La révolte contre la dictature des Colonels (1973)
«Pour la Grèce actuelle, celle de la métapoliteusis (1), c’est-à-dire la démocratie parlementaire instaurée en1974 sur les ruines de la dictature des Colonels, 1973 est une indéniable référence. C’est en effet en novembre de cette année qu’a eu lieu la révolte étudiante de l’École polytechnique d’Athènes, qui, violemment réprimée par les chars à l’aube du 17 novembre, a marqué le début de la fin de la junte militaire. Incapable de se relever après cet épisode sanglant, celle-ci fut prise en main le 25 novembre par un coup d’État de ses officiers les plus durs qui cherchèrent, en juillet 1974, une désastreuse fuite en avant à Chypre. L’échec de leur tentative de renverser le président chypriote Mgr Makarios pour annexer l’île à la Grèce les obligea, alors même que le pays était au bord de la guerre avec la Turquie, à laisser le pouvoir à ungouvernement civil […]. À bien des égards, les événements de 1973constituent un mythe fondateur de la métapoliteusis, à tel point que la génération de l’après-guerre, qui a dominé cette période, a été appelée “génération de l’École polytechnique”. »
Lorenz Plassmann et Constantin Prévélakis, « 1973 et la Grèce : année des révoltes ou année des complots ? », La Revue internationale et stratégique, n° 91, IRIS Éditions, Armand Colin, 2013.
(1).« Transition vers un nouveau régime ». Le terme a d’abord été utilisé pour décrire le passage en douceur de la dictature à la démocratie en 1974, puis le régime républicain instauré cette année-là et toujours en vigueur.