En effet, l'armée française, éclatée après la débâcle de 1940, se reconstitue sur le continent africain dans les mois qui suivent le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord (Maroc et Algérie) de novembre 1942. Les Forces françaises libres (FFL), qui comptent dans leur rang un fort pourcentage de ressortissants des colonies, essentiellement d'Afrique noire, fusionnent avec l'armée d'Afrique (en Algérie, en Tunisie et au Maroc) restée jusque-là fidèle à Vichy. S'y ajoutent des évadés de France.
Après que certaines de ses unités se sont illustrées pendant la campagne d'Italie, l'armée B a joué un rôle essentiel lors du débarquement en Provence. Alors que seuls quelque 77 hommes du commando Kieffer ont été engagés aux côtés des troupes américaines, britanniques et canadiennes lors du débarquement de Normandie le 6 juin 1944, elle est la première à participer, sous les couleurs françaises, à une opération d'envergure menée par les Alliés.
Le 15 août, peu après minuit, les premiers soldats français des commandos d'Afrique escaladent la falaise du cap Nègre, tandis que le groupe naval d'assaut français est décimé à la pointe de l'Esquillon (ouest de Cannes), minée. Le lendemain, l'armée B débarque à Cavalaire. « Sur les navires, éclate la Marseillaise la plus poignante qu'on ait jamais entendue », écrira de Lattre.
Le Point 14/08/2019