Au nord-est du territoire français aux confins de la Belgique, de l'Allemagne et du Luxembourg se développe l'une des coopérations transfrontalières les plus abouties en Europe. La Grande Région recoupe des territoires très différenciés : une région à très haut niveau de vie, où les salaires sont élevés et les emplois nombreux (le Luxembourg), 2 régions à haut niveau de vie (la Rhénanie-Palatinat est la Sarre, en Allemagne), ainsi que 2 régions plus en difficulté (la Wallonie en Belgique et la Lorraine en France).
Confrontés au défi commun de la crise industrielle, ces espaces se sont rassemblés au sein d'une structure de coopération interrégionale, la Grande Région, dans le cadre du programme européen Interreg. Elle bénéficie, à ce titre, de nombreux financements européens venant de Bruxelles. Les acteurs locaux et régionaux ont ainsi développé des projets locaux de reconversion à dimension transfrontalière, associant des acteurs de part et d'autre des frontières nationales, comme à Alzette-Belval. Il a également été nécessaire d'aménager des moyens de transport transfrontaliers à l'image du train qui relie Nancy, Metz et Luxembourg.
Grâce à ces multiples dynamiques qui les rapprochent, les espaces de la Grande Région forment un territoire de vie transfrontalier en voie d'affirmation. Les frontières nationales sont franchies chaque jour par des milliers de travailleurs frontaliers, des mobilités pendulaires essentiellement polarisées par la métropole luxembourgeoise, qui structure véritablement l'ensemble de la Grande Région. Dès lors, on assiste, dans ce laboratoire de la construction européenne, à un quasi effacement des frontières nationales.