« Le Blanc voit rouge. » Sur la façade de l’arrière de la mairie, derrière quelques échafaudages, ces mots figurent sur une énorme pancarte, en plein coeur du Blanc, dans l’Indre. Depuis le 27 juin 2018, il n’y a plus de maternité dans cette petite commune d’un peu plus de 6 000 habitants, perdue au sudest de la région Centre-Val de Loire, à une heure de route de Châteauroux et de Poitiers et à 2h30 d’Orléans. Un désert médical.
Le combat démarré en 2011 a pris une dimension dramatique ce 5 juin 2018, jour de l’annonce de la fermeture provisoire de la maternité pour l’été. Parmi les raisons invoquées par l’Agence régionale de santé, des problèmes de plannings, de personnel ou encore le manque de sécurité. Premier coup de massue. Jean-Paul Chanteguet « ne s’y attendait pas ». [...]
Anne Ruffet-Sciard connaît parfaitement le dossier. C’est l’un des piliers du comité de défense, engagée dès les débuts en 2011 et la naissance de son deuxième enfant. « Pour fermer les maternités, le processus est le même, les mots employés, aussi. D’abord, on assèche le service. Ensuite, on fait le bilan d’un service chaotique et bancal. On annonce une fermeture provisoire avec l’argument financier, peu audible par la population, avant la fermeture définitive pour des motifs de sécurité », explique t-elle depuis la maison médicale devenue maison amicale, qui jouxte l’ancienne maternité, à dix petites minutes du centre. Dès juin 2018, tous en sont conscients : la fermeture provisoire va devenir définitive.
Victor Lengronne, « Fermeture de la maternité du Blanc : un an de combat raconté par ses habitants », France 3 Centre-Val de Loire, 2019