Les espaces ruraux français : des espaces multifonctionnels entre initiatives locales et politiques européennes
Doc 1 : La multifonctionnalité d'un département rural au sein d'une région agricole
 
Doc 2 : Une démographie peu dynamique
Population de 15 ans ou plus par sexe, âge et catégorie socioprofessionnelle en 2016. Source : Insee.
 
Doc 8 Le numérique pour lutter contre l’enclavement ?
 Le déploiement du très haut débit, pour tous, constitue l’un des plus grands chantiers d’infrastructure que la France ait à réaliser au cours des prochaines années. Ses enjeux économiques et sociaux sont considérables. L’amélioration du service d’accès à Internet devenu essentiel pour la vie quotidienne des citoyens, des entreprises et des services publics, implique de rapprocher les réseaux en fibre optique au plus près des logements et des locaux professionnels.
Le Schéma Directeur Territorial d’Aménagement Numérique (SDTAN) du département de l’Indre a été adopté dès le mois de janvier 2012. Il est le premier en Région Centre à mettre en oeuvre un programme de montée en débit ADSL, afin d’atteindre un véritable haut débit Internet dans les zones jusqu’alors mal desservies en débit.
En effet, le SDTAN fixe le cadre de l’aménagement numérique de l’Indre. Il définit 3 phases majeures. La première vise à doter les territoires les plus mal desservis en ADSL et quotidiennement pénalisés en assurant la montée en débit sur les équipements existants tout en préparant l’arrivée du THD. Le THD via la fibre optique à l’abonné sera déployé sur les secteurs à fort enjeu économique en seconde phase en complément des zones de déploiement privé. Parallèlement s’engagera une troisième phase de THD via l’ensemble des technologies mobilisables.

« Très haut débit : l’Indre prend de l’avance », site du département de l’Indre, 2019.
Doc 3 : Des paysans en colère contre l'accaparement des terres
 En mai 2016, une information avait défrayé la chronique. Un fond d'investissement chinois avait racheté 1700 hectares de terres céréalières situées dans le département de l'Indre à un prix bien supérieur à celui du marché. Une main-basse sur des parcelles agricoles qui avait provoqué l'émoi parmi les paysans de la région et soulevé une inquiétude : fallait-il s'attendre à un déferlement d'investisseurs chinois séduits par le potentiel des exploitations françaises ? [...]
Dans l'Indre, l'opacité autour de l'achat de 1700 hectares de terres, avait poussé les paysans de la région Centre-Val de Loire à se mobiliser. Le 29 août 2018, plusieurs centaines d'agriculteurs s'étaient rendus sur les terres acquises par Beijing Reward International Trade, une filiale du groupe China Hongyang. « L'arrivée des Chinois soulève plein de questions. Les aides agricoles de la PAC ont été conçues pour permettre aux agriculteurs d'avoir un niveau de vie égal à celui de la population européenne. Mais en achetant ces terres, les Chinois vont pouvoir toucher ces aides. Est-ce la nature des aides de la PAC d'engraisser des investisseurs chinois ? », s'interroge Nicolas Calame, porte-parole de la Confédération paysanne de l'Indre.
L'un des autres motifs de colère des agriculteurs est le flou qui entoure ces achats de parcelles. « La Chine n'est pas le seul pays étranger à acheter des terres en France. Mais il y a souvent beaucoup d'opacité autour de ces acquisitions. Les fonds d'investissements chinois respectent la loi tout en l'utilisant à leur avantage », analyse Mary-François Renard, chercheuse responsable de l'Institut de recherche sur l'économie de la Chine à l'université de Clermont-Ferrand.

Camille Belsoeur, « Faut-il craindre l'accaparement de nos terres agricoles par des investisseurs chinois ? », France 3 Centre-Val de Loire, 27 février 2019.
Doc 4 : La fermeture de l’école de Sarzay
 La cloche de l’école qui sonne, les enfants qui jouent dans la cour de récréation. Ces bruits, on ne les entendra plus jamais à Sarzay. [...] Au soir de la fin de l’année scolaire, l’école primaire va définitivement fermer. Il ne restait plus beaucoup d’enfants, seulement 13 de niveau CM1 et CM2. Mais c’est un crève-coeur pour le maire et les habitants de la commune. « Les enfants, je les entendais crier et jouer dans la cour de récréation. Là, je ne les entendrai plus », témoigne Chantal. « C’est une partie de la commune qui meurt », déplore-t-elle. [...] Des classes uniques, la direction des services de l’Éducation nationale n’en veut plus. D’où la fermeture totale de l’école. Les conditions d’apprentissage étaient pourtant idéales, selon les parents d’élèves. « Des petites classes, c’est un cadre parfait pour apprendre. Moi, j’ai fait quatre ans de temps périscolaire avec les enfants. On les emmenait un peu partout, même à la pêche ! », se rappelle Isabelle, cantinière de l’école depuis six ans.
Les enfants devront désormais aller à l’école à Merssur-Indre ou à Montipouret. Un vrai coup dur pour l’attractivité du village de Sarzay, dont la population diminue depuis plusieurs décennies.

Jérôme Collin, « “C'est une partie de la commune qui meurt” : l'école primaire de Sarzay va définitivement fermer », France Bleu, 2019.
Doc 5 : La fermeture de la maternité du Blanc
 « Le Blanc voit rouge. » Sur la façade de l’arrière de la mairie, derrière quelques échafaudages, ces mots figurent sur une énorme pancarte, en plein coeur du Blanc, dans l’Indre. Depuis le 27 juin 2018, il n’y a plus de maternité dans cette petite commune d’un peu plus de 6 000 habitants, perdue au sudest de la région Centre-Val de Loire, à une heure de route de Châteauroux et de Poitiers et à 2h30 d’Orléans. Un désert médical.
Le combat démarré en 2011 a pris une dimension dramatique ce 5 juin 2018, jour de l’annonce de la fermeture provisoire de la maternité pour l’été. Parmi les raisons invoquées par l’Agence régionale de santé, des problèmes de plannings, de personnel ou encore le manque de sécurité. Premier coup de massue. Jean-Paul Chanteguet « ne s’y attendait pas ». [...]
Anne Ruffet-Sciard connaît parfaitement le dossier. C’est l’un des piliers du comité de défense, engagée dès les débuts en 2011 et la naissance de son deuxième enfant. « Pour fermer les maternités, le processus est le même, les mots employés, aussi. D’abord, on assèche le service. Ensuite, on fait le bilan d’un service chaotique et bancal. On annonce une fermeture provisoire avec l’argument financier, peu audible par la population, avant la fermeture définitive pour des motifs de sécurité », explique t-elle depuis la maison médicale devenue maison amicale, qui jouxte l’ancienne maternité, à dix petites minutes du centre. Dès juin 2018, tous en sont conscients : la fermeture provisoire va devenir définitive.

Victor Lengronne, « Fermeture de la maternité du Blanc : un an de combat raconté par ses habitants », France 3 Centre-Val de Loire, 2019

Manifestation contre la fermeture de la maternité.
Doc 9 : Le Parc Naturel Régional de la Brenne : une dynamisation par le tourisme ?
 Le Parc naturel régional de la Brenne est né le 22 décembre 1989, de la forte mobilisation des élus et acteurs locaux voulant réagir contre la dévitalisation de leur territoire, et désireux de mettre en place les conditions pérennes du développement local. Il est né aussi d’une prise de conscience, celle de la richesse et de la fragilité de son patrimoine, et de la nécessaire sauvegarde d’une zone humide d’importance internationale, classée Ramsar en 1991. [...]
La Charte d’un Parc naturel régional est un contrat qui lie les communes, les intercommunalités (Établissements Publics de Coopération Intercommunale), le département de l’Indre, la région Centre-Val de Loire, l’État et le Syndicat mixte du Parc pour une gestion concertée et cohérente du territoire. La Charte détermine les objectifs, mesures, principes d’action, responsabilités et engagements de mise en valeur, de protection et de développement du territoire qui ont été librement négociés et arrêtés par ses signataires. [...]
Tous les quinze ans, le classement « Parc naturel régional » est remis en jeu. Un bilan de l’action du Parc et un diagnostic du territoire sont réalisés. Ils servent à évaluer l’action du Parc et constituent le socle d’un nouveau projet de Charte qui est ensuite soumis à l’approbation du Ministère en charge de l’environnement.

Parc Naturel Régional de la Brenne, 2019.
Doc 7 : La présence médicale en milieu rural
Depuis 2006, le Département de l'Indre s'est mobilisé dans une politique volontariste de lutte contre la désertification médicale.
Ainsi, depuis la mise en place de cette politique, le Département :
  • a participé au financement pour la création de 10 Maisons de Santé Pluridisciplinaires et, depuis 2012, de 5 cabinets annexes à une MSP, sur les communes de Saint-Denis-de-Jouhet, Luçay-le-Mâle, Chabris, Sainte-Sévère et Saint-Août pour un montant de dépenses de 1.125.095,52 €,
  • a attribué quatre fois l'indemnité d'étude de 600 € par mois pour les internes en médecine s'engageant à s'installer en zone déficitaire,
  • a attribué une aide à la 1ère installation dans l'Indre de 15.000 € ou de 50.000 € dans les zones déficitaires à 22 médecins généralistes et 12 chirurgiens-dentistes, dont pour l'année 2020 à 3 médecins et 4 chirurgiens-dentistes,
  • a développé l'aide au logement pour les internes dans l'Indre qui concerné, depuis sa création, plus de 150 étudiants pour un montant de 93.291,98 € au 31 décembre 2020,
  • enfin, le Département de l'Indre s'est préoccupé de télémédecine dès 2008, avec l'aide au réseau innovant Arpège-télémédecine.
En 2021, le Département met en place de nouvelles aides en prenant en compte la problématique des visites à domicile, des offres de kinésithérapie, si importantes pour le bien vieillir à domicile, et enfin des nouvelles possibilités de téléconsultation, par exemple dans les communes équipées d'une pharmacie mais dépourvues de médecin.
Dispositif de lutte contre la désertification médicale :
  • Indemnités d'études de 600 € par mois pour les internes en médecine (généralistes ou spécialistes) s'engageant à s'installer en libéral pour au moins 5 ans dans une zone déficitaire, (étendue aux futurs praticiens en formation de chirurgien-dentiste pendant leur 4ème et 5ème année d'enseignement), ou recrutés à temps plein en service de soins d'un Centre Hospitalier ou d'une clinique du département, et y exerçant pendant au moins 5 ans.
  • Une aide au logement pour les internes en médecine en stage dans l'Indre par convention avec Blanche de Fontarce.
  • Une aide à la première installation en tant que libéral dans une zone déficitaire pendant 5 ans, de médecins généralistes, spécialistes, de 15.000 €, accompagnées d'une aide en investissement de 15.000 € pour l'achat d'un véhicule dès lors que le médecin s'engage à assurer des visites à domicile au moins un jour par semaine, pendant l'engagement de 5 ans.
  • Une aide à la première installation pour les chirurgiens-dentistes en tant que praticien libéral dans une zone déficitaire pendant 5 ans, de 15.000 € en investissement.
  • Une aide à la première installation pour les kinésithérapeutes en tant que libéral dans une zone déficitaire pendant 5 ans de 5.000 €, accompagnée d'une aide de 10.000 € supplémentaire, en investissement, si le praticien s'engage à assurer un jour par semaine de visite à domicile.
  • Une aide en investissement au développement des solutions de téléconsultation, à hauteur de 5.000 € pour l'installation d'un dispositif de téléconsultation dans un environnement permettant un accompagnement par un professionnel de santé (infirmiers, pharmaciens, professionnels de santé en MSP) sous réserve d'un engagement de fonctionnement du service pendant 3 ans.
  • Aide aux cabinets annexes de MSP à hauteur de 25 % du coût des travaux plafonnés à 200.000 € HT.
Source : Site du département de l'Indre
DOCUMENT COMPLEMENTAIRE
LA DÉCOUVERTE DE NATHALIE : Dans l'Indre, l'agriculture est une histoire de famille
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