1830-1848 L'Europe des révolutions
Travail préparatoire : Répondez aux questions suivantes :
1) Quelle est la situation politique du peuple étudié avant la poussée révolutionnaire?
2) Dans quel contexte s'inscrivent les événements?
3) Quelles sont les revendications du peuple ?
4) Quels sont les acteurs et les formes que prennent les événements ?
5) Quelles avancées sont acquises grâce à la poussée révolutionnaire ?
6) Quelle est la réaction des autorités face à cette poussée révolutionnaire?
Tâche finale : A partir de votre travail préparatoire, vous rédigerez en groupe un texte structuré dans lequel vous présenterez les causes, les formes et les conséquences de l'épisode révolutionnaire étudié.
Le travail est à déposer ou à réaliser directement sur l'application "mur collaboratif" située juste en dessous de ce fichier (il vous suffit de cliquer sur le + situé en-dessous de la colonne correspondant à votre sujet d'étude).
La Pologne, un territoire partagé entre trois Etats
 
Une minorité nationale : les Polonais
Le Duché de Varsovie (...) est réuni à l'Empire de Russie. Il y sera lié irrévocablement par sa constitution, pour être possédé par Sa Majesté l'Empereur de toutes les Russies, ses héritiers et se successeurs, à perpétuité. Sa Majesté impériale se réserve de donner à cet Etat, jouissant d'une administration distincte, l'extension intérieure qu'elle jugera convenable. Elle prendra [le titre] de Tsar, Roi de Pologne (...).
Les Polonais, sujets respectifs de la Russie, de l'Autriche et de la Prusse, obtiendront une représentation et des institutions nationales, réglées d'après le mode d'existence politique que chacun des gouvernements auxquels ils appartiennent jugera utile et convenable de leur accorder.
Recueil des traités et conventions entre la France et les puissances alliées en 1814 et 1815, suivi de l'acte du congrès de Vienne, 1815
Les divisions des Polonais
Les quarante premiers jours de la révolution s'écoulèrent dans une fatale indécision. Rien n'annonçait qu'un système vraiment révolutionnaire serait adopté, pour agir, attaquer et vaincre. La paisible retraite du tzarévitch (1), la disgrâce encore peu apparente de plusieurs citoyens qui avaient pris une part active à la révolution, plusieurs pouvoirs successifs, la dictature méfiante, arrogante et souvent folle, la douceur avec laquelle les traîtres furent épargnés, les intrigues de l'aristocratie, les mensonges et les calomnies répandus par les partisans de la Russie (...) tout cela était plus que suffisant pour aigrir beaucoup d'hommes d'action.
Léonard Chodzko, Notice biographique de Joachim Lelewel, 1834, Paris

(1) Le grand-duc Constantin, frère du tsar, retiré en Ukraine
"L'ordre règne à Varsovie"
Grandville et Eugène Forest, L'ordre règne à Varsovie (paroles de M. Sébastiani), lithographie coloriée, 1831, Bibliothèqye polonaise, Paris
Le 16 octobre 1831, interrogé sur la situation en Pologne, le ministre français de la Guerre, Bastien Sébastiani, déclare que la tranquillité règne à Varsovie, formule qui provoque la moquerie de l'opposition
 
La Pologne abandonnée par l'Europe
La révolution de Pologne est étouffée ; l'ordre règne à Varsovie (...). Pauvre Pologne ! Elle a expiré, abandonnée par tous ceux qui lui témoignaient une amitié hypocrite ! Il est de bon ton dans les cours et dans les salons dorés de s'attendrir à l'idée de la Pologne (...). La pauvre Pologne s'est dévouée comme une victime pour arrêter la Russie qui s'ébranlait contre la civilisation. Pour soutenir cette lutte inégale, elle avait fait appel à l'Europe occidentale : "Peuple indocile, avait-on dit tous bas dans les conseils des rois !" (...). Sous l'influence d'un vif sentiment de catholicisme, elle avait invoqué Marie, et les catholiques de France étaient restés muets dans leurs basiliques (...). D'une voix déchirante, elle avait demandé de l'argent, elle n'avait pas trouvé de crédit ; les capitalistes n'avaient d'entrailles que pour Metternich et Ferdinand VII. Et quand elle a été écrasée, à peine quelques voix se sont élevées pour honorer son martyre. Les cabinets européens n'ont pas voulu pour elle célébrer de funérailles. Ce cadavre déposait contre leur égoïsme, ils ont eu hâte de l'enfouir.
Le Globe, journal socialiste français, 20 octobre 1831
La mobilisation en faveur de la Pologne vaincue
Horace Vernet, Allégorie de la Pologne vaincue ou Le Prométhée polonais, huile sur toile, vers 1831, bibliothèque polonaise, Paris.
Les républicains français se déchaînent contre Bastien Sébastiani et dénoncent la non-intervention de la France en faveur des insurgés polonais, qu'ils perçoivent comme la trahison des idéaux de la révolution de juillet 1830