La Guerre froide 1947-1991
THEME 2 :
LE MONDE DANS LA GUERRE FROIDE (1945-1991)

Chapitre 2 :
La Guerre froide (1947-1991)
Staline et la guerre de Corée
Staline : les Américains ne sont pas capables du tout de mener une guerre à grande échelle, spécialement après la guerre de Corée. L'Amérique ne peut battre la petite Corée. On doit être ferme quand on négocie avec les Américains. Les camarades chinois doivent savoir que si l'Amérique ne perd pas cette guerre, alors la Chine ne pourra jamais reprendre Taïwan. Les Américains sont des marchands. Chaque soldat américain est un spéculateur, occupé à acheter et à vendre (...). Cela fait déjà 2 ans, et les Américains n'ont pas réussi à soumettre la petite Corée. Quelle force est-ce donc ? Les armes principales des Américains (dit Staline en plaisantant) sont des bas, des cigarettes et autres marchandises. Ils veulent assujettir le monde, et ils n'arrivent pas à soumettre la petite Corée. Non, les Américains ne savent pas se battre (...). Ils mettent tous leurs espoirs dans la bombe atomique et la puissance aérienne. Mais on ne peut gagner une guerre avec cela. On a besoin d'infanterie, et ils n'ont pas beaucoup d'infanterie ; l'infanterie qu'ils ont est faible. Ils se battent avec la petite Corée et déjà la population pleure aux Etats-Unis. Qu'est-ce qu'il arrivera s'ils commencent une guerre à grande échelle ? Alors, peut-être, tout le monde pleurera.
Entretiens Staline - Zhou Enlai, 20 décembre 1952, cités par P. Grossner, Guerres et crises au XXème siècle, Hachette, 2001
La guerre de Corée 1950 1953 (1/8) résumé
Original link
"Souhaitons dix mille ans de victoire à l'armée du peuple coréen et à l'armée des volontaires du peuple chinois!"
Affiche chinoise, 1951
Alignés sur l'Urss, la Chine intervient de manière décisive en Corée pour soutenir les aliés du camp communiste
 
Le 38èmme parallèle et l'avenir du monde
Harry Truman, président des États-Unis pendant la guerre de Corée, explique dans ses Mémoires (1955-1956) la position américaine au début du conit.
Ce n’était pas la première fois au cours de mon existence qu’un fort avait attaqué un faible. Songeant à certains exemples du passé […], je me rappelais comment, chaque fois que les démocraties étaient restées passives, les agresseurs s’étaient par là même trouvés encouragés […]. Le communisme appliquait en Corée exactement les méthodes qu’Hitler, Mussolini et les Japonais avaient utilisées dix, quinze et vingt ans plus tôt. J’étais persuadé que si la Corée du Sud était abandonnée à son sort, les chefs communistes s’enhar-diraient à envahir des pays plus proches de nos rivages; si le monde libre leur permettait de pénétrer par la force dans la République de Corée sans leur résister, aucune petite nation après cela n’aurait le courage de s’opposer aux menaces et à l’agression de voisins rouges plus forts qu’elle. Si ce dé n’était pas relevé, il s’ensuivrait une Troisième Guerre mondiale, tout comme des incidents similaires avaient provoqué la guerre de 1914-1918. Il me paraissait également évident que si cette attaque injustiée contre la Corée ne pouvait pas être arrêtée, les fondations et les principes mêmes des Nations unies se trouveraient en péril. […]
Je dis à mes conseillers que ce qui se passait en Corée me semblait être une répétition à grande échelle de ce qui s’était passé à Berlin (1).
H. S. Truman, Mémoires II, Années d’épreuve et d’espérance, trad. D. Meunier, Éd. Plon, 1956.
1. Référence au blocus de Berlin (juin 1948-mai 1949) durant lequel Staline avait fermé les frontières de Berlin-Ouest.
Le 38ème parallèle, symbole de la bipolarisation
Photographie de 2 soldats américains en 1950, le long du 38ème parallèle après leur contre-offensive face à la Corée du Nord

 
La convetion d'armistice (1953)
Il est convenu qu'une ligne de démarcation militaire sera fixée et que les forces des deux parties se replieront à deux kilomètres de cette ligne, afin de créer une zone démilitarisée entre les forces adverses. Il est également convenu qu'une zone démilitarisée sera créée pour servir de zone tampon (1) et empêcher tous incidents qui pourraient amener la reprise des hostilités (...).
La ligne de démarcation militaire sera clairement signalisée suivant les indications de la Commission d'armistice militaire qui sera créée comme il est prévu ci-après. Les commandants des forces de chaque partie feront placer des signaux appropriés tout le long de la ligne séparant la zone démilitarisée et leurs zones respectives (...).
Aucune personne, militaire ou civile, ne pourra pénétrer dans la zone démilitarisée, à l'exception des personnes responsables de l'administration civile et de l'organisation des sevcours et des personnes expressément autorisées à y pénétrer par la Commission d'armistice militaire.
Texte signé à Panmunjom entre les représentants des forces de l'Onu, de la Corée du Nord et de la Chine communiste.
(1) Zone tampon : zone destinée à mettre à distance 2 pays rivaux