suspicion de le renvoyer en France, dans la ville d'O-ty-nie (2). […] Telle est la protection de la France, dont le seul objet est de plonger la race vietnamienne dans la pire détresse jusqu'à son extinction. »
Nguyen Song Son, Lettre manuscrite en caractères chinois au roi d'Angleterre, 14 mai 1908.

(1) Inquiètes de sa popularité, les autorités envoient Ky Dong au lycée d'Alger en 1887. Il y obtient le baccalauréat en 1896 et prend contact avec d'autres exilés vietnamiens
(2) Transcription phonétique d'"Océanie" : en 1898, Ky Dong est envoyé à Tahiti où il meurt après 30 ans d'exil
L'importance des missionnaires
Carte postale d'une mission catholique à Brazzaville, vers 1900, Musée National de l'Education.
 
Les "Blancs-Noirs" au service de l'Empire
Dans ses mémoires écrites en français, Amadou Hampâté Bâ raconte l'enseignement qu'il reçoit en 1913, à l'école régionale de Djenné, dans la colonie française du Soudan (actuel. Mali)
« Le commandant fit venir M. Baba Keïta, l'instituteur indigène qui assurait les fonctions de directeur de l'école régionale. Diplômé de l'École normale William-Ponty de Gorée, au Sénégal, il passait pour un homme très instruit. […] C'était le modèle même du grand “Blanc-Noir”. Constamment habillé à l'européenne, il avait épousé une métisse “père blanc-mère noire” à la peau claire et aux longs cheveux lisses. Ils sortaient très peu, vivaient enfermés à la manière des toubabs et se nourrissaient de mets européens qu'ils dégustaient assis devant une table, à l'aide de couverts de métal. M. Baba Keïta poussait le raffinement – pour nous du plus haut comique ! – jusqu'à se moucher dans un morceau de toile dans lequel il enfermait soigneusement ses excrétions avant de les enfouir, sans doute pour ne pas les perdre, au plus profond de sa poche. […] Deux mois après son arrivée, M. Baba Keïta, malgré ses qualifications, fut remplacé par un instituteur blanc, M. François Primel. »
Amadou Hampâté Bâ (1900-1991), Amkoullel l'enfant peul. Mémoires, 1991.
Instruire les "indigènes"
Le maître blanc porte le casque colonial. Les élèves, d'âges divers, sont groupés dehors autour d'un tableau où est inscrit l'alphabet et d'une planche didactique avec des syllabes. Cliché pris en 1906.
 
La scolarisation dans le primaire en Algérie en 1911
 
Albert Schweitzer, autopsie d'un mythe
théologien, philosophe, musicien et médecin missionnaire français. Il est né le 14 janvier 1875 à Kaysersberg (Haut-Rhin alors allemand). Il est décédé à Lambaréné au Gabon en 1965. Il a été nommé Prix Nobel de la paix en 1952. C'est un médecin qui a fait de l'aide humanitaire.
Dès l'âge de neuf ans, Albert joue de l'orgue paroissial. Il fait des études de philosophie et de théologie. Il est nommé pasteur d'une paroisse protestante de Strasbourg (alors ville de l'empire allemand). Puis il fait des études médicales.
En 1913, il se rend à Lambaréné au Gabon (alors territoire français). Il y fonde un hôpital. Comme ressortissant allemand il est inquiété pendant la Première Guerre mondiale et expulsé. Redevenu français après le retour de l'Alsace à la France, il regagne Lambaréné en 1924. Il ne quittera son hôpital que pour donner des concerts à travers le monde.
Comme théologien il a consacré des études à Jésus et à saint Paul. Comme philosophe il a écrit des ouvrages sur la philosophie et la culture. Comme musicologue il a écrit sur Jean-Sébastien Bach. Il publie son autobiographie en 1960. Il est mort à l'âge de 90 ans.
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La recherche médicale
En 1890 est créé le corps de santé des colonies. Les médecins sortis de l'école navale de Bordeaux sont en quelques mois formés aux pathologies exotiques à l'école du Pharo à Marseille puis ils passeront par l'Institut Pasteur où ils vont se former à la paillasse et au microscope
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La médecine coloniale
Il était une fois la médecine coloniale (Ecole du Pharo) - 1996
Film du SIRPA sur l'Ecole du Pharo (Institut de médecine tropicale du Service de santé des armées) - Marseille - avec le Médecin général Roland Laroche - (c) SIRPA
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