Un régime modernisateur
THEME 2 :
LES TRANSFORMATIONS POLITIQUES ET SOCIALES DE LA FRANCE DE 1848 A 1870
Développement du réseau ferré en France entre 1832 et 1870
 

L'arrivée du chemin de fer dans un village des Deux-Sèvres

De nombreuses délibérations, depuis 1860, avaient montré l'intérêt qu'on attachait dans la région à la construction d'une ligne de chemin de fer. En particulier, en 1866, la municipalité de Mazières-en-Gâtine avait été priée de s'associer aux vœux de la municipalité de Parthenay sollicitant la construction d'une voie de chemin de fer entre Poitiers et Nantes (…). On exportait sur Nantes des bestiaux, des grains, des farines, des laines et sur Poitiers des bois, des fourrages, des denrées alimentaires (…).

Les travaux entre Champdeniers et Mazières, et plus particulièrement aux abords de Mazières, furent difficiles. Il fallut creuser des tranchées pour abaisser les pentes, construire des ponts pour traverser les multiples petites rivières qui arrosent la contrée. Pendant plus de 2 ans, le bourg et les villages proches de la ligne furent peuplés d'ouvriers. Les moindres masures étaient louées pour loger des hommes. Les cafés firent des affaires d'or. C'était dans un pays le grand émoi. Le lieu des promenades, le dimanche, était la ligne en construction. Les ouvriers, dont quelques-uns n'étaient pas français (il y avait 50 italiens, 3 espagnols ,1 suisse sur 280 ouvriers), surprenaient les gens du pays par leur débraillé, leur intempérance continuelle et leur mœurs.

Roger Thabault, Mon village. Ses hommes, ses routes, son école. 1848-1914, Presses de Sciences-Po, 1982

L'impact du développement du réseau ferré
 
L'essor du chemin de fer remodèle les villes
La gare Saint Lazare et la place de l'Europe, gravure pour Le Monde illustrée, 1866
 

Le chemin de fer au cœur des villes et de l’industrialisation

« La gare d’Orléans », dans Guides-Itinéraires, De Paris à Bordeaux, Hachette, 1854
 
Le chemin de fer transforme les modes de vie
Gravure colorisée, 1850
 

Le soutien au chemin de fer

« Toutes les autorités de la ville, le Conseil municipal, plusieurs conseillers généraux (…) se sont rendus à 11h00 à l'embarcadère. La garde nationale était sous les armes. Bientôt, le convoi a été signalé : le clergé est entré dans l'enceinte ; la locomotive a été ramenée près de l'autel élevé à la hâte sur un des côtés de la voie, et a été bénie (…). À la fin du repas, M. Labarre, maire de Compiègne, a porté en ces mots un toast (…) : « Au roi, sous le règne pacifique duquel se sont développés et se développent tous les jours, d'une manière si merveilleuse, ces grandes industries, ces grandes voies de rapidité et de facile communication. »

« L'inauguration du chemin de fer à Compiègne », Le Progrès de l’Oise, 25 octobre 1847