THÈME 2 : DU MONDE
BIPOLAIRE AU MONDE MULTIPOLAIRE
Question obligatoire : Le monde de 1945 à nos jours
Questions :
1) Sur quels principes Hô Chi Minh s’appuie-t-il pour proclamer l’indépendance du Vietnam ? A quels textes majeurs se réfèrent-ils ?
2) Quelle est la réaction de la France face à cette proclamation ? Pour quelles raisons ?Ho Chi Minh proclame l’indépendance du Vietnam
« Après la reddition des Japonais, notre peuple tout entier s’est dressé pour reconquérir sa souveraineté nationale et a fondé la République démocratique du Vietnam.
[...] Notre peuple a brisé toutes les chaînes qui ont pesé sur nous durant près d’un siècle, pour faire de notre Vietnam un pays indépendant. Notre peuple a, du même coup, renversé le régime monarchique établi depuis des dizaines de siècles, pour fonder la République démocratique.
Pour ces raisons, nous, membres du Gouvernement provisoire, déclarons, au nom du peuple du Vietnam tout entier, nous affranchir complètement de tout rapport colonial avec la France impérialiste, annuler tous les traités que la France a signés au sujet du Vietnam, abolir tous les privilèges que les Français se sont arrogés sur notre territoire.
Tout le peuple du Vietnam, animé d’une même volonté, est déterminé à lutter jusqu’au bout contre toute tentative d’agression de la part des colonialistes français.
Nous sommes convaincus que les Alliés, qui ont reconnu les principes de l’égalité des peuples aux conférences de Téhéran et de San Francisco ne peuvent pas ne pas reconnaître l’indépendance du Vietnam. »
Ho Chi Minh, dirigeant du Parti communiste indochinois, déclaration d’indépendance de la République démocratique du Vietnam (Vietnam du Nord), 2 septembre 1945.
L’Indochine, un morceau de France
L’écrivain français Jules Romain fait le récit de son séjour en Indochine alors en pleine guerre d’indépendance.
« (...) les gens de chez nous ont tout de même fait ici du bon et brave travail. Ce morceau de France s’est posé là, a grandi sans rien détruire. Que pouvait-il y avoir auparavant ? La jungle. Du marécage fiévreux. Il n’est pas question non plus d’oppression, de terreur (...). Dans la foule, beaucoup d’officiers français, jeunes la plupart. Beaucoup d’hommes de troupes et de gradés : soldats de la métropole ; Nord-Africains, Marocains surtout, Sénégalais et Noirs, même des Malgaches. Bref, ce qu’on appelait naguère l’Empire français est là pour défendre ce pays et cette capitale : pour empêcher que ces millions d’hommes et de femmes habitués à la mansuétude français ne tombent dans une condition servile, et plus tard (...) ne tendent les poings au ciel derrière les barreaux d’une grille implacable.
Jules Romain, récit paru dans L’Aurore, 29 octobre 1953
Une victoire contre l’impérialisme
Dien-Bien-Phu fut une épreuve de force qui opposa notre peuple et son armée au Corps expéditionnaire des impérialistes agresseurs français aidés par les Etats-Unis. Nous en sommes sortis vainqueurs (...).
A Dien-Bien-Phu, notre guerre nationale a remporté une éclatante victoire. Ce succès, qui témoigne de la clairvoyance et de la fermeté de notre Parti dans son rôle dirigeant, fut un prestigieux succès du marxisme-léninisme dans la guerre de libération d’une nation faible et héroïque.
Ainsi Dien-Bien-Phu est non seulement une victoire pour notre peuple, elle est encore une victoire pour tous les peuples faibles en lutte pour se débarrasser des jougs des impérialistes et des colonialistes.
Général Vo Nguyen Giap, Dien-Bien-Phu, Hanoï, 1959
Les accords de Genève (juillet 1954)
« La Conférence se félicite de la fin des hostilités au Cambodge, au Laos et au Vietnam ; elle exprime la conviction que la mise en œuvre des dispositions prévues (...) permettra au Cambodge, au Laos et au Vietnam d’assumer désormais en pleine indépendance et souveraineté leur rôle dans la communauté pacifique des nations (...).
La Conférence prend acte des clauses de l’accord sur la cessation des hostilités au Vietnam, aux termes desquelles aucun base militaire relevant d’un Etat étranger ne pourra être établie dans les zones de regroupement des deux parties (1), celles-ci devant veiller à ce que les zones qui leur sont attribuées n’appartiennent à aucune alliance militaire et ne soient pas utilisées pour la reprise des hostilités ou au service d’une politique agressive (...).
La Conférence constate que la ligne de démarcation militaire au Vietnam (2) est une ligne provisoire et ne saurait en aucune façon être interprétée comme constituant une limite politique ou territoriale.
Déclaration finale des accords de Genève, 21 juillet 1954
1. Nord-Vietnam et Sud-Vietnam
2. 17ème parallèle séparant les deux Vietnam