L'Union Européenne : entre compétitivité internationale et cohésion des territoires
THEME 3
L'UNION EUROPENNE DANS LA MONDIALISATION :
DES DYNAMIQUES COMPLEXES
Un front de l’Europe
 
Une marge économique ?
 
Des investissements privés favorisant l’intégration
 
Les aides de l'Union européenne
 

Membre le plus pauvre de l’Union européenne, critiqué pour son inefficacité face à une corruption endémique, Sofia mise aussi sur sa première présidence du Conseil de l’UE [à partir de janvier 2018] pour améliorer son image. La Bulgarie, entrée dans l’UE en 2007, cherche à convaincre qu’elle est digne d’enfin intégrer l’espace Schengen de libre circulation et, à plus long terme, la zone euro.Les chantiers sont nombreux : budget de l’UE après 2020, projet de réforme de la zone euro qui attend la formation d’un gouvernement en Allemagne, coopération renforcéeen matière de défense récemment lancée, réforme des institutions européennes après le Brexit, marché unique numérique... Sofia entend également apporter son expertise régionale sur un sujet qui lui tient à cœur : l’intégration européenne de ses voisins des Balkans. Un sommet UE-Balkans est prévu en mai
« Pauvre et pro-européenne, la Bulgarie prend la présidence de l’UE », LaDépêche.fr, décembre 2017.

La nature a englouti les cheminées d’usine et les carcasses de bâtiments aux abords de Vratsa, à deux heures de route au nord de la capitale bulgare Sofia. Le fantôme de Himko, l’ancien empire agrochimique de l’époque communiste, rappelle combien la ville prospérait avec son industrie jusque dans les années 1980. La Bulgarie était alors l’un des pays les plus industrialisés de l’Europe de l’Est avant de s’effondrer au début des années 1990. Depuis, un tiers des 75 000 habitants de Vratsa ont quitté les lieux pour refaire leur vie à Sofia ou à l’étranger. De l’autre côté de la route, un immense panneau étoilé avertit que l’Union européenne veille au rétablissement de la ville, des dizaines de millions de leva à l’appui, mais aussi de la région pauvre de Severozapaden (nord-ouest), et même de l’ensemble de la Bulgarie, dernier des 28 États membres en termes de niveau de vie. Pour tenter d’y remédier, 12 milliards d’euros du budget européen de cohésion sont destinés au pays pour la période 2014-2020, soit près de 1 400 euros par habitant.À chaque coin de rue de Vratsa, le regard croise les mêmes douze étoiles d’or sur fond bleu, montrant à quel point la ville, pour se redresser, s’appuie sur des béquilles européennes.
Marie Verdier, « À Vratsa, en Bulgarie, l’Europe est au coin de la rue », La Croix, avril 2019.

Le plus grand handicap de la Bulgarie est peut-être la fuite des cerveaux, qui accélère le déclin démographique. En 1990, le pays comptait 8,7 millions d’habitants, soit 1,6 million de plus qu’aujourd’hui. Et il pourrait perdre encore 20 à 25 % de sa population d’ici à 2050, selon les projections. Les jeunes diplômés quittent le pays en nombre pour trouver meilleure fortune à Londres ou Berlin. [...] Dans ces conditions, il faudra quatre ou cinq décennies à la Bulgarie pour rattraper le niveau de vie moyen des Européens, estiment les économistes. Et à condition de déployer les réformes permettant d’améliorer le fonctionnement des institutions, de relever le niveau d’éducation etde muscler la lutte contre la corruption.
Marie Charrel, « La Bulgarie peine à rattraper les standards européens », Le Monde, 12 janvier 2018.
« Aujourd’hui, nous jouons le rôle du Bangladesh européen. Nous faisons du dumping social et du dumping fiscal pour les autres pays d’Europe », déplore Vanga Grigorova, experte économique, Confédération du travail Podkrepa.« L’Europe peut faire beaucoup pour nous, en changeant les choses et en élevant la norme sociale, afin que la Bulgarie puisse atteindre les mêmes standards que le reste de l’Europe », indique Evgenya Dimitrova, employée de la poste.« Malheureusement, l’adhésion à l’UE a coïncidé avec la crise financière, qui a été très forte en Bulgarie. [...]», explique Veselin Mitov, secrétaire de la Confédération du travail Podkrepa.
« Les Bulgares veulent se rapprocher des standards européens », Euronews, 2 mai 2019.

Penchées sur des machines à coudre avec lesquelles elles confectionnent des vêtements pour de grandes marques européennes dans une usine de Lovetch, au nord-est de Sofia, quelque 150 ouvrières travaillent avec discipline. Les salaires débutent à 230 euros – le minimum légal – et ne dépassent pas 400 euros en moyenne, un plancher au sein de l’Union européenne. « Nous cousons pour moins cher qu’en Chine », relève Radina Bankova, patronne de l’usine et présidente de l’Association patronale bulgare du textile. Cet atout compétitif, ajouté à l’avantage de produire au sein même de l’UE, a permis au secteur de devenir le deuxième plus gros employeur du pays après l’État, avec quelque 100 000 salariés, et à la Bulgarie de devenir l’un des principaux ateliers de confection du continent. [...]Mais les quartiers branchés de Sofia témoignent d’une autre réalité bulgare : celle de l’essor du secteur des nouvelles technologies. Dopé par la présence de personnels qualifiés et de salaires raisonnables, ce secteur, qui avec l’industrie automobile est celui qui attire le plus d’investissements étrangers directs, emploie désormais de 40 à 50 000 personnes, et pèse près de 4 % du PIB bulgare. Une part deux fois plus importante que le textile.
« Une Bulgarie à deux vitesses, 10 ans après son entrée dans l’UE », Le Point, 23 mars 2017.
Un territoire commun en construction
 
L'Union européenne dans la mondialisation