THÈME 2 : DU MONDE
BIPOLAIRE AU MONDE MULTIPOLAIRE
Question obligatoire : Le monde de 1945 à nos jours
Questions :
1) Quels sont les principaux acteurs de la décolonisation indienne ?Extraits de la déclaration faite à la Chambre des Communes par le Premier Ministre britannique Attlee, le 20 février 1947
Depuis longtemps, la politique des gouvernements britanniques successifs a été de travailler à la réalisation du self-government dans l’Inde. En fonction de cette politique, une responsabilité croissante a été dévolue aux Indiens et, aujourd’hui l’administration civile et les forces armées indiennes sont dans une large mesure aux mains de fonctionnaires et d’officiers indiens (...).
En 1940, le Gouvernement de coalition reconnut que les Indiens devaient construire eux-mêmes une nouvelle constitution pour une Inde pleinement autonome, et par l’offre de 1942, ils l’invitèrent à établir une Assemblée constituante dans ce but aussitôt que la guerre serait terminée (...). Le Gouvernement pense que le moment est venu de faire passer la responsabilité du Gouvernement de l’Inde dans des mains indiennes (...). C’est avec un grand regret que le Gouvernement de Sa Majesté constate qu’il existe entre les partis indiens des divergences qui empêchent l’Assemblée constituante de fonctionner comme il était prévu (...). Le présent état d’incertitude est plein de dangers et ne peut indéfiniment se prolonger. Le gouvernement de Sa Majesté souhaite faire savoir clairement qu’il est dans son intention définitive de prendre les mesures nécessaires pour effectuer le transfert de pouvoir entre des mains indiennes responsables au plus tard en juin 1948.
[Le parti du Congrès] pense que [...] la domination anglaise en Inde doit cesser aussi vite que possible [...]. Dès la déclaration de l’indépendance de l’Inde, un gouvernement provisoire sera formé et l’Inde libre deviendra l’alliée des Nations Unies, partageant avec elles ses entreprises et ses épreuves, dans le combat commun pour la liberté.
Résolution Quit India, adoptée par le parti du Congrès (parti indépendantiste indien) à la suite des propositions faites par Gandhi et Nehru, aout 1942.
J’ai expliqué en détail les différences fondamentales entre hindous et musulmans. Il n’y a jamais eu, pendant tous ces siècles, d’unité sociale ou politique entre ces deux principales nations. L’unité indienne don’t on parle aujourd’hui ne relève que de l’administration britannique qui n’a maintenu la paix, la loi et l’ordre dans ce pays que par le recours ultime à la police et à l’armée. [...] Notre solution se fonde sur la partition de territoire de ce sous-continent en deux États souverains : l’Hindoustan et le Pakistan.
Discours d’Ali Jinnah devant la Convention législative de la Ligue musulmane, Delhi, 7 avril 1946.
L’indépendance de l’Inde vue par Nehru
Notre objectif premier et immédiat sera de mettre fin à toutes les querelles internes et les violences qui défigurent, détériorent et minent la cause de la liberté. Cela sans oublier de prendre en considération les grandes difficultés économiques qu’endure une population en grande détresse.
Notre longue soumission ainsi que la guerre mondiale et ses conséquences nous ont laissé en héritage une série de problèmes vitaux qui font aujourd’hui que notre peuple manque de nourriture, d’habits et d’autres nécessités et qui nous ont entrainés dans un engrenage d’inflation et de hausse des prix. Il va de soi que nous ne pouvons résoudre tous ces problèmes en une seule fois mais nous ne pouvons néanmoins en reporter la solution. Pour cela, il faudra que nous établissions des plans avisés afin de freiner l’alourdissement du fardeau que supporte la population et d’augmenter le niveau de vie. Nous ne souhaitons la maladie pour personne, mais il doit être clairement compris que les intérêts de notre population qi souffre depuis tellement longtemps doivent constituer la priorité et que tout doit être mis en œuvre pour atteindre ce but (...).
Les troubles post-coloniaux
La partition de l’Inde, consécutive à l’indépendance déclenche des troubles interreligieux. Au Pakistan, les musulmans s’en prennent aux sikhs et aux hindous ; inversement dans l’Union indienne. Cette explosion de violences fait un million de morts et about it au déplacement forcé de 15 millions de personnes.
ONU. Récit d’un sikh à la frontière d’Attari
« Si un musulman venait vers nous et que nous échangions une poignée de main, cette nourriture était souillée et nous ne la mangions pas. Si nous tenions un chien d’une main et de la nourriture de l’autre, cette nourriture ne posait aucun problème »
« Un jour, tout notre village s’est retrouvé en route pour un village musulman proche, en vue d’une expédition punitive. Nous sommes carrément devenus fous... Et cela m’a couté 50 ans de remords, de nuits sans sommeil. Je n’arrive pas à oublier les visages des gens que j’ai tués. »
b. Récit de Nasir Hussain, paysan musulman
« En l’espace de deux jours, une vague sauvage de haine nous a submergés. Je ne peux même pas me rappeler, combien d’hommes j’ai tués. »