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L'évolution politique démocratique de l'Afrique du Sud
En 1989, il existe trois chambres composant le Parlement : une, prédominante, pour les Blancs, une pour les Coloured (métis), et une pour les Indiens. Les Noirs ne sont pas représentés et le Congrès national africain est interdit depuis 1960 ; il est à nouveau autorisé en 1990.
 
Mandela, président d'une « nation arc-en-ciel »
Élu président à la suite des premières élections libres et multiraciales, Nelson Mandela célèbre dans son discours d'investiture devant les délégations étrangères l'émergence d'une nation où les différentes communautés raciales coexistent sans heurts.
« Nous avons vu notre pays se déchirer dans un conflit terrible, et […] nous l'avons vu rejeté, proscrit et isolé par les peuples du monde, précisément parce qu'il était devenu la base universelle de l'idéologie et de la pratique pernicieuse du racisme et de l'oppression raciale.
Nous, le peuple d'Afrique du Sud, nous sentons profondément satisfaits que l'humanité nous ait repris en son sein, […] nous qui étions hors-la-loi il n'y a pas si longtemps. […]
Nous avons enfin accompli notre émancipation politique. Nous nous engageons à libérer tout notre peuple de l'état permanent d'esclavage à la pauvreté, à la privation, à la souffrance, à la discrimination liée au sexe ou à toute autre discrimination. Nous avons réussi à franchir le dernier pas vers la liberté dans des conditions de paix relative. Nous nous engageons à construire une paix durable, juste et totale. […] Nous prenons l'engagement de bâtir une société dans laquelle tous les Sud-Africains, blancs ou noirs, pourront marcher la tête haute sans aucune crainte au fond de leur cœur, assurés de leur droit inaliénable à la dignité – une nation arc-en-ciel en paix avec elle-même et avec le monde. »
Discours d'investiture de Nelson Mandela, Pretoria, 10 mai 1994.
Vérité et Réconciliation : dire l'histoire sans juger
La Commission Vérité et Réconciliation qui travaille durant 18 mois, de 1996 à 1997, vise à purger le passé sans procédure judiciaire.
« La création, en 1993, de la Commission Vérité et Réconciliation a sans doute contribué à épargner un bain de sang à l'Afrique du Sud libérée de l'apartheid. La personnalité de Mgr Desmond Tutu, archevêque anglican de Johannesbourg, prix Nobel de la paix, qui l'a présidée, n'est évidemment pas étrangère à la réussite de cette expérience d'amnistie. Une expérience aussi originale sur le plan juridique qu'éprouvante pour les victimes (en majorité noires) et les bourreaux (blancs pour la plupart) du régime de discrimination raciale sud-africain.
Le principe en était simple : bénéficieraient d'une amnistie tous ceux qui viendraient devant la commission “confesser” en quelque sorte leurs exactions – il s'agissait surtout de membres de la police qui avaient torturé, et parfois tué, des militants des mouvements de libération noirs […]. L'amnistie des requérants était soumise à deux conditions : d'abord de ne rien omettre de leurs crimes et délits dans leur déposition, ensuite d'avoir agi sur ordre de leur hiérarchie tout en croyant servir un “objectif politique” (une prétendue défense de la race blanche, par exemple). »
Claude Wauthier, « Vérité et Réconciliation en Afrique du Sud », Le Monde diplomatique, janvier 2005.