Les espaces ruraux français : des espaces multifonctionnels entre initiatives locales et politiques européennes
Doc 1 : Paysage du bocage breton à Fougères (Ille-et-Vilaine)
Le bocage est un type de paysage rural caractérisé par des haies fermant les champs, de nombreux arbres et un habitat dispersé.
 

Doc 2 : Des paysages ruraux issus de la révolution agricole bretonne
« Après la Seconde Guerre mondiale, la Bretagne est marquée par un retard et un déclin économique très importants. […] Pour “sortir la Bretagne de l'ornière”, il est nécessaire que l'État intervienne […].
Le décollage économique passe obligatoirement par la transformation et la modernisation de l'agriculture […] transformant en moins d'une génération la Bretagne en l'une des premières régions européennes de production agricole et d'industrie agro-alimentaire, de plain-pied dans les marchés européens et internationaux.
Le paysage et l'environnement bretons […] portent de manière très visible les marques de ces nouvelles formes de productions agricoles et de transformations […] : le bocage est […] démantelé […], un paysage de type agro-industriel est créé, caractérisé par de longs bâtiments abritant des porcheries ou des poulaillers, des silos et des usines d'aliments, des centrales laitières et des tours de séchage […]. Les conséquences environnementales des pratiques agricoles (usage d'engrais, épandage de lisiers, suppression du bocage…) sont particulièrement importantes (qualité des eaux, eutrophisation des rivières…) et finissent par marquer également le paysage (1) . »
(1) Parallèlement, ce modèle d'agriculture productiviste, longtemps performant, est en crise depuis une vingtaine d'années, dans le contexte de la mondialisation


Doc 3 : Campagne publicitaire de l'association "Produit en Bretagne"
Face aux problèmes économiques et environnementaux du modèle productiviste breton, de nombreux agriculteurs développent une nouvelle stratégie depuis une vingtaine d'années : agriculture plus respectueuse de l'environnement, reboisement, campagnes de communication autour des produits locaux.
 
Doc 4 : Les transformations du paysage à Bourg-des-Comptes depuis 1950
Bénéficiant d'une bonne desserte routière à moins de 30 km de Rennes, d'une gare et de la qualité du cadre, le secteur s'est beaucoup développé, notamment sous la forme d'importantes surfaces pavillonnaires.
 
Doc 5 : L'usine de poudre de lait de Carhaix, symbole de l'industrialisation de l'agriculture bretonne
Inaugurée en 2007, cette usine est un site ultramoderne de production de lait infantile. Financée initialement par un groupe chinois (Synutra), elle a été depuis rachetée par le 1er groupe laitier français (Sodiaal) en 2018. Elle compte 400 salariés, produit 120 000 tonnes de poudre de lait par an et exporte sa production dans le monde entier dans le cadre d'un marché en pleine croissance.
 
Doc 7 : Les algues vertes, un problème environnemental lié au modèle agricole productiviste (Plomodiern, Baie de Douarnenez)
Les algues vertes sont une des conséquences négatives de l'usage massif d'engrais chimique dans l'agriculture intensive et de rejets de lisier par les stations d'élevage de porcs.
 
Doc 8 : Les entreprises agro-alimentaires, des acteurs incontournables
 
Doc 9 : L'essor de l'agriculture bio
Document d'information "d'initiative bio en Bretagne" (IBB), un réseau d'entreprises qui contribue au développement et à la promotion de la filière "Agriculture biologique" et des produits biologiques, 2018
 
Doc 11 : Les élevages se tournent vers la production d'énergies renouvelables
Créé n 2015, le site d'élevage de volailles, La ville aux houx, à Trédion dans le Morbihan, est le 1r élevage à énergie positive de Bretagne. Les poulaillers sont couverts de panneaux solaires et chauffés par le lisier des volailles.
 
Doc 6 : Les tensions liées aux élevages hors-sol géants

Landunvez s'enorgueillit de ses plages de sable doré, mais la commune a gardé sa vocation agricole. Et dans le bourg, les tensions montent autour d'un élevage industriel de porcs, l'une des plus grandes usines à cochons de la région sur le point de s'agrandir - encore - pour atteindre une production de 26 000 porcs par an.

Cette fois, les riverains se rebiffent. Les protestataires dénoncent une étude d'impact insuffisante mais leurs griefs tiennent en un mot : trop. Trop d'odeurs, trop de lisier (22 200 tonnes par an annoncées), trop d'algues vertes dans le port de plaisance, d’eaux marron non identifiées ruisselant vers la mer, de tracteurs et d'épandage d'azote dans une zone déjà en excédent structurel d'ammoniac, de poussières. Le tout à 250 mètres de l'école et à 1,5 kilomètre de la mer.

Martine Valo, Le Monde, 29 août 2016