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Les crimes de l'unité 731 en Chine
L'unité 731 de l'armée japonaise se livre en Chine à des expériences sur des êtres humains vivants. On estime ses victimes à plusieurs milliers de Chinois.
On a utilisé 2 maruta pour cette expérience. Ils ont marché en décrivant toujours le même cercle sur le terrain d'exercice de l'unité, tout en portant sur le dos un sac rempli de 20 kilos de sable. L'un succomba d'abord, mais finalement tous 2 moururent. L'expérience avait duré environ 2 mois. Ils avaient mangé seulement des biscuits de l'armée et n'avait bu que de l'eau, si bien qu'ils n'ont pu survivre plus longtemps. Et on ne leur permettait pas non plus de dormir (…).
Nous appelions ces prisonniers maruta, ce qui en japonais signifie « bûches, billes de bois ». Bien que chacun d'eux eut à son arrivée une carte d'identité avec ses nom et lieu de naissance, la raison de son arrestation et son âge, nous lui attribuions un simple numéro. Un maruta, un « morceau de bois », n'était plus que le numéro qu'il portait, une partie d’un matériau qui ne servait qu’aux expériences. On ne le considérait pas comme un être humain.
Témoignages de militaires japonais cité dans Peter Williams et David Wallace, La Guerre bactériologique, le secret des expérimentations japonaises, Paris, Albin Michel, 1990
Une unité de l'armée du Guandong, basée à Pingjang, au sud de Harbin (Chine) a mené, du milieu des années 1930 à 1945, des recherches sur les armes biologiques en multipliant les expériences sur des cobayes humains.
Des travaux d'excavation, commencés le 21 février, à Tokyo, pourraient ouvrir la voie à la reconnaissance par le Japon des atrocités commises par l'Unité 731. Cette unité de l'armée du Guandong, basée à Pingjang, au sud de Harbin (Chine) et officiellement appelée "Département de purification de l'eau et de prévention des épidémies", a mené, du milieu des années 1930 à 1945, des recherches sur les armes biologiques en multipliant les expériences - vivisections, amputations, diffusion de maladies, etc. - sur des cobayes humains.
Cette unité de l'armée impériale nippone serait responsable de la mort de plusieurs dizaines de milliers de personnes, des Chinois en majorité, mais également des prisonniers de guerre américains. Elle gérait une école médicale et un centre de recherche dans ce qui est aujourd'hui l'arrondissement de Shinjuku, à Tokyo.
La décision de mener des recherches suit les révélations de Toyo Ishii. En 2006, cette ancienne infirmière a révélé que ses collègues et elle avaient reçu l'ordre, après la reddition du Japon, le 15 août 1945, d'enterrer dans ce site de nombreux cadavres, des ossements et des morceaux de corps, avant l'arrivée des Américains. Après ces révélations, le ministère de la santé a promis une enquête. Le changement de majorité, en août 2009, au profit du Parti démocrate du Japon (PDJ) - plus enclin à réexaminer les heures sombres du passé nippon - aurait permis d'accélérer la procédure.
Le site des recherches se trouve près du lieu où fut découvert un charnier, en 1989. Les ossements présentaient des traces d'expérimentations, mais les enquêteurs avaient nié tout lien avec l'Unité 731. Pour le ministère de la santé, il s'agissait de restes de cadavres d'"Asiatiques non japonais " utilisés pour la "formation du personnel médical".
Cette fois, la découverte pourrait clairement mettre en cause l'unité de sinistre mémoire, dont la plupart des dirigeants, à commencer par son créateur, Shiro Ishii (1892-1959), n'ont jamais été jugés. Ils ont secrètement reçu des Américains des garanties d'immunité en échange d'un accès à leurs travaux. Seuls cinq d'entre eux ont été jugés au procès de Khabarovsk, organisé en 1949 par l'Union soviétique.
Actes "inhumains"
Malgré les travaux d'historiens et les témoignages d'ex-membres de l'unité, Tokyo n'a jamais admis ces crimes, révélés par la publication, en 1981, du roman Akuma no Hoshoku (Section 731 en Mandchourie, Ed. du Rocher, 1985), de Seiichi Morimura.
En 2002, un jugement du tribunal de Tokyo a, pour la première fois, reconnu que le Japon s'était rendu coupable en Chine d'actes de guerre bactériologique, "cruels et inhumains", à l'origine d'"immenses souffrances" pour la population. Mais il a rejeté les demandes de dédommagement des plaignants, pour la plupart des proches de victimes, arguant de l'absence de législation internationale permettant à des personnes d'engager des poursuites pour dommages de guerre. Une position défendue par les autorités japonaises.