La France et les Français dans la Seconde GM
THEME 1 : FRAGILITES DES DEMOCRATIES, TOTALITARISMES ET SECONDE GUERRE MONDIALE
Chapitre 3 : La Seconde Guerre mondiale
Les documents proposés ici sont destinés à vous permettre de mieux contextualiser vos documents et également vous permettre de mobiliser des connaissances personnelles
La rafle du Vel’ d’Hiv’ (16 juillet 1942)
« Le 16 juillet, à l’aube, l’opération est déclenchée : la police parisienne arrête, dans tous les quartiers de Paris et dans sa banlieue, près de treize mille Juifs étrangers et, pour la première fois, des familles entières avec des enfants
à partir de l’âge de deux ans […]. On arrête hommes, femmes et enfants, on enfonce les portes, on emporte les enfants fiévreux, on fait des descentes dans les écoles. […] Les familles sont enfermées au Vélodrome d’Hiver, en pleine ville.
Rien n’était préparé pour les accueillir: plus de quatre mille jeunes enfants et deux mille adolescents et adultes étaient parqués dans les gradins sans aucun moyen de couchage, presque sans nourriture, sévèrement rationnés en eau, avec des toilettes rapidement et irrémédiablement bouchées, avec un service médical réduit à quelques infirmières de la Croix-Rouge. Tous ces malheureux (1) ont vécu cinq jours épouvantables dans l’énorme enceinte remplie d’un vacarme assourdissant fait des cris et des pleurs des enfants et des adultes à bout de nerfs […].»
Georges Wellers, L’Étoile jaune à l’heure de Vichy: de Drancy à Auschwitz, 1973, D.R.
1. Ils sont ensuite dirigés dans le camp de Drancy puis déportés à Auschwitz par les nazis.

Rafle du Vél d'Hiv : que s'est-il passé ?
La rafle du Vélodrome d’Hiver, souvent appelée "rafle du Vél d’Hiv", est la plus grande opération d'arrestations et de déportation de juifs...
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De sa propre initiative, Vichy impose, dans les deux zones, les « statuts des Juifs » des 3 octobre 1940 et 2 juin 1941 qui interdisent à ceux, dont deux des grands-parents étaient considérés de « race juive », l'exercice de presque toutes les professions (emplois dans la fonction publique, professions libérales et commerciales). Dans la zone dite « libre », il organise l'internement des Juifs étrangers dans des camps insalubres comme ceux de Gurs, Les Milles, Noé, etc. A Paris, les premières arrestations (mai, août et décembre 1941) visent exclusivement les hommes juifs (étrangers et français). Ces rafles sont organisées par les forces de police française et allemande. Les victimes sont internées par milliers aux camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande (Loiret), Drancy et Compiègne.
Les autorités allemandes obtiennent également de Vichy la création d'un Commissariat général aux questions juives (CGQJ) destiné à organiser la spoliation des Juifs, leur ségrégation et à faciliter, par la suite, leur déportation « vers l'est ». La première déportation de France à destination d'Auschwitz a lieu le 27 mars 1942. A partir du 7 juin 1942, une ordonnance allemande impose à tout Juif de zone occupée le port de l'étoile jaune cousue sur ses vêtements et ce, dès l'âge de six ans révolus. Imposées par l'occupant mais mises en œuvre par l’État français, les rafles des 16 et 17 juillet 1942 - appelées la rafle du Vel' d'Hiv' - marquent un tournant décisif dans l'application de la « Solution finale de la question juive » en France. Ces rafles visent les Juifs étrangers. À Paris et sa banlieue, ce sont 12 884 personnes qui sont arrêtées par la police française. Parmi elles, figurent 4 051 enfants de 2 à 16 ans dont plus de 3 000 nés en France et de nationalité française. Parallèlement, les enfants font l'objet de tractations entre les autorités de Berlin et celles de Vichy. Les familles sont transférées dans les camps de Beaune-la-Rolande et Pithiviers (Loiret) d'où les parents seront déportés les premiers avec leurs enfants adolescents et nés à l'étranger. Trois mille enfants en bas âge, séparés de force de leurs parents, seront transférés à Drancy deux semaines plus tard dans des conditions lamentables, et mélangés à des adultes pour faire croire qu'il s'agit de déportation de familles et non d'enfants isolés. Six convois les ont emportés entre les 17 et 28 août 1942. Aucun enfant n'est revenu. D'autres rafles massives de centaines de familles juives ont lieu en province, en zone occupée, en juillet et octobre 1942. Par ailleurs, dès les premiers jours d'août 1942, Vichy livrera d'abord les Juifs étrangers et apatrides, alors internés dans les camps de la zone libre et transférés à Drancy, puis ceux arrêtés lors de la grande rafle de la zone sud, le 26 août. Au total ces 10 000 victimes seront les seuls Juifs arrivés à Auschwitz en provenance d'un territoire où il n'y avait pas d'Allemands.
S karlfeld , expositions-enfants-Juifs-deportes-de-France.
Régime de Vichy : 3 contre-vérités de Zemmour par l'historien Laurent Joly
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Un document inédit atteste de l'implication de Pétain dans les lois antisémites de 1940
La découverte d’un document sur le statut des juifs en 1940, annoté par Pétain, tranche un débat historique. Ce texte prouve l'implication du Maréchal dans l'élaboration et la radicalisation de la loi…
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La rafle du Vel d'Hiv, le 16 juillet 1942 | Archive INA
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Bilan de la déportation en France :
Il y avait environ 320 000 Juifs en France en 1940 dont la moitié étaient des Juifs étrangers ; parmi ces 320 000 Juifs, environ 70 000 enfants. Cinquante-cinq mille étrangers et 25 000 Juifs français ont été les victimes en France de « la Solution finale ».
Près de 76 000 Juifs ont été déportés de France (seuls 2 500 d'entre eux ont survécu à leur déportation). Environ 3 000 autres sont morts en France dans les camps d'internement et un millier encore ont été exécutés ou abattus sommairement parce qu'ils étaient Juifs.
De toutes les années d'Occupation, 1942 fut la plus noire : 42 000 Juifs déportés en 43 convois vers Auschwitz-Birkenau. Les deux tiers des 32 000 Juifs déportés en 1943-1944 l'ont été de province alors qu'en 1942, les trois quarts des 42 000 Juifs l'avaient été de l'agglomération parisienne.
Sur 11 400 enfants déportés de France, 6 000 l'ont été au cours du seul été 1942. Deux mille d'entre eux n'avaient pas 6 ans. Durant l'année 1943, 17 000 Juifs sont déportés en 17 convois dont quatre vers Sobibor. En 1944, ce sont encore 15 000 Juifs qui sont déportés en 14 convois dont deux au départ de Lyon et de Toulouse (un convoi a été dirigé sur la Lituanie et l'Estonie). Un millier de Juifs du Nord et du Pas-de-Calais ont été déportés via le camp de Malines en Belgique. 240 000 Juifs, les trois quarts des Juifs de France, ont survécu grâce, essentiellement, à la sympathie et à la solidarité de la population française