Choisir son orientation, un parcours qui n'a pour certains rien d'évident. Outre les difficultés à trouver sa voie, s'ajoute le coût parfois vertigineux des études. Un coût qui constitue déjà un critère pour nombre de futurs bacheliers. Une enquête de CSA Research pour la société Cofidis et révélée ce lundi dans "Le Monde", souligne une nouvelle fois le poids des inégalités dans l'accès à l'enseignement supérieur et les risques pour "l'ascenseur social".
Premier constat : le budget global consacré par les familles françaises aux études supérieures est de 7 118 euros en moyenne par an et par enfant. Ce montant inclut à la fois les frais de scolarité, mais aussi de logement, d’alimentation, de transport, etc.
Comment bien choisir après le bac : les diplômes qui donnent du travailComme on pouvait s'en douter, choisir une filière sélective, comme une école de commerce (10 735 euros) ou d’ingénieurs (9 733 euros), coûte nettement plus cher que les parcours professionnalisants, tel que les BTS (6 870 euros) ou l’université (6 473 euros). Cette aspiration à la "méritocratie" conduirait huit familles sur dix à "anticiper les dépenses liées aux études, dont la moitié dès l’année de seconde", note auprès du "Monde" Céline François, directrice marketing de Cofidis.
Ainsi plus d’un foyer sur deux (55 %) doit renoncer à certains projets ou reporter des achats, afin de financer les études de leurs enfants. Dans le détail, 87 % des parents interrogés - sur 503 réponses - disent "utiliser leur épargne" pour financer ces études supérieures, 24 % d’entre eux comptent sur les revenus issus d'un obligatoire "job étudiant" que devra trouver leur enfant et "10 % souscrivent un crédit à la consommation". Ces disparités sont criantes entre les classes sociales.
Les familles aisées (dont les revenus sont supérieurs à 4 501 euros net mensuels) puisent en priorité dans leur épargne. Celles qui ont des revenus et une épargne plus modestes (moins de 4 500 euros net mensuels) doivent alors trouver des ressources complémentaires : 14 % d’entre elles prennent un crédit à la consommation et 53 % bénéficient d’aides financières du type aide personnalisée au logement (APL) ou de bourses étudiantes.
Autre dépense conséquente, le logement. Les coûts varient sensiblement entre Paris et la province. Ainsi, le budget consacré au logement est trois fois plus élevé dans la capitale (4 014 euros en moyenne contre 1 320 euros en région). Sans surprise, les études parisiennes sont donc plus chères d’un tiers (9 346 euros contre 6 564 euros).
Dans ces conditions, près de 20 % des parents prônent une colocation pour partager les frais, et 14 % "jouent de leur relation (famille, amis, collègues) pour trouver un hébergement à leur(s) enfant(s)".
Article paru dans L’Obs, 21 mai 2018
L’accès des jeunes à l’emploi : un parcours difficile et marqué par les inégalités
Trois ans après leur sortie du système scolaire ou de l’enseignement supérieur, qu’est devenue la génération 2013 ? La sixième édition de l’enquête « Quand l’école est finie » du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq) montre que leur insertion professionnelle reste, pour une bonne part d’entre eux, difficile et marquée par les inégalités. Cette enquête a été réalisée sur les trois premières années de vie active des 693 000 jeunes sortis de formation initiale en 2013, à tous les niveaux de formation, à partir d’un échantillon représentatif de 23 000 jeunes interrogés en 2016.
Les sans diplôme « marginalisés »
Des discriminations multiples
Adrien de Tricornot, article paru dans Le Monde supplément Campus, 2 novembre 2017