La critique communiste du plan
Nous sommes contre le plan Marshall, ce qui ne veut pas dire contre l'aide américaine. Dès qu'il a été question du plan Marshall, nous avons expliqué que nous souhaitions l'aide américaine pour la raison que nous sortions très affaiblis de la guerre alors que les États-Unis n'étaient pas, fort
heureusement pour eux, dans la même situation. C'était en juillet 1947. Tel qu'on nous l'annonçait, le plan Marshall semblait devoir porter atteinte à l'indépendance économique et politique de la France, liquider les réparations allemandes, entraîner la France dans un bloc de guerre. Tous les feux ont montré depuis 18 mois, hélas ! que nos appréhensions étaient pleinement justifiées (…). Nous avions pensé que l'aide américaine aurait dû être
organisée dans le cadre de l'ONU (…). S'il n'y a pas d'aide américaine en dehors du plan Marshall, c'est souligner implicitement le côté extra-économique du plan Marshall. Car il est évident que l'Amérique est au moins aussi intéressée à placer ses marchandises que nous à les acheter.
« La position des communistes face au plan Marshall et à ses conséquences définie par Maurice Thorez », Le Cri des travailleurs, 26 décembre 1948