La France et l'unification italienne
Votre objectif : Analyser une caricature

Méthode :
- chaque groupe se voit confier un détail de la caricature à analyser
- dans un 1er temps, vous cherchez à décrire le plus précisément la scène représentée
- dans un 2ème temps à l'aide des documents ci-dessous, vous expliquez la scène en mobilisant des faits précis et en replaçant le plus précisément possible le document dans son contexte


Doc 1 : L'unité italienne, caricature anonyme, années 1860, musée du Risorgimento, Turin
Doc 2 : Lithographie anonyme, datant d'avant 1870
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Cavour demande l'aide de la Grande-Bretagne et de la France (12 avril 1856)

Comme il y a là cependant une question de vie et de mort, nous ne devrons agir qu'avec une grande prudence. C'est pourquoi j'ai l'intention d'aller à Londres afin de consulter lord Palmerston et les autres hommes qui sont à la tête du gouvernement. S’ils partagent les vues de Clarendon, nous devons nous préparer secrètement, contracter un emprunt de 30 millions de francs, puis envoyer à l'Autriche un ultimatum qu’elle ne puisse accepter et ouvrir les hostilités. L’empereur [des Français] ne peut pas être contre cette guerre. Il la désire dans le fond de son cœur. En voyant l’Angleterre décidée à rentrer en lice, il nous aidera certainement. Avant de partir, je tiendrai donc à l’Empereur le même langage que j'ai tenu à Lord Clarendon (…). Le seul obstacle que je prévois, c'est le Pape. Que ferions-nous de lui dans le cas où une guerre italienne éclaterait ?

Extraits des Lettres inédites du comte de Cavour au commandeur Urbain Rattazzi, 1856

L'Italie aux Italiens

Nous n'avons d'autre but que de rendre l'Italie aux Italiens, de fonder de manière durable et réelle l’indépendance de la péninsule (…). Nous ne céderions pas un pouce de terre italienne quels que fussent les avantages du troc qu’on viendrait nous proposer. Je le répète, je suis italien avant tout et (…) j'ai entrepris la rude tâche de chasser l'Autriche de l'Italie sans y substituer la domination d’aucune autre puissance (…). Le Piémont est le seul Etat qui ait su demeurer indépendant de l'Autriche : c'est le seul contrepoids à son influence envahissante.
Lettre du comte de Cavour aux marquis d’Azeglio, ambassadeur du roi de Piémont-Sardaigne à Londres, 8 mai 1860
Victor-Emmanuel II (1820-1870)
Il devient roi de Piémont-Sardaigne en 1849. Il est considéré avec son Premier Ministre Cavour, comme l'un des principaux artisans de l'unification de l'Italie dont il devient roi en 1861.

Camillo Benso, comte de Cavour (1810-1861)
Issu de la noblesse piémontaise, il se consacre d'abord à la mise en valeur du domaine familial, voyage en France et en Grande-Bretagne, se passionne pour l'économie moderne. Libéral, il fonde en 1847 le journal Il Risorgimento, qui milite pour faire du royaume de Sardaigne une monarchie constitutionnelle, tout en prenant ses distances avec les nationalistes radicaux comme Mazzini. Premier ministre du roi de Sardaigne Victor-Emmanuel II de novembre 1852 jusqu’à sa mort en juin 1861, il modernise le pays. En 1857, il se rallie à l'idée de réaliser l'unité italienne autour du royaume du Piémont. Il passe un accord secret avec Napoléon III en 1858 (entrevue de Plombières) : la France, en échange de son intervention contre l'Autriche, obtient la Savoie et Nice. La victoire de la France contre l'Autriche en 1859, puis le soutien secret apporté à Garibaldi lui permettent de réaliser son objectif : Victor-Emmanuel II est proclamé roi d'Italie le 14 mars 1861 A sa mort, Rome n'est pas encore italienne.