Doc 1 : L'unité italienne, caricature anonyme, années 1860, musée du Risorgimento, Turin
Garibaldi vu par le prince Salina dans le livre de Tomasi di Lampedusa
Le roman met en scène une famille de l'aristocratie sicilienne au moment de l'arrivée de Garibaldi et de ses chemises rouges dans l'île.
Salina ouvrit le journal : « Un acte de piraterie flagrante a eu lieu le 11 mai : des troupes armées ont débarqué sur la côte de Marsala. Des rapports postérieurs ont établi que la bande comportait près de 800 hommes, commandés par Garibaldi. Dès que ces flibustiers eurent débarqués, ils évitèrent soigneusement les troupes royales et marchèrent, d'après nos informations, sur Castelvetrano, menaçant les pacifique citoyens, se livrant aux pillages et à la dévastation… »Le nom de Garibaldi le troubla un peu. Cet aventurier tout en cheveux et en barbe était un pur mazzinien. Il allait compliquer la situation. Mais si « le roi honnête homme l'a envoyé chez nous, cela veut dire qu'il lui fait toute confiance. Ils le tiendront en bride. » Il se rassurait, se peigna, se fit remettre chaussures et redingote. Il fourra le journal dans un tiroir. C'était presque l'heure du rosaire, mais le salon était encore vide. Il s’assit sur le divan et remarqua que le Vulcain du plafond ressemblait un peu aux lithographies de Garibaldi qu'il avait vues à Turin.Guiseppe Tomasi di Lampedusa, Le Guépard, Paris, Seuil, 1959