Les chambres à gazGideon
Greif a recueilli le témoignage de l'ancien Sonderkommando Yacob Gabbay, juif d'origine italienne, déporté d'Athènes à Auschwitz en avril 1944.
- Les victimes qui arrivaient des convois entraient dans la salle de déshabillage par derrière. Elles ne rencontraient jamais celles des convois précédents (…). D'abord, c'étaient les filles et les petits enfants qui se déshabillaient. Avec précaution et affabilité, les Allemands les menaient des escaliers à une grande pièce - la salle de déshabillage. Il y avait des cintres avec des numéros et des étiquettes, on y pendait les vêtements. Ensuite, les victimes continuaient leur chemin jusqu'à ce qu'elles arrivent à un couloir. Là, elles tournaient à gauche et c'était la porte de la chambre à gaz. Mais quand arrivait le tour des hommes, les Allemands les pressaient et les traitaient grossièrement et brutalement : « Vite, vite, vite ! » à coups de fouet, ils les faisaient entrer dans la chambre à gaz et refermaient la porte derrière eux. Sur une grande pancarte en face de la porte était écrit en allemand, russe et yiddish : « Salle de toilette » (…)
- Combien de personnes pouvaient entrer à la fois dans une chambre à gaz ?
- Environ 2000 personnes (…)
- Quand arrachait-on des corps les dents en or ?
- A l'endroit où on les rinçait et on les triait par groupes de 4. On arrachait les dents avant d'introduire les corps dans les fours crématoires.Des voix sous la cendre,Manuscrits de Sonderkommandos d'Auschwitz-Birkenau, Calmann-Lévy, 2005