Doc 5 : Un territoire pour les néo-ruraux
A Sainte-Croix-Vallée-Française, en Lozère cévenole, un immense immeuble HLM fait aujourd'hui office de « plate-forme de départ pour ceux qui s'installent chez nous après des accidents de la vie » explique son maire Jean Hannart.
« Mon prédécesseur l'avait conçu il y a une trentaine d'années comme un tremplin pour les jeunes ; il accueille aujourd'hui des familles en difficulté, qui peuvent louer un T3 pour 240€ par mois ».
Ces « néo-ruraux » sont mieux acceptés par les locaux que ceux qui s'installent selon une tactique de plus en plus courue est désormais bien rodée, d'après l'élu : « Je vois des jeunes arriver, acheter un terrain, et construire une cabane ; et puis la cabane devient maison sans qu’ait été signé le moindre permis de construire. Ils ne paient pas la moindre taxe d’habitation ou de ramassage des ordures, mais, parce qu'ils font vivre les commerces et contribuent à l'économie locale, je suis obligé de fermer les yeux ».
L’hebdo Le Un, n°201, 9 mai 2018
Doc 6 : Maîtriser l'urbanisation tout en développant la ville
Saint-Hippolyte-du-Fort, aux portes des Cévennes dans le Gard, connaît une croissance démographique depuis 1999 (3 399 habitants en 1999, 3 802 en 2009, 3 900 en 2015, avec la possibilité d'atteindre, à l'horizon 2022, 4 400 habitants environ).
En parallèle de cet accroissement de la population, l'urbanisation est grandissante. De nombreux espaces agricoles et naturels ont, au cours du temps, étaient occupés par une urbanisation peu dense et consommatrice d'espace.
Le projet communal repose sur la volonté d'assurer un équilibre entre la maîtrise de l'urbanisation, la préservation des espaces agricoles, la protection des espaces naturels. Il s'agit de maîtriser l'urbanisation grandissante
La municipalité souhaite avoir la possibilité de réaliser d'autres types d'habitat que le logement individuel pavillonnaire majoritaire sur la commune : des petits collectifs, de l'individuel groupé…
De plus en plus d'habitants actifs se déplacent tous les jours vers les pôles d'emploi de Nîmes, Montpellier, Alès ou le Vigan. La municipalité souhaite pouvoir inciter la population du bassin de vie à privilégier la proximité et les circuits courts, en créant un pôle artisanal et commercial intercommunal.
Extraits du Plan local d'urbanisme (PLU) de Saint-Hippolyte-du-Fort, 2013
Doc 7 : Des conflits d'usage liés au tourisme
Un camping géant, associé à un parc de loisirs, s'est développé à Thoiras dans les Cévennes un opposant à cet équipement touristique a écrit le texte ci-dessous sur son blog (extraits)
Le détournement massif des ressources hydriques au profit des implantations touristiques compromet l'approvisionnement en eau potable des populations permanentes (…).
Le détournement des terres cultivables au profit du tourisme entre en compétition déloyale avec les projets agricoles, en soustrayant les terres à leur usage agricole, en en faisant monter les prix de façon à les rendre inaccessibles aux agriculteurs déjà installés ou à ceux qui pourraient s'installer.
Les Cévennes concentrent les handicaps dans ces 2 domaines : l'eau y est depuis toujours un bien rare (et le sera de plus en plus), et la terre cultivable un bien excessivement rare.
Ce n'est pas un hasard si l’Unesco a classé l'ensemble « Causses et Cévennes » au Patrimoine Immatériel de l'humanité, en tant que vasteensemble de vallées et plateaux ; ce que recherchent ici les touristes, ce sont le calme et une certaine intimité.
José Rodrigues Dos Santos, « Non à la Disneylandisation des Cévennes », Médiapart, 2 017