Les inégalités socio-économiques en France
THEME 2 : TERRITOIRES, POPULATIONS, DEVELOPPEMENT : QUELS DEFIS ?

Chapitre 2 :
La France : dynamiques démographiques, inégalités socio-spatiales

Consigne : A l'aide des documents de votre corpus, répondez aux questions suivantes :
1) A quelle échelle s’inscrit votre corpus documentaire : Nationale ; Régionale ; Départementale ; Urbaine ?
2) De quelle nature sont les inégalités présentées dans votre corpus documentaire ?
3) Quels sont, d’après les documents, les territoires présentant les indicateurs les plus fragiles par rapport à votre sujet ?
4) Quels sont, d’après les documents, les territoires présentant les indicateusr les plus favorables par rapport à votre sujet ?
5) Comment pouvez-vous expliquer de telles inégalités territoriales ?
6) Quelles sont les conséquences de ces inégalités pour le territoire étudié et pour les populations qui y vivent ?
7) Quelles sont les solutions mises en œuvre pour réduire ces inégalités ? Quels sont les acteurs mobilisés ?
Les inégalités socio-économiques entre l'île de la Réunion et la France métropolitaine

La Réunion France (métropole)
Densité 343 hab/km2119 hab/km2
Part des moins de 20 ans 30%23.8%
Part des plus de 65 ans Dont plus de 75 ans
12.8%
5.1%
20.6%
9.6%
Age médian37,1 ans 41,1 ans
Part des immigrés2.4%9.6%
Nombre d'enfants par femmes2.41.8
Espérance de vie des hommes77,3 ans79,2 ans
Espérance de vie des femmes84,6 ans 85,2 ans
Taux de chômage des 20-64 ans 17%7.5%
Taux de pauvreté 42%14%
Taux de la population touchant le RSA26%4%
Source : Didier Breton, Franck Temporal, Claude-Valentin Marie, Robin Antoine, "Enjeux démographiques des départements et régions d'outre-mer", revue Regards, n°59, 2021
Inégalités territoriales et actions des acteurs publics
 
Un projet de développement à la Réunion : la nouvelle route du littoral
 
L'outre-mer, une marge?
La France ultramarine constitue, à n'en pas douter, un espace emblématique des processus de marginalisation par la distance. Ces terres souffrent d'un éloignement certain qui est redoublé par une rupture avec l'éloignement régional. Dépendance à la métropole et mauvaise insertion régionale pénalisent ces espaces.
La marginalité spatiale se double d'une marginalisation économique, difficile à compenser. La colonisation avait mené à une nette spécialisation de l'agriculture tropicale pour fournir le marché métropolitain. Mais aujourd'hui la filière canne-sucre-rhum de la Martinique connait de graves difficultés, la concurrence malgache menace la vanille de la Réunion...
Outre-mer, autre France : l'écart par rapport au centre métropolitain se double d'un écart par rapport aux normes territoriales française. La Nouvelle-Calédonie compte autant de langue que l'Europe entière, Dieu est mentionné dans l'hymne polynésien et la taux de fécondité est de 4 femmes à Mayotte.
D'après Olivier Milhaud, "La France des marges", la Documentation française, Mars-avril 2017

Salaires et coût de la vie à la Réunion

Les prix [à la Réunion] sont 7,1 plus élevé qu'en métropole, d'après une note de l'Insee basée sur les prix de 2015. Cet écart s'explique d'abord par la cherté des produits alimentaires (…). Les dépenses Internet et de communication sont aussi plus onéreuses. En 2015, elles étaient 18% plus chères qu'en métropole (…). Se soigner est aussi plus coûteux. Les autres biens et services (protection sociale, banque, assurance) coûtent globalement 15% plus cher sur l'île, précise encore l’Insee (…). Les réunionnais sont face à une précarité monétaire beaucoup plus importante qu'en métropole (…). En moyenne, un salarié d'une entreprise de la réunion perçoit 1920€ nets par mois, selon les chiffres de l'Insee de 2015. Cette rémunération est inférieure en moyenne de 5% à celle constatée dans les régions de métropole autre que l’Île-de-France (…). Les inégalités salariales sont plus prononcées à la Réunion : les 10% de salariés les mieux rémunérés perçoivent en moyenne un salaire 4,7 fois supérieur à celui des 10 % les moins rémunérés, contre 4,4 en province, selon l'Insee.

Mathilde Golla, Clémentine Maligorne, « Coût de la vie à la réunion : quels écarts avec la métropole ? », Le Figaro, 29/11/2018

Quelques données socio-économiques des territoires de l'île de la Réunion
 
38% des Réunionnais vivent sous le seuil de pauvreté
En 2017, 38 % des Réunionnais vivent sous le seuil métropolitain de pauvreté (334 300 personnes) vivent sous le seuil métropolitain de pauvreté. Ainsi, ce seuil de pauvreté est calculé selon la distribution des revenus de métropole, qui s’élève à 1041 euros par mois et par unité de consommation. Les mineurs sont particulièrement concernés : 115 500 vivent dans un ménage pauvre, soit la moitié d’entre eux… Depuis 2007, la pauvreté recule sensiblement de même que les inégalités de revenus. Toutefois, la pauvreté reste beaucoup plus importante qu’en métropole (14 %). En effet, le déficit d’emplois reste important sur l’île. En 2017, 47 % des personnes en âge de travailler ont un emploi, contre 65 % en métropole. C’est particulièrement le cas dans de petites communes rurales, où l’emploi est rare : plus d’un habitant sur deux vit sous le seuil de pauvreté à Sainte-Rose (53 %), Cilaos (54 %), et Salazie (58 %) … Pour autant, avoir un emploi ne suffit pas toujours pour éviter une situation de pauvreté. Ainsi, parmi les ménages dont les revenus d’activité (salaires et revenus des travailleurs indépendants) sont la principale ressource déclarée, 21 % se situent en dessous du seuil de pauvreté en 2017. C’est deux fois plus qu’en métropole. Les revenus des Réunionnais sont plus faibles et sont fortement dépendants de l’aide sociale, qui permet de réduire la pauvreté et les inégalités de revenus.
Baisse du taux de pauvreté et des inégalités de revenus depuis 2007
Le taux de pauvreté monétaire recule néanmoins nettement depuis 2007 (- 9 points). À la suite de la crise économique de 2007-2008, le redémarrage de l’emploi en 2010 et le dynamisme des prestations sociales ont en effet permis d’atténuer les effets de la contraction de l’activité.La reprise économique à partir de 2014 entraîne ensuite un rebond du pouvoir d’achat (+ 2,4 % par an entre 2014 et 2017), dont les ménages les plus modestes ne sont pas exclus. Un tiers de la baisse du taux de pauvreté est ainsi intervenue sur cette période.Les ménages les plus modestes ont en outre davantage bénéficié de la mise en place de la prime d’activité en 2016, en remplacement du Revenu de solidarité active (RSA) et de la prime pour l’emploi. Fin 2017, la prime d’activité concerne 60 800 allocataires.En 2017, les niveaux de vie restent plus faibles à La Réunion d’un bout à l’autre de l’échelle des revenus. La moitié des Réunionnais vivent avec moins de 1 250 euros par mois et UC, soit 28 % de moins qu’en métropole. Les revenus des plus modestes sont sensiblement plus faibles qu’en métropole : les 10 % des plus modestes disposent d’au plus 670 euros par mois et par UC contre 930 euros en métropole.

France Info, La 1ère Réunion, janvier 2020

Les outre-mers : des territoires qui développent leur attractivité
Invitation à une table ronde organisée par le Mouvement des entreprises (MEDEF) sur l'investissement en outre-mer, 2022

Avec des taux de pauvreté très supérieurs à la moyenne nationale et une proportion de personnes sans emploi double de celle de la métropole, le développement économique et l'attractivité territoriales revêtent pour les territoires ultramarins une importance fondamentale