La décolonisation et l’émergence de nouveaux Etats

THÈME 2 : DU MONDE

BIPOLAIRE AU MONDE MULTIPOLAIRE

Question obligatoire : Le monde de 1945 à nos jours

Questions :

1) Quelles sont les dernières colonies africaines à obtenir leur indépendance ?

2) A quelles puissances coloniales appartiennent-elles ?

3) Par quels moyens ces territoires parviennent-ils à l’indépendance ?

4) Comment peut-on expliquer le caractère tardif de ces indépendances ?

La décolonisation du continent africain


 

La décolonisation portugaise en Afrique

Les Portugais avaient développé très tôt en Afrique le mythe selon lequel leurs colonies étaient soit des provinces d’outre-mer (ainsi les dix îles du Cap-Vert ou la Guinée-Bissau), soit des nations portugaises constituées par les colons et une minorité d’Africains « assimilés ». Mais la réalité, en Angola et au Mozambique, était celle d’un colonialisme économique sous-développé et d’une domination coloniale archaïque. Subsistaient par exemple le régime du travail forcé et l’envoi de travailleurs du Mozambique dans les mines sud-africaines.

En Guinée fut fondé, dès 1956, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap Vert, le P.A.I.G.C.V. Son chef, Amilcar Cabral, lança, en 1963, la lutte armée qui réussit à contrôler, en

En Angola, ce fut après l’indépendance du Congo belge que certaines organisations politiques, comme le Mouvement populaire de libération de l’Angola (M.P.L.A.), puis l’Union des peuples angolais (U.P.A.), déclenchèrent, en 1961, des soulèvements indépendantistes. Au Mozambique, le Front de libération (Frelimo), constitué en 1962, entama dès 1964 une lutte armée qui se généralise après 1972. Le poids de ces conflits coloniaux, où combattirent quelque 200 000 soldats portugais, convainquit finalement le Portugal qu’il devrait lui aussi céder face à des Africains soutenus par la Chine et l’U.R.S.S. Mais la décolonisation ne put être admise qu’après la chute du régime dictatorial de Salazar, la « révolution des œillets » du 25 avril 1974. L’indépendance de la Guinée-Bissau fut négociée de mai à septembre 1974. Le mouvement se poursuivit, non sans difficultés, avec l’indépendance du Mozambique, reconnue le 25 juin 1975, celle des îles du Cap-Vert le 5 juillet et de São Tomé le 12 juillet, enfin celle de l’Angola le 11 novembre 1975. Ces décolonisations en chaîne étaient en réalité le résultat de longues années de guérilla : quatorze ans en Angola, dix ans en Guinée et au Mozambique. De coûteuses guerres civiles entre Africains, l’intervention de troupes étrangères, l’adhésion à des idéologies opposées, le départ des colons portugais achevèrent de ruiner ces territoires.

La statue de Norton de Malos, fondateur de la Nouvelle Lisbonne, renversée.
e Portugal accorde l’indépendance à l’Angola en 1975
 
Namibie : il y a 30 ans, l’indépendance de la dernière colonie africaine
C’est un épisode méconnu de l’histoire africaine. Il y a 30 ans, la dernière colonie d’Afrique enclenchait son processus d’indépendance suite à un accord conclu entre l’Afrique du Sud,
l’Angola et Cuba.
Sous contrôle allemand puis sud-africain, la Namibie organisait ses premières véritables élections du 7 au 11 novembre 1989 afin d’élire une Assemblée constituante. Ces cinq jours de scrutins, une étape décisive vers l’indépendance du pays, resteront à jamais gravés dans son histoire.
En 1989, c’est une marée humaine qui s’était rendue aux urnes. La participation avait atteint des records : 97% des 700 000 électeurs s’étaient déplacés. Cette élection, qui s’était déroulée sans incidents notables, avait marqué la fin d’une époque dans ce pays dirigé pendant 75 ans par l’Afrique du Sud
Pretoria avait en effet gardé le contrôle malgré la décision des Nations unies de lui retirer, en 1966, le mandat qui lui avait été confié 46 ans plus tôt par l’ancêtre de l’ONU, la Société des nations (SDN).
Lutte armée
« La population a été véritablement en guerre pendant une vingtaine d’années. Cela s’est calmé progressivement à partir de 1987-88, parce que c’était en voie de règlement à ce moment-là. C’est la fin d’un mouvement qui a été très dur, de lutte armée ; il y avait « le parti Swapo » et la branche armée Swapo qui a commencé en 1965 », explique l’historienne Catherine Coquery-Vidrovitch. C’en était fini de la guérilla puisque la Swapo, le principal mouvement de libération, avait remporté ces élections. Cependant, il avait dû composer pour écrire la nouvelle Constitution, n’ayant pas obtenu les deux tiers des suffrages. Mais le texte, qui mettait en avant les principes démocratiques, sera finalement adopté trois mois plus tard à l’unanimité.
Entre-temps, les troupes sud-africaines avaient quitté le pays. La Namibie a finalement accédé à l’indépendance le 21 mars 1990, mettant fin à plus d’un siècle de domination étrangère.
Article paru sur le site de RFI (novembre 2019)