De l'incident à la crise diplomatique
« M. Marchand et M. Germain (1) étant montés à bord du vapeur du général Kitchener, le général les informa que la présence d'une troupe française à Fachoda et dans la vallée du Nil devait être considérée comme une violation directe des droits de l'Égypte et du gouvernement anglais. Le général Kitchener ajoute : “J'ai protesté dans les termes les plus énergiques contre l'occupation de Fachoda et l'érection du drapeau français dans les territoires du Khédive (2) . En réponse, M. Marchand dit qu'il […] ne pouvait pas se retirer sans des ordres de son gouvernement. Je lui demandai alors si, en présence d'une force supérieure, il était disposé à résister à l'érection du drapeau égyptien. Il hésita et répondit qu'il ne pouvait pas résister. Le drapeau égyptien fut arboré à 500 mètres au sud du drapeau français.” […] Que va-t-il se passer ? Le gouvernement français obéira-t-il aux injonctions du Foreign Office (3) et de la presse anglaise, ou maintiendra-t-il les droits du premier occupant ? […] L'heure est passée des tergiversations, et, l'opinion publique jugerait sévèrement, à n'en pas douter, tout acte de faiblesse. »
« L'affaire Fachoda », Le Gaulois, 11 octobre 1898.
(1) Officier en second de la mission Marchand
(2) Souverain d’Égypte, alors placé sous protectorat britannique
(3) Ministère des Affaires étrangères britannique