Élu président à la suite des premières élections libres et multiraciales, Nelson Mandela célèbre dans son discours d'investiture devant les délégations étrangères l'émergence d'une nation où les différentes communautés raciales coexistent sans heurts.
« Nous avons vu notre pays se déchirer dans un conflit terrible, et […] nous l'avons vu rejeté, proscrit et isolé par les peuples du monde, précisément parce qu'il était devenu la base universelle de l'idéologie et de la pratique pernicieuse du racisme et de l'oppression raciale.
Nous, le peuple d'Afrique du Sud, nous sentons profondément satisfaits que l'humanité nous ait repris en son sein, […] nous qui étions hors-la-loi il n'y a pas si longtemps. […]
Nous avons enfin accompli notre émancipation politique. Nous nous engageons à libérer tout notre peuple de l'état permanent d'esclavage à la pauvreté, à la privation, à la souffrance, à la discrimination liée au sexe ou à toute autre discrimination. Nous avons réussi à franchir le dernier pas vers la liberté dans des conditions de paix relative. Nous nous engageons à construire une paix durable, juste et totale. […] Nous prenons l'engagement de bâtir une société dans laquelle tous les Sud-Africains, blancs ou noirs, pourront marcher la tête haute sans aucune crainte au fond de leur cœur, assurés de leur droit inaliénable à la dignité – une nation arc-en-ciel en paix avec elle-même et avec le monde. »
Discours d'investiture de Nelson Mandela, Pretoria, 10 mai 1994.