La reconversion du site d'Alzette-Belval, à la frontière franco-luxembourgeoise
La jeune université du Luxembourg vient d’emménager à Belval, sur un ancien site sidérurgique. Un campus futuriste et « à l’américaine » qui vise l’excellence universitaire. [Le campus] a été construit sur une immense friche industrielle de 120 hectares, dont la mémoire est restée vive. Des cheminées de plusieurs mètres, des hauts-fourneaux aux allures de cathédrales, des rails, des entrepôts couverts de verdure ont été intégrés dans l’aménagement du campus. Ces vestiges de l’ancienne usine d’ArcelorMittal côtoient les bâtiments ultramodernes de l’université, aux noms futuristes : Maison du Nombre, Maison du Livre, Maison de l’Innovation… [...] Belval, le nom donné à cette cité des sciences située à moins d’un kilomètre de la frontière française, a de grandes ambitions. Elle incarne la volonté du pays de ne plus s’appuyer uniquement sur sa puissance financière, mais également sur le savoir et l’innovation. Le site doit aussi permettre de revitaliser cette région dévastée par la fin de la sidérurgie, et désengorger la capitale, à 20 kilomètres au nord. Pour cela, le Luxembourg a mis les moyens : le pays a investi 950 millions d’euros pour aménager Belval, qui accueille aussi des centres de recherche, des start-up et des entreprises. « L’idée est de faire de Belval une sorte de Silicon Valley au cœur de l’Europe, se vante le recteur. C’est un peu audacieux, mais le Luxembourg est un petit pays qui a de grandes ambitions. »
Jessica Gourdon, « Au Luxembourg, une friche reconvertie en temple du savoir », Le Monde, 3 avril 2018.