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Un projet contesté de route en Amazonie bolivienne
Suite à de fortes protestations en 2011 contre la construction d'une route de 300 km en territoire amazonien, une loi avait établi l'intangibilité du territoire indigène et parc national Isiboro-Sécure (TIPNIS). En 2017, le gouvernement bolivien a promulgué une nouvelle loi permettant de relancer le projet « dans le but de développer ce territoire isolé » en affirmant qu'il se ferait en concertation avec les populations autochtones.
 

Les limites de la stratégie des corridors

En Amérique centrale, les corridors de développement suscitent de nombreux espoirs auprès des populations locales mais en réalité, ils ont soit pour rôle de relier, le plus rapidement possible, les 2 façades océaniques, soit de connecter des zones productives aux ports d'exportation ; ils ne profitent donc souvent qu’aux extrêmes portuaires. De plus, le modèle de financement associant les entreprises suscite de nouvelles inquiétudes : en Amérique centrale, la plupart des projets sont inachevés, soit en raison de la faillite de l'investisseur principal, soit du fait de la volatilité des investissements. Les organisations régionales présentent enfin les corridors comme un support d'intégration régionale visant à favoriser les échanges économiques au sein d'un marché efficace car intégré. La multiplication des projets vient contredire le discours. Chaque Etat met en avant son propre projet de corridor, souvent en concurrence avec les autres. L'Amérique centrale est ainsi au cœur d'une rivalité entre les investisseurs chinois (projet du creusement du grand canal de Nicaragua) et américains (Plan Panama).

N. Fau, « Les corridors de développement », Echogéo, septembre 2019

Les États-Unis en rivalité avec la Chine
L’Amérique latine est le nouveau champ de bataille du plus grand conflit géopolitique du moment. [...] Cette prise de conscience récente met en lumière un point important dans la stratégie chinoise, à savoir une projection de sa puissance à long terme dans une région que Washington a toujours considérée comme son arrière-cour. [...] En l’espace de quelques années, Pékin est devenu le principal financier de l’Amérique latine avec plus de 153 milliards de dollars, faisant de lui un interlocuteur de premier plan. Il dépasse désormais les grandes institutions comme la Banque mondiale (84 milliards de dollars) ou la Banque interaméricaine de développement (141 milliards de dollars).
Claude Leblanc, « Quand la Chine ouvre des voies ferrées dans le jardin des États‑Unis », L’Opinion, 21 août 2019.