Louis-Napoléon Bonaparte redessine Paris
Les personnes admises auprès de [Louis Napoléon] le voyaient souvent couvrir le plan de Paris de coups de crayons et de lignes diversement orientées. Au.de départ de ce qu'il y avait à faire, il considérait d'abord que les gares de chemin de fer étaient désormais les véritables portes de la ville, au lieu des anciennes barrières par lesquelles débouchaient les routes nationales, qui allaient descendre au rang de voies de communication de second ordre. Il fallait relier ses portes nouvelles afin que le passage de l'une à l'autre, c'est-à-dire d'une région de la France à une autre région, fût commode et rapide à travers le centre commun. Il fallait, de ces points principaux d'arrivée projeter jusqu'au cœur de la grande cité de larges artères.Le nouveau Paris d'Haussmann
De profondes tranchées dont plusieurs sont déjà de magnifiques rues, sillonnent la ville en tous sens, les îlots de maison disparaissent comme par enchantement, des perspectives nouvelles s'ouvrent. La physionomie de Paris est à beaucoup d'endroits changée de fond en comble. Des monuments, dégagés des hideuses masures qui les masquaient, se montrent pour la première fois dans leur beauté complète ; d'autres sortent de la ruine, inachevés et se terminent enfin. Dans cette ville centre de l'univers, le genre humain, apporté et remporté par les veines et les artères des railways, comme le sang dans le cœur, circulera désormais sans embarras et sans confusion ; la ville aussi s’aère, se nettoie, s’assainit : plus de quartiers lépreux, plus de ruelles miasmatiques, plus de masures humides où la misère s'accouple avec l'épidémie. Les murailles pourries s'effondrent pour laisser surgir de leurs décombres des habitations dignes de l'homme, dans lesquelles la santé descend avec l’air, et la pensée sereine avec la lumière et le soleil.La transformation sociale de Paris
Le premier et inévitable effet de vos percements a été de jeter la plus profonde perturbation, souvent la ruine et la misère, dans l'existence de milliers et des milliers de petits fabricants, d'artisans, d’ouvriers, chassés sans retour (…). L'immense majorité de ces expulsés était installée de père en fils dans ce quartier ; (…) Le fabricant s'y trouvait au milieu des ouvriers qu’il occupe (…), des marchands qui débitent ses produits. Un beau matin, le marteau des démolisseurs abat et disperse tout cela (…).Les critiques d'un opposant
Jeune avocat hostile à l'Empire, Jules Ferry publie un virulent pamphlet contre Haussmann.