Traduction : « Zone de gentrification », « Merci aux pauvres de s’en aller en silence »
Gentrification : Phénomène d’appropriation progressive par les catégories sociales aisées de quartiers « pauvres », généralement proches des centres-villes
Le Royaume-Uni était en 2018, avec un PIB de 2 829 milliards de dollars (Md$), la cinquième économie mondiale et la deuxième économie européenne, derrière l’Allemagne (4 000 Md$) et devant la France (2 775 Md$), d’après le FMI. Le PIB par habitant du Royaume-Uni s’élève à 42 558 $ et est donc légèrement inférieur à l’indicateur français (42 878 $). La croissance réelle du PIB britannique s’est établie à 1,4 % en 2018, soit un net ralentissement par rapport à la moyenne des cinq dernières années (2,2 %), principalement du fait du poids des incertitudes du Brexit sur l’investissement des entreprises et le ralentissement à l’international.
L’économie britannique est essentiellement portée par les services. En 2017, ce secteur représentait près de 79 % de la valeur ajoutée de l’économie britannique et emploie 80 % de sa population. Le Royaume-Uni peut en particulier compter sur l’importance des services financiers et assurances (…), la place financière de Londres étant l’une des plus importantes au monde. Le secteur industriel reste important. Il compte pour 14 % de la valeur ajoutée, concentre 11 % de la main d’œuvre et s’appuie sur les industries aérospatiale, chimique, pharmaceutique et automobile. Le secteur de l’énergie est particulièrement marqué par l’exploitation du pétrole et du gaz naturel en Mer du Nord (…).
L’économie britannique présente toutefois plusieurs déséquilibres. Le Royaume-Uni est particulièrement dépendant économiquement de sa capitale, la région du grand Londres concentrant 24 % de la création de la richesse nationale en 2017, et la production par habitant y étant 1,7 fois plus élevée que la moyenne nationale. Surtout, le pays fait face à un déficit de productivité, avec une productivité par travailleur inférieure de 16 % à la moyenne de celle des pays du G7 en 2016, d’après l’ONS. Cette situation résulte notamment d’un investissement faible, de dépenses en R&D inférieures à la moyenne européenne (1,7 % du PIB en 2017 contre 2,0 % pour UE et 2,8 % pour les USA) et d’un déficit de qualification des travailleurs jeunes. Le pays fait également face à un déficit d’offre de logement, qui explique la forte hausse des prix immobiliers (+5,2 % en 2017) et les difficultés qu’ont les jeunes générations pour devenir propriétaires. En freinant les investissements, les incertitudes du Brexit participent aussi à accentuer le déficit de productivité du pays.
Des inégalités criantes
Les inégalités dans l'un des pays les plus riches au monde sont au cœur de la campagne des élections législatives (…). Les statistiques suggèrent pourtant que les voyants sont au vert, avec un taux de chômage à 4,6% et au plus bas depuis 40 ans.
Mais il cache des disparités criantes : les retraités profitent de meilleures pensions mais les travailleurs n'ont, eux, pas encore récupéré leur niveau de vie d'il y a 10 ans.
Et, prises ensemble, les 1000 personnes les plus fortunées du pays seront cette année plus riches que les 40% des ménages les plus pauvres, a calculé la fondation Equality Trust. « Un nombre record de personnes ont fréquenté les banques alimentaires l'an dernier, des millions sont privés d'un logement décent », explique sa directrice générale Wanda Wyporska.
Pour survivre, nombre de Britanniques, en particulier les plus jeunes, sont contraints d'avoir plusieurs emplois mal payés et souvent peu qualifiés en même temps, un phénomène nommé la « gig economy » (gig signifiant boulot en argot).
D'après AFP, « Grande-Bretagne : les inégalités au cœur de la campagne des législatives », Le Point, 29 mai 2017