La Guerre froide
THEME 2 : DU MONDE BIPOLAIRE AU MONDE MULTIPOLAIRE
Question obligatoire : Le monde de 1945 à nos jours
Consigne : A l'aide des documents proposés dans votre onglet, répondez aux questions de l'étape 1 de votre fiche élève (les questions se trouvent dans chaque onglet)
Questions :
1) Quel a été le sort de l’Allemagne et de la ville de Berlin à l’issue de la Seconde Guerre mondiale ?
2) Pour quelles raisons Staline met-il en place le blocus de Berlin ? En quoi consiste-t-il ?
3) Comment les Occidentaux parviennent-ils à contourner ce blocus ? Pourquoi ?

4)Pourquoi Staline finit-il par lever le blocus ? Quelle est la principale conséquence de cette première crise de Berlin ?

Le blocus de Berlin-Ouest

A la fin du mois de mars 1948, les Soviétiques se mirent à couper les lignes de communication terrestres vers Berlin-Ouest les unes après les autres (…). Leur but était évident : forcer les Occidentaux à se retirer et faire passer toute la ville sous leur autorité.

Les alliés occidentaux répondirent à ce défi par l'établissement d'un fonds aérien. C'est le 25 juin 1948 que commença cette entreprise, la plus grandiose dans l'histoire de l'aviation moderne et qui sauvegarda la liberté des populations de Berlin-Ouest. Entre le 25 juin 1948 et le mois de mai 1949, 1 million et demi environ de tonnes de marchandises les plus diverses, vivres, charbon, matières premières et médicaments arrivèrent par air (1) (…).

Dans la nuit du 12 mai 1949, les Russes levèrent le blocus. Leur but - briser la résistance des habitants et contraindre les puissances occidentales à abandonner la place - n'avait pas été atteint. Berlin demeurait le bastion de l'Occident.

Konrad Adenauer (chancelier de la RFA de 1949 à 1963), Mémoires, 1945-1953, 1965, DR

(1) En réalité, près de 2,3 millions de tonnes

La première crise de Berlin (1948-1949)
 

Les Soviétiques justifient le blocus de Berlin-Ouest La situation de Berlin ne posait pas de problème jusqu’à ce que les gouvernements de la Grande-Bretagne, des Etats-Unis et de la France ne procèdent à une réforme monétaire séparée dans les zones occidentales de l’Allemagne et dans les trois secteurs de Berlin. Il est en même temps bien connu que cette réforme séparée n'était que l'une des dernières mesures qui allaient le plus loin dans la politique de démembrement de l'Allemagne (...). Le blocus est le nom donné aux restrictions de transports ordonnées par le Commandement soviétique afin de sauvegarder les intérêts de la population et de protéger la vie économique de la zone soviétique de la désorganisation et de l’effondrement (…Ϳ
Note du 3 octobre 1948 du gouvernement soviétique, répondant à la note du 26 septembre de la Grande-Bretagne, des Etats-Unis et de la France qui dénonçait le blocus.
Le pont aérien durant le blocus
Berlinois observant atterrissage d'un avion américain à Berlin, 1948
Suite à la décision des Français de fusionner leur zone d'occupation avec celle des Britanniques et des Américains, les Soviétiques décident de fermer les frontières de leur zone d'occupation. La partie ouest de Berlin, occupée par les Occidentaux reste isolée de juin 1948 à mai 1949 et approvisionnée par avion.
 

Les enjeux du pont aérien

Lorsqu’en son temps, à l'été 1945, les 4 forces d'occupation sont entrées dans Berlin et se sont associées dans un Conseil de contrôle allié pour toute l'Allemagne et dans un commandement allié de la ville, le monde entier a reporté toute son attention sur cet exemple et on a dit que Berlin serait le symbole, mais aussi le baromètre de la collaboration des 4 grandes puissances. La preuve par l'exemple est maintenant faite (…). Un retrait de Berlin équivaudrait pour les États-Unis à une perte de prestige qui se manifesterait bien au-delà des frontières de l'Allemagne et aurait des conséquences concrètes. La confiance dans la parole et la puissance de l'Amérique serait sérieusement ébranlée et la réalisation du plan Marshall fortement remise en question (…). Il ne s'agit donc pas simplement de Berlin et des 2 millions de Berlinois occupés par l'Ouest Berlin n'est que le prétexte, symbole tangible il s'agit de toute la politique américaine d'après-guerre.

« Potsdam, Berlin et le plan Marshall », Luxemburger Wort, 26 juin 1948