1) Comment évoluent les relations entre les Etats-Unis et l’Urss à la fin des années 80 ? Pour quelles raisons ?
2) Quelles réformes Gorbatchev entreprend-il en Urss ? Pourquoi ?
3) Quelles sont les grandes étapes de l’effondrement de l’Urss ?
4) Quelle décision Gorbatchev prend-il le 25 décembre 1991 ? Quel regard porte-t-il sur son échec ?
La démission de Gorbatchev
Dans une allocution télévisée, Mikhail Gorbatchev annonce sa démission et la dissolution de l'URSS le 25 décembre 1991.
M'adressant à vous pour la dernière fois en qualité de président de l'URSS, j'estime indispensable d'exprimer mon évaluation du chemin qui a été parcouru depuis 1985 (…).
Le destin a voulu qu’au moment où j’accédait aux plus hautes fonctions de l'Etat, il était déjà clair que le pays allait mal. Tout ici est en abondance : la terre, le pétrole, le gaz, le charbon, les métaux précieux, d’autres richesses naturelles (…) et pourtant nous vivons bien plus mal que dans les pays développés, nous prenons toujours plus de retard par rapport à eux (…). La société étouffait dans le carcan d'un système administratif de commande. Condamnée à servir l'idéologie et à porter le terrible fardeau de la militarisation à outrance, elle était à la limite du supportable. Toutes les tentatives de réformes partielles - et nous en avons eu beaucoup - ont échoué l'une après l'autre. Le pays perdait ses objectifs. Il n'était plus possible de vivre ainsi. Il fallait tout changer radicalement (…). Je comprenais qu’entamer des réformes d'une telle envergure et dans une société comme la nôtre, était une œuvre de la plus haute difficulté et, dans une certaine mesure, risquée. Mais il n'y avait pas de choix. Aujourd'hui encore, je suis persuadé de la justesse historique des réformes démocratiques entamées au printemps 1985.
Mikhail Gorbatchev, 25 décembre 1991Le sommet de Malte, la fin de la guerre froide
Le sommet de Malte réunit le 3 décembre 1989 le président George Bush - récemment élu- et Mikhail Gorbatchev. Les 2 dirigeants annoncent l'ouverture d'une nouvelle ère dans les relations internationales et l'accélération des négociations sur le désarmement.
Q : Président Gorbatchev, le président Bush vous a demandé de mettre fin à la guerre froide une fois pour toutes. Pensez-vous que ceci a été réalisé maintenant ?
R : En premier lieu, j'ai assuré le président des États-Unis que l'Union soviétique ne commencerait jamais une guerre contre les États-Unis d'Amérique. Et nous aimerions que nos relations se développent à un point tel qu'elles permettraient d'ouvrir de plus grandes possibilités pour la coopération. Naturellement, le président et moi nous avons eu une large discussion, où nous avons cherché la réponse à la question où nous en sommes maintenant. Nous avons convenu, ensemble, que le monde quitte l'époque de la guerre froide, et entre dans une autre époque. C'est juste le commencement. Nous sommes juste au tout début de notre route, une longue route vers une période pacifique, de longue durée. Aussi, nous sommes unanimes en concluant à propos de la responsabilité spéciale reposant sur des pays comme les États-Unis et l'Union soviétique (…). Aussi, beaucoup de choses caractéristiques de la guerre froide devrait être abandonnée, le recours à la force, la course aux armements, la méfiance, la lutte politique et idéologique.
Conférence de presse des présidents Bush et Gorbatchev ,3 décembre 1989Gorbatchev et la perestroïka
De grands changements étaient en cours en Union soviétique et en Europe de l'Est (…). Auparavant, nous voulions que les leaders des pays de l'Europe de l'Est nous suivent. Cette fois-ci nous avons dit : nous voulons la perestroïka. Nous allons la réaliser, mais c'est vous qui décidez ce que vous voulez pour votre pays. Nous ne nous interférons pas (…). En tant que politicien j'ai peut-être perdu, mais les politiques que j'ai défendues ont permis de réaliser toutes les transformations nécessaires jusqu'en 1991. La perestroïka avait atteint un point de non-retour. J'ai perdu, la perestroïka a gagné (…).
L'idée de la perestroïka était de mettre un terme au système totalitaire, d'évoluer vers la démocratie, l'économie de marché, la liberté d'expression et de la presse, l'ouverture vers les autres pays (…). Nous avons bougé graduellement dans la direction qui nous semblait la bonne. D’un point de vue tactique, oui, nous avons fait des erreurs, il a fallu adapter notre trajectoire. Dans un pays comme la Russie avec l'industrialisation que nous avions entreprise, il y avait énormément de défis.
Interview de Mikhail Gorbatchev par le journal Le Temps, 1er novembre 2009