1) Identifiez et localisez à l’échelle du territoire français l’espace présenté dans votre corpus documentaire
2) Identifiez et définissez le milieu dominant présenté dans votre corpus documentaire.
3) Quels sont les atouts et les potentialités du territoire présenté ?
4) Quels aménagements ont été réalisés par l’homme pour valoriser ce territoire ?
5) Quels sont les risques et les contraintes qui pèsent sur ce territoire ?
6) Quelles mesures de protection ou de gestion ont été mise en œuvre pour préserver ce territoire ?
7) Quels sont les différents acteurs mobilisés dans la valorisation et la protection de ce territoire ?
"Hier en pleine campagne, aujourd'hui en pleine ville" : quand l'étalement urbain rattrape les sites Seveso
On en compte 1.312 sur toute la France, dont une vingtaine à "haut risque". La catastrophe de Lubrizol, avec l'incendie de l'une des usines de l'entreprise à Rouen dans la nuit de mercredi à jeudi dernier, a jeté une lumière crue sur la situation des sites Seveso. Construits au départ loin des villes, ces derniers ont peu à peu vu les constructions des communes se rapprocher. Ce qui n'est pas sans risque pour les populations.
Des logements à 100, 200 ou 400 mètres des sites
Les premiers sites Seveso ont été construits dans les années 1930, et tous étaient jusqu'ici isolés. Mais les zones autour, longtemps restées très larges, se sont rétrécies à mesure que les villes se sont agrandies et que l'étalement urbain s'est accéléré. Les habitations sont bien sûr tenues de respecter une distance minimum imposée, qui varie selon le site et figure dans une "étude de danger" établie par chaque exploitant. Mais on trouve désormais des logements à 100, 200 ou 400 mètres des sites.
"Des sites Seveso qui étaient hier en pleine campagne se retrouvent aujourd'hui en pleine ville", reconnaît Evrard Fauche, directeur de Butagaz, à Petit-Couronne, en banlieue de Rouen. C'est ici que trois millions de bouteilles de gaz sont remplies de butane et de propane chaque année, avant de partir chez les consommateurs. Ce qui vaut au site un classement en seuil "haut" de dangerosité. Si lors de son implantation, en 1931, le seul voisin de Butagaz était une raffinerie, désormais la commune de Val-de-la-Haye est toute proche.
L'acceptabilité sociale du risque
"On a des contacts réguliers, on travaille en bonne intelligence", assure Evrard Fauche. Selon lui, la proximité des habitations (ici, aucune ne peut être construite à moins de 400 mètres) s'explique aussi par le fait que "ce sont souvent des sites qui génèrent de l'activité économique, des emplois". Se pose alors "la question de l'acceptabilité sociale du risque".
" Mettre ces sites à la campagne ne règle aucun problème "
La question se posera avec acuité aux élus municipaux de Rouen qui discutent en ce moment même de la construction d'un "éco-quartier" de 2.500 logements... à un kilomètre du site de Lubrizol. En 2016, l'agence gouvernementale pour l'environnement avait déjà pointé, dans un premier avis, l'absence de connaissance sur les risques d'accident sur le site voisin dans l'enquête d'impact réalisée. Après l'incendie de la semaine dernière, le projet a du plomb dans l'aile. "Là ça craint", souffle Sylvain, qui habite à proximité depuis 10 ans. "D'autant qu'il n'y a pas que [Lubrizol], il y a aussi Total. Non, il ne faut pas" faire ça.
"L'industrie, il nous en faut"
"Cela nous amène à réunir l'ensemble des élus et avoir une nouvelle réflexion", admet Christine Rambaud, adjointe en charge de l'urbanisme à la mairie de Rouen, qui rappelle par ailleurs qu'aucun permis n'a encore été signé. "Il faut qu'on ait des certitudes sur la protection des futurs habitants."
Mais selon elle, la solution n'est pas nécessairement celle d'une interdiction pure et simple des constructions dans les environs. "On a bien vu que le nuage de fumée impacte aussi les agriculteurs, les villages ruraux. Dire qu'on met ces sites à la campagne ne règle aucun problème."D'autant que "si nous voulons éviter l'étalement urbain, il faut admettre que l'on densifie et que l'on construit la ville sur la ville", ce qui n'est pas forcément une bonne solution pour Christine Rambaud.
Sans compter, encore et toujours, l'attractivité économique de ces sites. "Les industries, il nous en faut. La réflexion, c'est [plutôt] comment on remplace une industrie à risque par une industrie qui en représente moins." En Seine-Maritime, l'industrie représente 15% des emplois.
Affaire Lubrizol : la polémique monte sur la présence de sites Seveso près des villes
Après l'accident de l'usine Lubrizol, Bruno Le Maire juge "utile" de revoir l'implantation des usine Seveso pour les éloigner des villes. Le Premier ministre promet la "transparence totale" aux populations inquiètes.
Le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire, a jugé dimanche qu'il serait "utile" de revoir les règles d'implantation des usines sensibles, après l'incendie de l'usine chimique Lubrizol de Rouen. "Avoir des usines classées Seveso qui sont quasiment imbriquées dans une ville, on ne ferait plus ça aujourd'hui", a déclaré le ministre (…).
"L'urgence aujourd'hui c'est garantir la sécurité sanitaire des habitants de Rouen. Après, qu'on fasse un retour d'expérience, que nous regardions quelles leçons il faut en tirer sur les implantations d'usines, sur les usines à risque, sur la topographie de toutes les usines à travers le territoire, pourquoi pas, je pense que ça pourrait être utile", a-t-il avancé.
Plusieurs riverains, associations ou syndicats ont fait part depuis jeudi de leur inquiétude ou de leur colère, alors que l'usine chimique Lubrizol, un site industriel Seveso seuil haut, es située dans la ville de Rouen, à environ trois kilomètres de la célèbre cathédrale.
Les sites Seveso sont classés selon deux niveaux de risque, seuil haut et seuil bas, en fonction de la quantité de matières dangereuses présentes. Selon le ministère de la Transition écologique et solidaire, la France compte 1.312 sites classés Seveso (dont 705 en seuil haut) à ce jour. Fin 2015, lors du dernier recensement, la France en comptait 1.261 (dont 700 en seuil haut).
Extrait d’un article paru sur le site latrubune.fr, 29 septembre 2019