Innovation dans la sidérurgie
A la fin des années 1850, l'entreprise Jackson et Cie, spécialisée dans la fabrication de faux et de faucilles en acier fondu, introduit le procédé Bessemer d'affinage de la fonte permettant de fabriquer de l'acier à faible coût.
Chez M. Jackson, l’application du procédé Bessemer est devenue une opération industrielle et journalière ; d’habiles contremaitres et des ouvriers exercés manœuvrent avec une apparente facilité les monstrueux appareils* dans lesquels se fait l'acier, et la poche non moins grande qui le distribue. Mais pour arriver à cette réalisation véritablement stupéfiante, combien de tâtonnements n'a-t-il pas fallu faire ! Combien de coulées effectuées en pure perte ! Combien d'essais décourageants ! Il y a une bravoure industrielle qui vaut bien la valeur militaire, qui demande autant de force et plus de persévérance (…)Une fois en possession de sa source d'acier, M. Jackson a établi d'abord un atelier pour fabriquer des ressorts de voiture et de wagon. Une fois converti ainsi, le métal peut être apprécié ; il n'y a, en effet, que l'acier, et le bon acier encore, qui puisse supporter, jusqu’à l'aplatissement, sans se casser, la pression de la machine (…).La première révolution industrielle : houille, vapeur et mécanisation
Quand le houilleur à défricher le noir domaine souterrain, arraché le combustible aux entrailles de la terre, qu'il l'a extrait au jour, purifié, chargé enfin sur les voies de transport, l’utile minéral se répand en mille lieux divers, il va partout distribuer la lumière, la chaleur, la force, le mouvement. C'est un aliment aujourd'hui indispensable à la vie des nations civilisées (…). Les fabriques, les manufactures, presque tous les ateliers, presque toutes les machines, bon nombre de navires, privés de l'aliment essentiel, se verrait aussi condamnés au repos. La vie matérielle, une partie de la vie intellectuelle s’éteindraient, comme s’éteint, faute de nourriture, la vie du corps. La houille a paré à l'impuissance et au nombre limité des travailleurs. Le cheval-vapeur a remplacé l'esclave, la bête de trait. Et comme il ne se fatigue jamais, qu'il est en activité jour et nuit, ne prend aucun repos, tous les moteurs animés du globe auraient peine à suffire aujourd'hui au travail qu'accomplit la vapeur.L'homme face à la machine
Quelle humiliation, de voir en face de la machine, l'homme tombé si bas !... La tête tourne, et le cœur se serre, quand, pour la première fois, on parcourt ses maisons fées, ou le fer et le cuivre éblouissants, polis, semblent aller d’eux-mêmes, ont l'air de penser, de vouloir, tandis que l'homme faible et pâle est l’humble serviteur de ces géants d'acier (…). Faiblesse physique, impuissance morale. Le sentiment de l'impuissance est une des grandes misères de cette condition, sifaible devant la machine et qui la suit dans tous ses mouvements, il dépend du maître de la manufacture, et dépend plus encore de mille causes inconnues qui d'un moment à l'autre peuvent faire manquer l'ouvrage et lui ôter son pain.L'essor d'une entreprise industrielle du secteur textile : la société Cohin (1846-1865)
La société Cohin est fondée en 1846 par deux commerçants, les frères Cohin, qui s'établissent à la Ferté-Bernard, dans la Sarthe, une région où l'activité de tissage est particulièrement dense. En 1853, l'armée commande à l'entreprise plusieurs millions de mètres de tissu pour ses soldats engagés dans la guerre de Crimée.Le règlement de l'usine Hutchinson de Montargis (1855)
Introduit en mai 1855, le règlement de l'usine de fabrication de caoutchouc Hutchinson comprend 47 articles.
Art. 2 - La journée commence à 5h30 du matin et se termine à 7h du soir (…)