divers degrès de développement
THEME 1 : TERRITOIRES, POPULATIONS ET DEVELOPPPEMENT : QUELS dEFIS ?

chapitre 1 :
démographie et inegalites de developpement a l'echelle mondiale : quels defis ?
Consigne : a l'aide du corpus documentaire, complétez le tableau de l’étape 1 du polycopie
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L'ouverture sans précédent des frontières de l'Allemagne en 2015 a représenté un défi considérable pour le pays et un tremplin pour l'extrême droite. Mais elle a permis de soutenir la hausse légère de la natalité. Tant et si bien que l'Allemagne a stoppé le déclin de sa population : 83 millions de personnes vivent aujourd'hui outre-Rhin, selon l'Institut berlinois pour la population et le développement. Ce dernier estime que, malgré le vieillissement de la population, l'afflux net prévisible de 260 000 immigrés par an en Allemagne devrait permettre au pays de stabiliser à 82,3 millions le nombre de ses habitants 2035.

Mais d'ici à 2030, le ratio des actifs par rapport aux retraités devrait (…) tomber à un pour 2 (…). L'écart se creuse en parallèle entre villes prospères et régions rurales, ce qui oblige à anticiper un manque de logements, de crèches et d'écoles, d'un côté, une désertification, de l'autre. Au total, 60% des zones régionales du pays perdraient des habitants dans les 15 ans à venir, en tête desquels les 5 anciens länder d'Allemagne de l'Est.

Ninon Renaud, « L'Allemagne face à de nouveaux défis démographiques », Les Echos, 7 avril 2019

« Mainhattan » : centre financier européen et mondial
Francfort-sur-le-Main accueille le siège de la Banque centrale européenne (BCE). Son quartier d’affaires constitue la capitale financière de l’Allemagne, avec le siège de 350 banques. Enfin, la bourse de Francfort occupe la 2ème place européenne derrière Londres
 
Des inégalités de richesse persistantes
 

En tant que 3ème exportateur et 4ème puissance économique au monde, l'Allemagne participe au rayonnement de l'Union européenne sur la scène internationale. La puissance allemande est le résultat de nombreux atouts. Parmi ces atouts se distingue tout d'abord la puissance industrielle. Volkswagen, Audi, Siemens ou encore Bayer sont de grands noms de l'industrie du pays. Cette industrie se concentre autour des villes de Munich et de Stuttgart pour l'industrie automobile ou pour l'aérospatiale, d’Essen et de Düsseldorf pour les industries énergétiques et sidérurgique ou encore de Leverkusen pour l'industrie pharmaceutique.

Outre la puissance industrielle, l'Allemagne profite de son ouverture au monde pour exporter ses fabrications et devenir l'une des plus grandes puissances commerciales de l'Union européenne. Ainsi, ses ports de Bremerhaven, Hambourg et Rostock lui permettent d'exporter par la voie maritime plus de 24 milliards d'euros de marchandises en 2018. Ses nombreuses autoroutes et ses grands aéroports tels Munich, Berlin ou Francfort complètent cet atout stratégique. Enfin, l’Allemagne jouit également d'une puissance financière en accueillant la Banque centrale européenne à Francfort et l'une des plus grandes places boursières. Cependant, il est inexact de penser que tout le territoire allemand participe équitablement au rayonnement du pays. Héritière de son histoire, un fossé s'observe entre l'Ouest et l'Est du pays. Alors que les régions de l'Ouest jouissent d'un PIB par habitant de plus de 31 000€ (et même plus de 40 000€ pour le sud du pays), les régions de l'Est souffrent d'un retard de développement avec un PIB par habitant inférieur à 31 000€, à l'exception de la capitale, Berlin. Pour gommer ces disparités, l'Union européenne intervient à travers des subventions pour développer l'industrie et les universités, par exemple à Dresde ou à Leipzig. Grâce aux aides européennes et à l'action gouvernementale, les régions qui ont vu leur PIB croître le plus depuis 2010 sont les régions de l'Est amenant les spécialistes à parler d'un rattrapage économique en cours.

Source : Manuel de géographie Terminale, Hatier, 2020

Selon Eurostat, 22,5% des employés allemands vivaient de petits boulots peu payés (moins de 10€ brut de l'heure) en 2014. Ce qui place l'Allemagne juste devant la Lettonie, en queue de peloton (25,8%) et loin derrière la France (8,8%). Les réformes des 15 dernières années ont conduit à renforcer l'Allemagne économiquement. Le tiers supérieur de la société en profite pleinement. Le tiers du milieu en profite aussi grâce à la faiblesse du chômage. Mais le tiers inférieur n'en profite pas (retraites plus faibles, loyers plus élevés). Pour l'institut d'économie de Cologne, la hausse des inégalités est plus ressentie que réelle. La mondialisation, la numérisation de l'économie, la robotisation laissent entrevoir la disparition de millions d'emplois, et entraînent une insécurité générale chez les gens. L'institut rappelle que le salaire brut réel progresse à nouveau fortement. Mais selon un rapport gouvernemental, les 40% les plus modestes des salariés ont vu leurs revenus reculer entre le milieu des années 1990 et 2015. Et la répartition du patrimoine est encore plus inégale : les 10% des foyers les plus aisés possèdent près de 52% de la totalité des biens du pays.

Les Echos, 17 septembre 2017

[Trente] ans après la réunification, le chômage en ex-Allemagne de l'Est et 1,5 fois plus élevé, les salaires moindres, et les retraites n'ont toujours pas été alignées sur celles de l'Ouest. Sur les 30 plus grandes entreprises allemandes cotées en bourse, aucune ne possède son siège social dans les länder de l'Est (Berlin inclus). A cette division est-ouest délétère sont venus s'ajouter d'autres types de divisions territoriales à des niveaux géographiques plus fins : entre nord-est paupérisé et sud-ouest riche, entre villes et campagnes, entre métropoles (gagnantes) et petites villes (« rétrécissantes »), entre localités touristiques (gagnantes) et localités sans-atout (perdantes), même situées au sein d'un même Land, entre bassins d'emplois industriels en difficulté et mini Silicon Valley florissante, entre quartiers de relégation sociale et ceux gentriifés au sein des grandes métropoles…

Boris, Grésillon (géographe), « L’Allemagne désunifiée », Libération, 20 septembre 2017