Les inégalités socio-économiques en France
THEME 2 : TERRITOIRES, POPULATIONS, DEVELOPPEMENT : QUELS DEFIS ?

Chapitre 2 :
La France : dynamiques démographiques, inégalités socio-spatiales

Consigne : A l'aide des documents de votre corpus, répondez aux questions suivantes :
1) A quelle échelle s’inscrit votre corpus documentaire : Nationale ; Régionale ; Départementale ; Urbaine ?
2) De quelle nature sont les inégalités présentées dans votre corpus documentaire ?
3) Quels sont, d’après les documents, les territoires présentant les indicateurs les plus fragiles par rapport à votre sujet ?
4) Quels sont, d’après les documents, les territoires présentant les indicateusr les plus favorables par rapport à votre sujet ?
5) Comment pouvez-vous expliquer de telles inégalités territoriales ?
6) Quelles sont les conséquences de ces inégalités pour le territoire étudié et pour les populations qui y vivent ?
7) Quelles sont les solutions mises en œuvre pour réduire ces inégalités ? Quels sont les acteurs mobilisés ?
Les inégalités socio-économiques à l'échelle du territoire français
 
L'emploi : une France à deux vitesses
 

La pauvreté, fille des inégalités

La pauvreté est l'une des inégalités les plus visibles. Entre 2006 et 2016, le nombre de pauvres a augmenté de 630 000 au seuil à 50% du niveau de vie médian alors qu'en même temps la richesse nationale s'est accru de 7%, soit de 170 milliards d'euros. Ce n'est pas un paradoxe mais la conséquence d'une distribution inégalitaire des revenus qui témoigne de l'absence de ruissellement des richesses concentrées en haut de la pyramide. « Il paraît que la crise rend les riches plus riches et les pauvres plus pauvres. Je ne vois pas en quoi c'est une crise. Depuis que je suis tout petit c'est comme ça » : la plaisanterie de Coluche n'a jamais été aussi exacte. Être pauvre c'est être exclu d'une norme sociale à un moment donné, sur un territoire donné. On ne peut pas comprendre la pauvreté si on ne la replace pas dans le contexte global des inégalités. Les pauvres le sont d'autant plus que toute une partie de la population s'enrichit de manière considérable, accède aux bonnes filières scolaires, part en vacances et consomme à tout va. Beaucoup trop souvent, on s'apitoie sur les plus démunis, mais on refuse de voir que leur situation résulte aussi de l'accaparement de la richesse par les plus aisés.

D'après Noam Léandri, « Les pauvres méritent davantage », in Rapport sur la pauvreté en France, Observatoire des inégalités et COMPAS, 2 018

Ampleur et limites de la pauvreté en France

« Les plus jeunes sont les plus touchés par l'augmentation de la pauvreté. Plus d'un enfant sur 10 vit sous le seuil de pauvreté du fait des bas revenus de ses parents. Le taux de pauvreté des non-diplômés est 3 fois supérieur à celui des bacs + 2. La hausse du chômage, l'extension des contrats précaires et du temps partiel subi, l'alternance entre périodes d'emploi et de chômage ont fait le lit de la pauvreté. Sans le système de protection sociale, ce ne serait pas 14% mais 22% des Français qui vivraient sous le seuil de pauvreté (à 60% du niveau de vie médian). Notre système de prestations sociales et familiales, auquel il faut ajouter l'habitat social et les services publics gratuits permet à beaucoup de personnes d'éviter la misère et la rue. La France est l'un des pays d'Europe qui a le taux de grande pauvreté le plus bas : 3,1% de la population selon Eurostat en 2015, contre une moyenne européenne de 6,4%. Si notre modèle social ne réussit pas à protéger une part de nos concitoyens du manque ou de la précarité, il contient la grande misère mieux qu'ailleurs. »

D'après Anne Brunner, « 5 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté en France », in Rapport sur la pauvreté en France, Observatoire des inégalités et COMPAS, 2 018

Campagne de sensibilisation contre la précarité et le mal logement

Source : Fondation Abbé Pierre, 2019
 

Affiche du Centre communal d’action sociale de la ville d’Eybens (Isère)

 
La difficile lutte contre la pauvreté
En 2020, année marquée par la crise sanitaire et le recul de l'activité économique, 9,3 millions de personnes seraient en situation de pauvreté monétaire, soit 14,6% de la population. Un chiffre stable par rapport à 2019 (...).
Cette stabilité du taux de pauvreté et des inégalités de vie en 2020 s'expliquerait par les mesures exceptionnelles mises en place (...). Le dispositif d'activité partielle qui a concerné au total 8,5 millions de personnes, a permis de limiter les destructions d'emplois et de compenser partiellement ou totalement les pertes de salaire des personnes ayant subi une réduction de leur activité durant la crise du Covid 19.
Toutefois, l'activité partielle a surtout soutenu les employés, les ouvriers et les professions intermédiaires (1). Les personnes les plus modestes ont moins bénéficié du dispositif car elles occupent souvent des emplois précaires avec de faibles durées d'emploi dans l'année (...).
Sans ces dispositifs exceptionnels, les inégalités et la pauvreté auraient augmenté de 0,6 point entre 2019 et 2020, estime l'Insee.
"Covid-19 : un taux de pauvreté 2020 stable selon l'Insee", Vie publique, 12 novembre 2021

(1) Le terme désigne l'ensemble des salariés dont les emplois se situent entre les emplois et les ouvriers d'une part et les cadres de l'autre.
La pauvreté, l'Etat...et les milliardaires - Reportage
cdanslair
06.09.2023
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