La décolonisation et l’émergence de nouveaux Etats

THÈME 2 : DU MONDE

BIPOLAIRE AU MONDE MULTIPOLAIRE

Question obligatoire : Le monde de 1945 à nos jours

Questions :

1) Quelles valeurs la Constitution du Sénégal défend-elle ? En quoi la réalité du pouvoir s’éloigne-t-elle rapidement de la Constitution ?

2) Comment le président du Sénégal justifie-t-il le recours au parti unique ?

3) Pourquoi la mise en scène de Bokassa peut-elle choquer ? A quel type de pouvoir cela renvoie-t-il ?

4) Pourquoi peut-on parler d’une confiscation du pouvoir ?

5) Comment se traduit la très forte instabilité politique dans les Etats issus du processus de décolonisation ?

Le choix de la démocratie

TITRE 1 – De l’Etat et de la souveraineté
ART. 1 – La République du Sénégal est laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d’origine, de race, de sexe, de religion. Elle respecte toutes les croyances. La langue officielle de la République du Sénégal est le français. Sa devise est : un Peuple, un But, une Foi. (...). Le principe de la République est : Gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.
2 – La souveraineté nationale appartient au peuple sénégalais qui l’exerce par ses représentants. Le peuple peut, en outre, l’exercer par la voie du référendum. Aucune section du peuple, ni aucun individu ne peut s’attribuer l’exercice de la souveraineté. Le suffrage peut être direct ou indirect. Il est toujours universel, égal et secret. Tous les nationaux sénégalais, majeurs, des deux sexes, jouissant de leurs droits civils et politiques, sont électeurs dans les conditions déterminées par la loi.

Constitution du Sénégal adoptée le 25 aout 1960

Le durcissement du régime au Sénégal

Depuis l’indépendance jusqu’à la chute de Mamadou Dia (premier 1er ministre du Sénégal de 1960 à 1962), le Sénégal se distingua de la plupart des autres pays africains sur les points suivants : un régime parlementaire, un exécutif bicéphale [partagé par 2 personnes] et quelques partis d’opposition tolérés par le gouvernement (...). Le président Senghor avait déclaré à diverses reprises qu’il y avait assez de place au Sénégal pour divers partis. L’étude de la période s’étendant de 1963 à 1967 montre cependant que la politique de Senghor visait en réalité à éliminer les partis d’opposition (...). A partir de 1966 (...) il fut impossible au Sénégal de critiquer la politique du gouvernement dans le cadre d’un parti légal d’opposition. Ce rôle fut repris dans les années suivantes par les étudiants, les enseignants et les syndicats. La période s’étendant de 1967 à 1970 allait être placée sous le signe des révoltes et des grèves menées dans la capitale par les enseignants et les ouvriers.

Gerti Hesseling, Histoire politique du Sénégal. Institutions, droit et société, Karthala, 1985


La pratique du parti unique en Afrique

Je voudrais dire ce que les Etats indépendants d’Afrique noire ont gardé de cette démocratie, même quand ils ont l’air de s’inspirer des modèles européens... Je ne retiendrai extrême, celui du Régime présidentiel avec Parti unique, qui est, au demeurant, le plus fréquent en Afrique noire. On a vite fait de crier à la dictature et à l’alignement sur les démocraties populaires. Ce n’est qu’une première impression, et fausse (...). Le président personnifie la Nation, comme le monarque du temps jadis « son » peuple. Les masses ne s’y trompent pas qui parlent du « règne » de Modibo Keita, de Sékou Touré ou d’Houphouët-Boigny en qui ils voient, avant tout, l’élu de Dieu par le Peuple (...)

Dans ce monde du XXème siècle, le pouvoir partagé, bicéphale, du régime parlementaire ne peut résoudre rapidement, efficacement, les problèmes nombreux et complexes qui se posent à l’Etat (...).

Quant au Parti unique, il procède souvent du dialogue ou du colloque : de la libre discussion entre partis nationaux (...). J’ai parlé du Dialogue. C’est là l’apport majeur de l’Afrique noire, comme de l’Afrique arabo-berbère (...). Le Parti unique né du Dialogue ne peut se maintenir que par le Dialogue.

Discours de Léopold Sédar-Senghor, président du Sénégal, 1964

Une dérive autoritaire
Le 4 décembre 1977, le président de la République centrafricaine Jean-Bédel Bokassa s’autoproclame empereur sous le nom de Bokassa Ier
 

Quelques dirigeants au pouvoir sur le continent africain :