L'économie australienne a connu 26 ans de croissance économique ininterrompue. c'est le seul pays de l'OCDE qui n'est pas entré en récession lors de la crise financière de 2007-2008, détenant l'un des taux de croissance les plus élevés du monde développé. En 2022, l'Australie est la 13e économie mondiale. Sous l'effet global de la pandémie de COVID, sa croissance du PIB s'est élevée à -2,4% en 2020, contre 1,9% un an plus tôt mais a rebondi en 2021 à 3,5%. L'économie continue d'être tirée par les dépenses des entreprises et du gouvernement, tandis que les ménages et le secteur de la consommation se débattent dans un contexte de faible croissance des salaires (généralement, les dépenses de consommation représentent près de 60% de l'économie). Le pays bénéficie également d'exportations à grande échelle de produits agricoles et d'un secteur financier vigoureux. Selon les prévisions d'octobre 2021 du FMI, la croissance du PIB devrait s'accélérer à 4,1% en 2022, puis atteindre 2,6% en 2023, sous réserve de la reprise économique mondiale post-pandémique. Un risque est que la reprise de la confiance des entreprises et des consommateurs soit entravée par une augmentation des faillites d'entreprises et une nouvelle faiblesse du marché du travail, le soutien politique ayant été réduit en 2021. La reprise économique a été inégale en raison des différences d'impact du confinement volontaire et imposé. entre les régions, les industries et les entreprises. Les restrictions persistantes aux frontières internationales ont entravé la reprise des exportations d'éducation et de tourisme (OCDE, 2022).
L’Australie va significativement augmenter les effectifs de son armée
Selon le premier ministre, ce renforcement militaire s’explique par les « menaces et l’environnement auxquels nous sommes confrontés en tant que pays, en tant que démocratie libérale dans l’Indo-Pacifique ».
L’Australie va renforcer les effectifs de son armée de quelque 30 % d’ici à 2040, a annoncé, jeudi 10 mars, son premier ministre, Scott Morrison.
Les forces de défense australiennes atteindront 80 000 personnes, soit un renfort de 18 500 soldats, pour un coût de quelque 38 milliards de dollars australiens (25 milliards d’euros environ), a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse dans une caserne de l’armée, à Brisbane.
Selon M. Morrison, il s’agit de « la plus forte augmentation » des effectifs des forces de défense « en temps de paix dans l’histoire de l’Australie ». Ce renforcement militaire marque, selon lui, la reconnaissance par son gouvernement des « menaces et de l’environnement auxquels nous sommes confrontés en tant que pays, en tant que démocratie libérale dans l’Indo-Pacifique ».
Influence grandissante de la Chine
L’Australie avait annoncé en septembre 2021 qu’elle allait acquérir des sous-marins à propulsion nucléaire dans le cadre d’une nouvelle alliance de défense entre l’Australie, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, l’Aukus. M. Morrison a expliqué qu’une partie des nouveaux effectifs irait soutenir la future flotte de sous-marins.
L’Australie souhaite équiper ces sous-marins d’armes conventionnelles et doit encore décider si elle opte pour une flotte basée sur des sous-marins nucléaires britanniques ou américains.
Créée pour faire face à l’influence grandissante de la Chine dans le Pacifique, l’Aukus fera de l’Australie la seule puissance non nucléaire à disposer de sous-marins capables d’effectuer de longues distances sans avoir besoin de refaire surface.
Les nouveaux effectifs permettront une dissuasion crédible contre les menaces militaires expansionnistes, s’est félicité le ministre de la défense, Peter Dutton.
« Les leçons de l’histoire »
Outre les sous-marins, les nouvelles forces seront déployées dans les domaines de l’espace, des cyberopérations, des bâtiments de marine et des véhicules autonomes terrestres et maritimes, a ajouté M. Dutton.
« C’est absolument nécessaire », a-t-il insisté, évoquant l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
« Ceux qui croient que l’ambition du président Poutine se limite à l’Ukraine ne comprennent pas l’histoire que nos chefs militaires comprennent. »
Le ministre de la défense a réitéré ses avertissements concernant la menace stratégique qui pèse sur l’Australie dans la région Asie-Pacifique, où la Chine accroît sa puissance.
« Si les gens pensent que les ambitions dans la région indo-pacifique se limitent à Taïwan et qu’il n’y aura pas de répercussions si nous n’avons pas un effet dissuasif et si nous ne travaillons pas en étroite collaboration avec nos collègues et nos alliés, alors ils ne comprennent pas les leçons de l’histoire », a lancé M. Dutton.
Le gouvernement conservateur australien a vanté son bilan en matière de défense à l’approche des élections, alors qu’une série de sondages donnent l’opposition travailliste en tête. L’exécutif a, en effet, été critiqué pour avoir tardé à envoyer des troupes sur la côte est du pays pour aider la population touchée par les inondations qui ont fait 21 morts.
Le Monde avec AFP, 10 mars 2022
Face à la montée en puissance militaire de la Chine, le Japon et l’Australie signent un pacte de sécurité historique
Le premier ministre japonais, Fumio Kishida, et son homologue australien, Anthony Albanese, ont remanié samedi un accord vieux de quinze ans.
L’Australie et le Japon ont signé, samedi 22 octobre, un pacte de sécurité destiné à contrer la montée en puissance militaire de la Chine. En visite en Australie, le premier ministre japonais, Fumio Kishida, a rencontré son homologue, Anthony Albanese, à Perth (Australie-Occidentale) pour remanier un accord vieux de quinze ans, rédigé à une époque où les attaques djihadistes et la prolifération des armes représentaient les principales préoccupations des deux parties.
« Cette déclaration historique envoie un signal fort à la région sur notre alignement stratégique », a déclaré M. Albanese, saluant le pacte signé entre les deux pays. Sans citer directement la Chine ni la Corée du Nord, le premier ministre japonais a qualifié l’accord de réponse à un « environnement stratégique de plus en plus dur ».
L’Australie n’avait pas reçu la visite d’un premier ministre japonais depuis 2018. Les deux nations du Pacifique devraient se concentrer sur le partage des signaux et renseignements géospatiaux glanés à partir de satellites d’écoute électronique (ou Sigint). Aucun des deux pays ne dispose actuellement de vastes réseaux de renseignements étrangers, comme la CIA américaine ou la DGSE française.
Coopération militaire et énergétique
Le pacte est également considéré comme un pas supplémentaire vers l’adhésion du Japon à la puissante alliance dite « Five Eyes » dans le renseignement entre l’Australie, le Royaume-Uni, le Canada, la Nouvelle-Zélande et les Etats-Unis. Cependant, des obstacles subsistent (…)
Les premiers ministres japonais et australien se sont également engagés à renforcer leur coopération militaire et énergétique. Le Japon est un important acheteur de gaz australien et il a largement parié sur l’énergie hydrogène produite en Australie.
Le pacte de sécurité initial entre Tokyo et Canberra avait été signé en 2007, lorsque ékin était beaucoup plus faible militairement et moins affirmé dans ses relations avec le monde. Depuis l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping, l’armée de Pékin est devenue beaucoup plus forte et sa posture plus agressive. Au cours de la décennie de règne de M. Xi, la Chine a fait de son armée l’une des plus puissantes du monde et a amassé un arsenal nucléaire et balistique.