Le bilan des réformes de Reagan
50 ans après le New deal, l'arrivée de Ronald Reagan à la Maison Blanche marque le début d'une profonde mutation du capitalisme américain (…). Reagan va être à l'origine d'une révolution conservatrice qui influencera une génération entière de leaders politiques (…). Reagan martèle 4 objectifs : réduire les dépenses publiques, les impôts, la régulation et l'inflation (…). Dès son entrée en fonction en janvier 1981, Reagan tient la promesse d'une baisse massive des taxes (…). L’impôt sur le revenu est lui-même réduit d'un quart pour tout le monde et surtout considérablement simplifié (…). Les taux d'intérêt sont relevés impitoyablement pour casser la dérive des prix. Cela marche. L’inflation est ramenée de plus de 12% à 2%. L'économie, qui était en récession (- 1,5%) lorsque Reagan a été élu, retrouve un taux de croissance de plus de 3%.
Mais ces succès ont un prix (…). Sous Reagan, la dette fédérale va plus que doubler (pour atteindre plus de la moitié du PIB), le déficit du budget va plus que triplé et, pour la première fois depuis la Première Guerre mondiale, les États-Unis vont devenir débiteurs nets à l'égard du reste du monde (…). Finalement c'est peut-être moins sa politique fiscale que son charisme qui a redonné confiance à l'Amérique.
Nicolas Barré, « 1981, la reaganomics », Les Echos, 14 novembre 2008