Doc 1 : L'unité italienne, caricature anonyme, années 1860, musée du Risorgimento, Turin
Cavour demande l'aide de la Grande-Bretagne et de la France (12 avril 1856)
Comme il y a là cependant une question de vie et de mort, nous ne devrons agir qu'avec une grande prudence. C'est pourquoi j'ai l'intention d'aller à Londres afin de consulter lord Palmerston et les autres hommes qui sont à la tête du gouvernement. S’ils partagent les vues de Clarendon, nous devons nous préparer secrètement, contracter un emprunt de 30 millions de francs, puis envoyer à l'Autriche un ultimatum qu’elle ne puisse accepter et ouvrir les hostilités. L’empereur [des Français] ne peut pas être contre cette guerre. Il la désire dans le fond de son cœur. En voyant l’Angleterre décidée à rentrer en lice, il nous aidera certainement. Avant de partir, je tiendrai donc à l’Empereur le même langage que j'ai tenu à Lord Clarendon (…). Le seul obstacle que je prévois, c'est le Pape. Que ferions-nous de lui dans le cas où une guerre italienne éclaterait ?Extraits des Lettres inédites du comte de Cavour au commandeur Urbain Rattazzi, 1856
L'Italie aux Italiens
Nous n'avons d'autre but que de rendre l'Italie aux Italiens, de fonder de manière durable et réelle l’indépendance de la péninsule (…). Nous ne céderions pas un pouce de terre italienne quels que fussent les avantages du troc qu’on viendrait nous proposer. Je le répète, je suis italien avant tout et (…) j'ai entrepris la rude tâche de chasser l'Autriche de l'Italie sans y substituer la domination d’aucune autre puissance (…). Le Piémont est le seul Etat qui ait su demeurer indépendant de l'Autriche : c'est le seul contrepoids à son influence envahissante.