1) Comment est accueille la cause américaine en France ?
2) Relevez les raisons qui ont poussé La Fayette à aller en Amérique.
3) Expliquez le rôle joué par La Fayette dans la révolution américaine.
4) Comment l’État français est-il intervenu dans la guerre d’indépendance américaine ?
Doc 1 : L'écho de la révolution américaine
En 1776, après la Déclaration d'indépendance, le Congrès américain envoie des députés en France pour obtenir l'aide de Louis XVI contre la Grande-Bretagne.
Bientôt on vit arriver à Paris des députés américains : Sileas Deane et Richard Lee ; peu de temps après, le célèbre Benjamin Franklin (1) vint les rejoindre. Il serait difficile d'exprimer avec quel empressement, avec quelle faveur furent accueillis en France, au sein d'une vieille monarchie, ces envoyés d'un peuple en insurrection contre son monarque. Les commissaires du Congrès n'étaient pas encore reconnus officiellement comme agents diplomatiques, ils n'avaient point obtenu d'audience du monarque, mais dans leurs maisons, on voyait chaque jour accourir avec empressement les hommes les plus distingués de la capitale et de la Cour, ainsi que tous les philosophes, les savants et les littérateurs les plus célèbres. Ceux-ci attribuaient à leurs propres écrits et à leur influence le progrès et les succès des doctrines libérales en Amérique et leur désir secret était de se voir un jour législateurs en Europe, comme leurs disciples l’étaient en Amérique (…).
Extraits des Mémoires ou souvenirs et anecdotes par M. Comte de Ségur (1753-1830), publié en 1822
(1) Célèbre en France par ses travaux sur l'électricité
Les Américains, attachés à la mère-patrie, se bornèrent d'abord à des plaintes (…) ; ils furent taxés d'insolence, ensuite de rébellion, et déclarés enfin ennemis ; de manière que l'entêtement du roi d'Angleterre, la passion des ministres et l'arrogance du peuple anglais, forcèrent 13 de leurs colonies à se rendre indépendantes. Jamais si belle cause n'avait attiré l'attention des hommes ; c'était le dernier combat de la liberté (…). En même temps, les destins de la France et ceux de sa rivale (1) allaient se décider (…). A la première connaissance de cette révolte, mon cœur fut enrôlé, et je ne songeais qu’à joindre mes drapeaux (…). Il fallait ensuite trouver de l'argent, acheter et armer secrètement un bateau ; tout fut exécuté avec promptitude (…). C'est ainsi que M. de La Fayette (2) rejoignit son bâtiment le 26 avril 1777 et le même jour, il mit la voile pour le continent américain.
La Fayette, Mémoires, correspondance et manuscrits, Paris, Fournier, édition 1837, tome 1, page 9
(1) L'AngleterreDoc 3 : Le rôle des français à Yorktown (1781)
En 1780, Louis XVI envoie une armée et une flotte soutenir les patriotes américains, commandés par Washington.
La Fayette (1) déploya contre Cornwallis (2) une activité et une énergie nouvelle… il sauva la ville de Richmond, capitale de Virginie (…). Ses troupes ne s'élevaient pas à 5000 hommes, sans habit, sans argent, souvent sans vivres, mais il tint tête pendant 5 mois à 8000 hommes des meilleures troupes anglaises (…). Cornwallis fut obligé de se renfermer dans Yorktown. Washington vient y mettre le siège. De leur côté, les Français rejoignirent le corps de La Fayette. 27 000 hommes de troupes de terre et 30 vaisseaux (3) entourés la place (…). Ce fut devant ces forces réunies que La Fayette enleva une redoute (4) à la baïonnette. La prise d'une seconde redoute rendait la position de Cornwallis désespérée. Il capitula avec 7000 hommes des meilleures troupes britanniques. Cet événement porte à son comble l'enthousiasme des Américains. Le nom de La Fayette fut mêlé à toutes les louanges, à toutes les félicitations (…). Il retourna en France, où il fut accueilli avec un enthousiasme difficile à décrire. Déjà les esprits s’agitaient, et la nation était émue par des idées nouvelles qu’avait développées la révolution d'Amérique.
Préface au Voyage du général de La Fayette aux États-Unis d'Amérique, Paris, Thuilier, 1824
(1) Il a reçu de Washington le commandement de l'armée de Virginie
(2) Commandant des troupes britanniques
(3) Soldats français dirigés par Rochambeau, flotte française par l'amiral Grasse
(4) Fortification isolée
Doc 5 : La Fayette : le « héros des 2 mondes »
Au nom de cette ville, je viens vous offrir de sincères félicitations au moment où vous arrivez dans un pays qui vous considère comme un des plus honorables et chers fondateurs de sa liberté et de son bonheur. Vos compagnons d'armes n'ont pas oublié, leurs descendants n'oublieront jamais, le jeune et brave français qui consacra sa jeunesse, ses talents, sa fortune, tous ses efforts à leur cause et qui répandit son sang pour les rendre libres et heureux ; (…) ils se souviendront que vous êtes venu vous joindre à leurs pères au moment les plus sombres de leur lutte ; que vous avez lié votre fortune à la leur lorsqu'elle semblait presque sans espoir ; que vous avez partagé les dangers, les privations, les souffrances de la guerre jusqu’à ce qu'elle fut terminée sur le glorieux champ de bataille de Yorktown (…). Votre nom est devenu aussi inséparablement lié à celui de la liberté (…) dans l'ancien continent, qu'il était dans le Nouveau-Monde. Le peuple des États-Unis vous chérit comme un père vénéré ; la patrie vous considère comme son fils le plus chéri.
Discours du maire de New York adressé à La Fayette, 16 août 1824