THÈME 2 : DU MONDE
BIPOLAIRE AU MONDE MULTIPOLAIRE
Question obligatoire : Le monde de 1945 à nos jours
Questions :
1) Quelles sont les raisons invoquées pour revendiquer l’accès du Maroc à l’indépendance ?Le discours de Brazzaville, 30 janvier 1944
Car, sans vouloir exagérer l’urgence des raisons qui nous pressent d’aborder l’étude d’ensemble des problèmes africains français, nous croyons (...) que la terrible épreuve que constitue l’occupation provisoire de la Métropole par l’ennemi ne retire rien à la France en guerre de ses devoirs et de ses droits (...).
La France est aujourd’hui animée ; pour ce qui la concerne elle-même et pour ce qui concerne tous ceux qui dépendent d’elle, d’une volonté ardente et pratique de renouveau. Mais en Afrique française, comme dans tous les autres territoires où des hommes vivent sous notre drapeau, il n’y aurait aucun progrès, sur leur terre natale, n’en profitaient pas moralement et matériellement, s’ils ne pouvaient pas s’élever peu à peu jusqu’au niveau où ils seront capables de participer chez eux à la gestion de leurs propres affaires. C’est de devoir de la France de faire en sorte qu’il en soit ainsi.
Charles de Gaulle, Discours et Messages, 1940-1945, Berger-Levrault, 1946
Les 2 Grands et la question coloniale
ONU. Le positionnement de l’Urss
Détruire les derniers vestiges du système colonial de l’impérialisme, protéger les peuples libérés contre les atteintes des puissances colonialistes, aider ces peuples à réaliser leur idéal de libération, tel est le devoir des peuples des pays socialistes, des communistes et des hommes progressistes du monde entier.
Extrait de la Conférence des représentants des PC ouvriers, 6 janvier 1961
b. Le positionnement des Etats-Unis
Sur le front du monde libre, les zones colonisées ou dépendantes sont le champ d’une compétition dramatique, là s’affrontent en prise directe la politique occidentale et l’impérialisme soviétique.
Peut-être certains d’entre vous trouvent-ils que notre gouvernement ne pousse pas la politique de liberté aussi vigoureusement qu’il le faudrait. Je peux vous dire 3 choses : que nous poussons vers le self-government (...), que là où nous mettons un frein, c’est dans la conviction qu’une action précipitée ne conduirait qu’à une servitude plus dure, nous savons distinguer les cas où la menace communiste est susceptible de justifier des délais (...).
Nous avons de bonnes raisons de souhaiter maintenir l’unité avec nos alliés occidentaux, mais nous n’avons pas oublié que nous fumes la première colonie à arracher l’indépendance (...). Il n’y pas de doute que la transition normale du statut colonial) l’autonomie doit être menée à une complète réalisation,
J.F. Dulles, secrétaire d’Etat américain, extrait du discours devant un congrès de syndicaliste à Cleveland, 18 novembre 1953
L’ONU et la question coloniale :
ONU. Extrait de la Charte de l’Onu
Les membres des Nations Unies qui assument la responsabilité d’administrer des territoires don’t les populations ne s’administrent pas encore complètement elles-mêmes reconnaissent le principe de la primauté des intérêts des habitants de ces territoires. Ils acceptent comme une mission sacrée l’obligation (...) de développer leur capacité de s’administrer elles-mêmes, de tenir compte des aspirations politiques des populations et de les aider dans le développement progressif de leurs institutions libres politiques.
Charte de l’Onu, article 73 relatif aux territoires non autonomes, 1945
b. Le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes
« Les Etats membres doivent favoriser la réalisation, [dans] les territoires non autonomes, du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, compte tenu des principes de la charte des Nations Unies et de la volonté librement exprimée des populations intéressées. [...] [Ils doivent] assurer la participation directe des populations autochtones aux organes législatifs et exécutifs de ces territoires et les préparer à l’autonomie complète ou à l’indépendance. »
L’Asie et l’Afrique se réveillent ! (Asie et Afrique, réveillez-vous !
L’Asie n’est plus passive (...). Il n’y a plus d’Asie soumise, elle est vivante et dynamique (...). Nous sommes résolus à n’être, d’aucune façon, dominés par aucun pays, par aucun continent (...). C’est pourquoi nous élevons notre voix contre l’hégémonie et le colonialisme don’t beaucoup d’entre nous ont souffert pendant longtemps (...).
Je pense qu’il n’y a rien de plus terrible que l’immense tragédie qu’a vécue l’Afrique depuis quelques siècles (...), depuis l’époque où des millions d’Africains ont été expédiés comme esclaves en Amérique ou ailleurs, la moitié d’entre eux mourant dans les galères. Nous devons tous accepter la responsabilité de ce drame, oui tous, même si nous ne sommes pas directement compromis (...). Malheureusement, même aujourd’hui, le drame de l’Afrique est plus grand que celui d’aucun autre continent, tant au point de vue racial que politique. Il appartient à l’Asie d’aider l’Afrique au mieux de ses possibilités, car nous sommes des continents frères.
Discours de clôture de Nehru à la conférence de Bandung, le 24 avril 1955