La France et les Français dans la Seconde GM
THEME 1 : FRAGILITES DES DEMOCRATIES, TOTALITARISMES ET SECONDE GUERRE MONDIALE
Chapitre 3 : La Seconde Guerre mondiale
Les documents proposés ici sont destinés à vous permettre de mieux contextualiser vos documents et également vous permettre de mobiliser des connaissances personnelles
BIOGRAPHIE MARCEL DEAT :

Né le 7 mars 1894 à Guérigny (Nièvre), reçu à l’École normale supérieure en 1914, il est aussitôt mobilisé comme soldat et combat brillamment. Il entre à l’ENS en 1919 et est agrégé de philosophie.

Il adhère en 1920 à la SFIO, député de la Marne (1926-1928), puis de Paris en 1932, il est pour la participation au gouvernement, et exclu de la SFIO en 1933. Il fonde alors le Parti socialiste de France, puis en 1935 l’Union socialiste et républicaine qui participe à la majorité du Front populaire.

Député d’Angoulême, il déclenche une campagne pacifiste, publiant dans L’Oeuvre un article contre la guerre : “Mourir pour Dantzig ?” (4 mai 1939). Le 10 juillet 1940 il vote les pleins pouvoirs à Pétain.
Dirigeant L’Oeuvre jusqu’en 1944, il fonde en 1941 le Rassemblement national populaire collaborationniste, et milite pour le retour de Laval.

En mars 44, il est ministre du Travail et de la Solidarité nationale.
Réfugié en Allemagne, il est reçu par Hitler et crée la Commission gouvernementale française de Sigmaringen, transformée en 1945 en Comité français de libération.

Condamné à mort par contumace le 19 juin 1945, il se réfugie en Italie, où il meurt le 5 janvier 1955.

Larmistice (= arrêt des combats ) implique une collaboration, puisquil faut partager avec lAllemagne la gestion du pays. Mais la réussite de la Révolution nationale dépend de la marge de manœuvre laissée par les Allemands et comme lidée générale, à lété 1940, est que lAllemagne a gagné la guerre, la France doit trouver sa place dans le nouvel ordre européen. À la différence des aspirations des collaborationnistes, il ne sagit pas d’adhérer au nazisme ; Pétain souhaite que Hitler reconnaisse sa légitimité sur la zone occupée. Le « principe dune collaboration » est donc accepté par Pétain, et diffusé par la photographie fameuse qui montre Pétain serrant la main de Hitler à Montoire-sur-le-Loir, le 24octobre 1940. Pétain pense pouvoir disposer de certains atouts : la flotte de guerre et lEmpire, avec ses bases stratégiques et des ressources économiques. En échange, il veut obtenir la libération des prisonniers de guerre au moins dune partie , lassouplissement de la ligne de démarcation et la diminution des frais doccupation qui sélèvent, selon les estimations, de 300 à 500 millions de francs par jour. Pour les Allemands, lintérêt de la collaboration est double : utiliser ladministration française pour maintenir lordre sans maintenir trop de troupes allemandes sur place et faire passer plus facilement les ordonnances allemandes, puisquelles sont le plus souvent doublées par des lois françaises qui sappliquent après visa des autorités allemandes .Dautres collaborations vont se développer : la collaboration économique, la collaboration individuelle aux multiples motivations, et les collaborationnistes
Entrevue de Montoire entre Pétain et Hitler - Lumni | Enseignement
Dans la petite gare de Montoire-sur-le-Loir (Loir-et-Cher), le 24 octobre 1940, le maréchal Pétain rencontre le chancelier Hitler en présence de Pierre Laval et du général Keitel. Par une poignée de main symbolique, le maréchal Pétain montre qu'il "entre dans la voie de la collaboration".
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La collaboration en temps de guerre ne concerne pas uniquement les rapports entre occupants et occupés mais aussi l’aide apportée par tout gouvernement à un régime criminel. Durant la Seconde Guerre mondiale, la collaboration des gouvernements et citoyens est déterminante pour la mise en place et le maintien de la domination allemande en Europe
continentale et participe de la persécution et déportation des Juifs d’Europe.(...)
Dès 1968, l’historien Stanley Hoffmann a proposé une distinction entre une première collaboration de nécessité, ou « collaboration d’État », qui peut être volontaire ou involontaire et qui vise le maintien de l’ordre public et de la vie économique (intérêts partagés autant par l’occupant que par l’occupé) – c’est le cas du gouvernement de Vichy –, et une deuxième collaboration, désirée et individuelle, motivée par la conviction ou une convergence idéologique, le « collaborationnisme »
 
Histoire et cinéma : Claude Chabrol à propos de L'Oeil de Vichy - Lumni | Enseignement
Claude Chabrol présente le film documentaire qu'il a réalisé avec la collaboration des historiens Robert Paxton et Jean-Pierre Azéma, L'Oeil de Vichy, en 1993. Il en décrit les intentions et le projet, en commente les images avec Jean-Pierre Elkabbach, insistant sur le rôle des actualités dans la propagande du régime de Vichy.
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BIOGRAPHIE P LAVAL:

Avocat, député socialiste pendant la Première Guerre mondiale, Pierre Laval passe ensuite à la droite parlementaire. Il est plusieurs fois ministre et président du Conseil pendant les années 20 et les années 30. Il est écarté du pouvoir en janvier 1936 et garde dès cette date une vive hostilité à l'égard de la IIIème République.

La défaite de 1940 fournit à Laval l'occasion de revenir au pouvoir. Il est vice-président du Conseil de juillet à décembre 1940 : il mène une politique de collaboration active avec l'Allemagne nazie. Révoqué et arrêté à cette date, Pierre Laval est libéré à la demande de l'Allemagne et reprend la tête du gouvernement en Avril 1942. Souhaitant la victoire de l'Allemagne, il créé en 1942 le Service du Travail Obligatoire (STO) et la Milice en 1943.

Arrêté par les Américains en 1945, il est jugé par un tribunal français, condamné à mort pour haute trahison et fusillé en octobre 1945 après avoir tenté de se suicider.

L'Œuvre est un hebdomadaire puis un quotidien fondé par Gustave Téry, ancien rédacteur du Journal, du Matin et collaborateur de l'Aurore. Le journal s'affirme comme socialiste et anticlérical mais rejoint le nationalisme intégral prôné par Maurras et l'Action Française.
On peut le définir comme un périodique nationaliste et antisémite de tendance républicaine et socialiste. Il fut notamment pacifiste durant les guerres mondiales bravant la censure dès 1914 et favorable au Cartel des gauches (1924) et au Front populaire (1936). Son slogan éminemment racoleur : « Les imbéciles ne lisent pas L'Œuvre », ses manchettes très accrocheuses ainsi que l'extravagance de ses journalistes font son succès pendant l'entre-deux-guerres notamment. Refusant de "mourir pour Dantzig", il s'engage franchement dans une ligne collaborationniste pro-nazie autour d'un vichyste pourtant hostile à Pétain, son directeur Marcel Déat, ce qui causa sa perte à la Libération.
Un document inédit atteste de l'implication de Pétain dans les lois antisémites de 1940
La découverte d’un document sur le statut des juifs en 1940, annoté par Pétain, tranche un débat historique. Ce texte prouve l'implication du Maréchal dans l'élaboration et la radicalisation de la loi…
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La collaboration économique