Violences de guerre et crimes de masse
THEME 1 : FRAGILITES DES DEMOCRATIES, TOTALITARISMES ET SECONDE GUERRE MONDIALE

Chapitre 3 : La Seconde Guerre mondiale
Objectif de travail : Procéder à l'analyse hisrtorique d'un document iconographique
Les attendus de l'analyse

Votre analyse devra comprendre plusieurs aspects, conformément à la méthode de l’analyse de document :

Une contextualisation du sujet (Où et quand ?)
Une présentation complète du document (soyez attentifs à la nature du document, au point de vue de son auteur).
Une description précise du document (acteurs, lieux, actions, positions des uns et des autres...).
Un apport de connaissances permettant d’éclairer le document pour répondre à la problématique (il s’agit de s’interroger sur le sens du document, son message, ses causes et ses conséquences, et comment ce document peut apporter des informations historiques, que voyons-nous et pourquoi mais aussi ce que nous ne voyons pas et pourquoi…).
LE DOCUMENT A ANALYSER

Victime tsigane des expériences médicales nazies pour rendre l’eau de mer potable. Camp de concentration de Dachau, Allemagne, 1944


Source : National Archives and Records Administration, College Park, Maryland, (Etats-Unis).

 
Le génocide des Tsiganes (1939-1945)
 

Les termes « Porajmos » (ou Porrajmos, littéralement « dévorer ») « Samudaripen », génocide tsigane ou encore holocauste rom, désignent les persécutions envers les Roms pendant la Seconde Guerre mondiale, en Allemagne nazie, dans les territoires qu'elle occupe et chez ses alliés1. Leurs proportions furent telles que la majorité des historiens les considèrent comme constitutives d'un processus génocidaire. Les Roms sont démographiquement la seconde population européenne victime d'une extermination familiale et raciale (après les Juifs d'Europe).

En raison du nomadisme qui concerne beaucoup d'entre eux, et qui les marginalise dans une société sédentaire, les Roms ont été surveillés de près et fichés par la majeure partie des États européens, et ce dès la fin du XIXe siècle, ce qui a facilité les actions violentes menées contre eux.

Il est difficile de mesurer l'ampleur de ce génocide des historiens estiment que le nombre des victimes se situe entre 195 800 et 240 150 personnes. Mais ce nombre devrait se situer entre 300 et 500 000, augmentant à mesure que des archives et des fosses sont découvertes, bon nombre des victimes n'ont pas été comptées et ne pourront probablement pas l'être.

Les victimes du Porajmos ont été longtemps oubliées des historiens, et confondues avec les asociaux. En Europe, la reconnaissance de ce génocide est tardive. Le chancelier allemand Helmut Schmidt le reconnaît formellement en 1982.

source Wikipedia

Le génocide des Tsiganes européens, 1939-1945 | The Holocaust Encyclopedia
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Le génocide des Tsiganes
En 1942, ordre fut donné d'arrêter, sur toute l'étendue du Reich, toutes les personnes de sang tsigane, y compris les métis, indépendamment de l'âge et du sexe, et de les expédier à Auschwitz (....). Les Tsiganes transportés à Auschwitz devaient y rester, dans un "camp famiial", pendant la durée de la guerre (...). Cela dura 2 ans. Les Tsiganes aptes au travail furent transférés dans d'autres camps. Mais, en août 1944 , il restait encore à Auschwitz environ 4 000 Tsiganes qui devaient aller à la chambre à gaz. Jusqu'au dernier moment, ils avaient ignoré ce qui les attendait. Ils ne s'en aperçurent qu'au dernier moment où l'on les achemina par baraques entières vers les crématoires. Il n'était pas facile de les faire entrer dans les chambres à gaz.
Témoignage de Rudolf Höss,, commandant du camp d'Auschwitz, 1947
La liquidation du camp des Tsiganes d'Auschwitz, raconté par un ancien résistant déporté à Auschwitz)

Dans le camp E de Birkenau vivaient des familles tsiganes. Les hommes, les femmes et les enfants n'avaient pas été séparés et ils ne travaillaient pas à l'extérieur. La vie n'était pas agréable, ils n'avaient pas une nourriture abondante, mais ils survivaient sans connaitre le travail forcé et les coups. Dans la nuit du 31 juillet au 1er aout 1944 des camions vinrent les chercher.
Nous sommes couchés comme à l'accoutumée quand tout à coup le bruit de camions roulant sur la route éveille notre attention. Nous percevons distinctement, maintenant, que les camions pénètrent dans le camp voisin, appelé camp des Tsiganes. Là, des familles entières de Tsiganes vivent ensemble et ce soir, le roulement des voitures vient de nous faire comprendre l'horreur du sort qui leur est réservé. De nombreux SS en armes rassemblèrent tout le monde. Depuis le temps que les Tsiganes voyaient les exterminations journalières des Juifs qui arrivaient sur la rampe, ils eurent vite fait de comprendre que leur tour était arrivé. Hommes, femmes, enfants, tous entièrement dépouillés de leurs vêtements, sont entassés dans les camions. C'est alors qu'il y eut des scènes déchirantes : les enfants pleuraient, les femmes avaient des crises de nerf, les SS vociféraient comme ils savaient le faire en frappant avec leurs matraques, les chiens hurlaient : ce fut une nuit infernale. Au petit matin, le camp était vide et les Tsiganes avaient tous été exterminés. Ils étaient dans l'ensemble de nationalité allemande (...) Aux yeux des nazis, ils avaient commis le crime impardonnables d'être tsiganes.
André Rogerie (résistant déporté à Auschwitz en avril 1944), Auschwitz-Birkenau. Leçons des ténèbres, Plon, 1995
Estimation du nombre de Tsiganes exterminés (estimation basse) entre 1939 et 1945