Les inégalités socio-économiques en France
THEME 2 : TERRITOIRES, POPULATIONS, DEVELOPPEMENT : QUELS DEFIS ?

Chapitre 2 :
La France : dynamiques démographiques, inégalités socio-spatiales

Consigne : A l'aide des documents de votre corpus, répondez aux questions suivantes :
1) A quelle échelle s’inscrit votre corpus documentaire : Nationale ; Régionale ; Départementale ; Urbaine ?
2) De quelle nature sont les inégalités présentées dans votre corpus documentaire ?
3) Quels sont, d’après les documents, les territoires présentant les indicateurs les plus fragiles par rapport à votre sujet ?
4) Quels sont, d’après les documents, les territoires présentant les indicateusr les plus favorables par rapport à votre sujet ?
5) Comment pouvez-vous expliquer de telles inégalités territoriales ?
6) Quelles sont les conséquences de ces inégalités pour le territoire étudié et pour les populations qui y vivent ?
7) Quelles sont les solutions mises en œuvre pour réduire ces inégalités ? Quels sont les acteurs mobilisés ?
Inégalité des études supérieures que l'on soit jeune citadin ou rural
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Les jeunes sans diplôme en 2015
 
La réussite au baccalauréat en Ile-de-France
 
Les jeunes face au chômage en France
 
Des inégalités toujours criantes dans l'accès à l'enseignement supérieur
Plus d'un foyer sur deux doit renoncer à certains projets pour financer les études de ses enfants.

Choisir son orientation, un parcours qui n'a pour certains rien d'évident. Outre les difficultés à trouver sa voie, s'ajoute le coût parfois vertigineux des études. Un coût qui constitue déjà un critère pour nombre de futurs bacheliers. Une enquête de CSA Research pour la société Cofidis et révélée ce lundi dans "Le Monde", souligne une nouvelle fois le poids des inégalités dans l'accès à l'enseignement supérieur et les risques pour "l'ascenseur social".

Premier constat : le budget global consacré par les familles françaises aux études supérieures est de 7 118 euros en moyenne par an et par enfant. Ce montant inclut à la fois les frais de scolarité, mais aussi de logement, d’alimentation, de transport, etc.

Comment bien choisir après le bac : les diplômes qui donnent du travail
24% comptent sur un job étudiant

Comme on pouvait s'en douter, choisir une filière sélective, comme une école de commerce (10 735 euros) ou d’ingénieurs (9 733 euros), coûte nettement plus cher que les parcours professionnalisants, tel que les BTS (6 870 euros) ou l’université (6 473 euros). Cette aspiration à la "méritocratie" conduirait huit familles sur dix à "anticiper les dépenses liées aux études, dont la moitié dès l’année de seconde", note auprès du "Monde" Céline François, directrice marketing de Cofidis.

Ainsi plus d’un foyer sur deux (55 %) doit renoncer à certains projets ou reporter des achats, afin de financer les études de leurs enfants. Dans le détail, 87 % des parents interrogés - sur 503 réponses - disent "utiliser leur épargne" pour financer ces études supérieures, 24 % d’entre eux comptent sur les revenus issus d'un obligatoire "job étudiant" que devra trouver leur enfant et "10 % souscrivent un crédit à la consommation". Ces disparités sont criantes entre les classes sociales.

Des études plus chères à Paris

Les familles aisées (dont les revenus sont supérieurs à 4 501 euros net mensuels) puisent en priorité dans leur épargne. Celles qui ont des revenus et une épargne plus modestes (moins de 4 500 euros net mensuels) doivent alors trouver des ressources complémentaires : 14 % d’entre elles prennent un crédit à la consommation et 53 % bénéficient d’aides financières du type aide personnalisée au logement (APL) ou de bourses étudiantes.

Autre dépense conséquente, le logement. Les coûts varient sensiblement entre Paris et la province. Ainsi, le budget consacré au logement est trois fois plus élevé dans la capitale (4 014 euros en moyenne contre 1 320 euros en région). Sans surprise, les études parisiennes sont donc plus chères d’un tiers (9 346 euros contre 6 564 euros).

Dans ces conditions, près de 20 % des parents prônent une colocation pour partager les frais, et 14 % "jouent de leur relation (famille, amis, collègues) pour trouver un hébergement à leur(s) enfant(s)".

Article paru dans L’Obs, 21 mai 2018

Campagne d'aide menée par la région Ile-de-France pour préparer le DAEU
Le Diplôme d’Accès aux Etudes Universitaires (D.A.E.U.) est une seconde chance pour tous ceux qui ont quitté le système scolaire avant l’obtention du baccalauréat
 
Le campus universitaire de Grenoble
Le nombre d'étudiants en France est passé d'un million en 1985 à 2 680 000 en 2018. Ceci a nécessité la création de nombreuses facultés, de logements étudiants. Pour autant, la démocratisation de l'enseignement supérieur n'est pas totale; les enfants d'ouvriers étant par exemple sous-représentés.
 

L’accès des jeunes à l’emploi : un parcours difficile et marqué par les inégalités

Trois ans après leur sortie du système scolaire ou de l’enseignement supérieur, qu’est devenue la génération 2013 ? La sixième édition de l’enquête « Quand l’école est finie » du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq) montre que leur insertion professionnelle reste, pour une bonne part d’entre eux, difficile et marquée par les inégalités. Cette enquête a été réalisée sur les trois premières années de vie active des 693 000 jeunes sortis de formation initiale en 2013, à tous les niveaux de formation, à partir d’un échantillon représentatif de 23 000 jeunes interrogés en 2016.

Les sans diplôme « marginalisés »

Tous diplômes confondus, les « séquences d’emploi » des jeunes ont duré, en moyenne, seize mois au cours de cette période. Mais leur durée reflète en grande partie le niveau des diplômes : douze mois pour les non-diplômés, seize mois pour les bacs + 2 (hors santé et social) et vingt-trois mois pour les diplômés d’écoles de commerce ou d’ingénieur.L’étude du Céreq
souligne d’ailleurs que « tous les indicateurs d’insertion des non-diplômés sont au rouge ». Elle évoque la « marginalisation
sur le marché du travail des groupes les plus vulnérables » : trois jeunes sans diplôme sur dix n’ont eu, en trois ans, aucun contact véritable avec l’emploi (soit au moins un mois auprès du même employeur). Près de 40 % d’entre eux sont encore en recherche d’emploi après trois ans de vie active. Et parmi les non-diplômés ayant un emploi, « près des deux tiers connaissent différentes formes de précarité : 17 % sont en intérim, 22 % en contrat aidé et 26 % employés sur d’autres types de contrats à durée déterminée, taux parmi les plus élevés de toute la génération ».

Des discriminations multiples

L’étude de la génération 2013 sortie du système scolaire et d’enseignement supérieur montre aussi comment les phénomènes de reproduction sociale restent prégnants dans le parcours scolaire et d’enseignement supérieur, mais aussi au-delà : 52 % des enfants ayant deux parents cadres obtiennent un diplôme bac + 5, contre 6 % des enfants dont les deux parents sont ouvriers.De plus, ajoute le Céreq, « le diplôme ne gomme pas les différences liées à l’origine sociale. Même aux niveaux les plus élevés de l’enseignement supérieur (M2, grandes écoles et doctorat), les enfants de cadres ont plus de chances de
s’inscrire dans les trajectoires d’accès durable à l’emploi ». Ainsi, 80 % des diplômés bac + 5 ayant des parents cadres ont accédé à un emploi stable, contre 73 % des enfants d’ouvriers ou d’employés, et 72 % des enfants issus de l’immigration.Les jeunes résidant dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville sont plus souvent au chômage (33 %). Et, à diplôme égal, ils sont exposés à une « pénalité » dans l’accès à l’emploi qui varie selon le diplôme qu’ils possèdent : « de deux points [de taux de chômage supplémentaire] parmi les diplômés d’un bac + 5 et au-delà (11 % contre 9 %) à quatorze points (40 % contre 26 %) parmi les titulaires d’un CAP-BEP », a calculé le Céreq.

Adrien de Tricornot, article paru dans Le Monde supplément Campus, 2 novembre 2017