Violences de guerre et crimes de masse
THEME 1 : FRAGILITES DES DEMOCRATIES, TOTALITARISMES ET SECONDE GUERRE MONDIALE

Chapitre 3 : La Seconde Guerre mondiale
Objectif de travail : Procéder à l'analyse hisrtorique d'un document iconographique
Les attendus de l'analyse

Votre analyse devra comprendre plusieurs aspects, conformément à la méthode de l’analyse de document :

Une contextualisation du sujet (Où et quand ?)
Une présentation complète du document (soyez attentifs à la nature du document, au point de vue de son auteur).
Une description précise du document (acteurs, lieux, actions, positions des uns et des autres...).
Un apport de connaissances permettant d’éclairer le document pour répondre à la problématique (il s’agit de s’interroger sur le sens du document, son message, ses causes et ses conséquences, et comment ce document peut apporter des informations historiques, que voyons-nous et pourquoi mais aussi ce que nous ne voyons pas et pourquoi…).
LE DOCUMENT A ANALYSER
Le 19 avril 1943, une rafle de juifs du ghetto de Varsovie par les SS. Rue des Archives/SVB
 
En 1939, il y avait 1.300.000 habitants à Varsovie dont 380.000 Juifs. La ville fut prise parl'armée allemande dès le début de la Guerre le 30 septembre 1939. Hitler lui-même vint parader dans Varsovie le 5 octobre 1939.
Dès l'hiver 1939-1940, les nazis commencèrent à persécuter les Juifs :obligation de porter un brassard avec l'étoile de David,identification des magasins juifs sur leurs vitrines, obligation de rendre les radios, interdiction de voyager en train (novembre 1939).
Bientôt, on rassemble les Juifs de Pologne dans des quartiers fermés : les ghettos. Il y eut d'abord un ghetto à Lublin et un à Lodz. Le ghetto de Varsovie fut créé le 12 octobre 1940 (jour de la fête juive de Yom Kippour). Puis il y eut ceux de Cracovie, de Lublin, de Czestochowa, de Kielce, de Lwow.
Le ghetto était formé par le centre de la ville de Varsovie. Il était entouré d'un mur de 3 mètres de haut et de barbelés
La vie quotidienne dans le ghetto de Varsovie en 1942
Mercredi 12 août 1942
Aujourd'hui on a déporté les enfants des orphelinats. C'est qu'il y en avait pas mal au ghetto. La faim, les épidémies de typhus, les persécutions allemandes ne cessaient d'alimenter le ghetto en orphelins. L'orphelinat le plus ancien et le plus grand était (...) dirigé par le Dr Janusz Korczak (...). Au moment les plus pénibles de l'occupation, lorsque la faim et la détresse régnaient dans le ghetto, Korczak se triturait la cervelle [jour et nuit] à la recherche de moyens pour trouver une croûte de pain, une soucoupe de soupe chaude, un verre de lait pour "ses" enfants. Tous les jours, il forçait les portes du cabinet du président (1), des bureaux [des notables]. Il suppliait, il insistait, il exigeait, il se battait pour chaque quignon de pain (...). Et voici qu'est arrivé l'ordre aujourd'hui. L'orphelinat doit être évacué. Korczak peut rester, on a besoin de médecins (...) mais Korczak refuse de rester. Il n'abandonnera pas "ses" enfants. Il les accompagne. Et voilà que se rassemble une foule d'enfants devant l'orphelinat.
Hillel Seidman, Du fond de l'abîme, Journal du ghetto de Varsovie, Plon, 1998

(1) Il s'agit du président du Conseil juif que les nazi instaurent dans tous les ghettos pour être leur intermédiaire avec les habitants.
Il y a 75 ans, le soulèvement du ghetto de Varsovie
HISTOIRE - Le 19 avril 1943, la population juive de Varsovie se soulève contre les troupes allemandes venues les chercher pour les déporter. Une révolte qui surprend les soldats et leur commandement.
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Une survivante du ghetto de Varsovie témoigne de l'insurrection
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Etude de cas : le ghetto de Varsovie (1940-1943) 1/2 - Enseigner l'histoire de la Shoah
En mai 1940, le quartier juif de Varsovie est officiellement déclaré par les Allemands « zone d’épidémie » et le 2 octobre 1940, le gouverneur du district de Varsovie, publie l’ordre de transplantation. Clos le 16 novembre 1940, le ghetto de Varsovie est en partie cerné d’un mur d’enceinte.
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L'insurrection
Le 19 avril 1943, jour de la Pâque juive, les nazis décident d'entreprendre la liquidation totale du ghetto. Il leur faudra 3 semaines pour y parvenir, le ghetto s'étant soulevé.
Pendant les trois premiers jours de combat, ce sont les juifs qui eurent le dessus. Les Allemands ont immédiatement reflué vers la sortie du ghetto, emportant des dizaines de blessés. Dès cet instant, toute leur action était uniquement lancée de l'extérieur, par des attaques aériennes et par l'artillerie. Nous ne pouvions pas résister aux attaques aériennes ni surtout à leur tactique qui consistait à mettre le feu au ghetto. Le ghetto n'était que feu et flammes (...). Je crois que le langage humain est incapable de décrire l'horreur que nous avons connue dans le ghetto. Dans les rues du ghetto, si nous pouvons encore employer le mot de rue, parce qu'il ne restait plus de rues, nous étions obligés d'enjamber des monceaux de cadavres qui s'entassaient les uns sur les autres. Nous n'avions plus de place pour passer et, en dehors de la lutte contre les Allemands, nous lutions contre la faim, contre la soif, nous n'avions aucun contact avec le monde extérieur, nous étions complètement isolés et coupés du monde.
Témoignage de Simcha Rottem, cité par Claude Lanzmann, Shoah, 1985