La révolution à Milan
Le musicien Giuseppe Verdi, compositeur de plusieurs opéras patriotiques, évoque les Cinq journées de Milan qui ont vu, du 18 au 22 mars 1848, la population chasser l'armée d'occupation autrichienne.
Tu imagines comment j'aurais pu rester à Paris après avoir appris que la révolution éclatait à Milan ! Dès que j'ai appris les nouvelles, je suis parti, mais je n'ai pu voir que ces extraordinaires barricades (...). Honneur à ces héros ! Honneur à toute l'Italie, vraiment grande désormais !
Voici l'heure de sa libération, sois en sûr. Le peuple le veut et quand le peuple le veut, nul pouvoir absolu ne saurait y résister. Ceux qui entendent nous régir par la seule force peuvent bien faire tout ce qu'ils veulent, conspirer autant qu'ils veulent, ils ne parviendront pas à briser le peuple de ces droits. Oui, oui, quelques années encore, peut-être seulement quelques mois, et l'Italie sera libre, unie et républicaine. Comment pourrait-il en être autrement ?
Tu me parles de musique ? Qu'est-ce qui te prend ? Penses-tu qu'en ce moment je m'encombre de notes et de sons ? En 1848, nulle musique ne saurait convenir aux oreilles italiennes que le son du canon !
Lettre de Giuseppe Verdi à Francesco Maria Piave, 21 avril 1848