La résurrection de la culture nationale en Bohême
Durant l'hiver 1841, on donna à Prague un certain nombre de bals patriotiques ; les salles de bal étaient tendues d'étoffes blanches et rouges, les couleurs nationales de la Bohême. Tous les souscripteurs devaient parler uniquement la langue bohémienne et, à leur entrée, les maîtres des cérémonies les annonçaient dans un dialecte de cette langue qui, quelques années auparavant, était généralement regardé comme un patois de paysan. On avait voulu d'abord imprimer seulement en bohémien les affiches destinées à annoncer ces bals ; mais la police refusa son autorisation. Force fut donc de se conformer aux usages et de réaliser une double affiche (...).
Transportons-nous dans une rue sombre de Prague, chez un Allemand qui est le principal éditeur de la littérature bohémienne moderne ; nous y rencontrerons quelques jeunes patriotes, des avocats, des étudiants ou des gens de lettres. Ils viennent à certaines heures du jour examiner ou acheter de nouveaux livres, illyriens, bohémiens, polonais ou russes (...).
Toutes les langues slaves sont étudiées actuellement avec une ardeur incroyable par les patriotes bohémiens. Parmi les publications nouvelles de 1841, je remarquai le Semoki sud ou la législation ancienne de la Bohême.
Reportage paru dans la Revue britannique, 1843