1830-1848 L'Europe des révolutions
Travail préparatoire : Répondez aux questions suivantes :
1) Quelle est la situation politique du peuple étudié avant la poussée révolutionnaire?
2) Dans quel contexte s'inscrivent les événements?
3) Quelles sont les revendications du peuple ?
4) Quels sont les acteurs et les formes que prennent les événements ?
5) Quelles avancées sont acquises grâce à la poussée révolutionnaire ?
6) Quelle est la réaction des autorités face à cette poussée révolutionnaire?
Tâche finale : A partir de votre travail préparatoire, vous rédigerez en groupe un texte structuré dans lequel vous présenterez les causes, les formes et les conséquences de l'épisode révolutionnaire étudié.
Le travail est à déposer ou à réaliser directement sur l'application "mur collaboratif" située juste en dessous de ce fichier (il vous suffit de cliquer sur le + situé en-dessous de la colonne correspondant à votre sujet d'étude).
Carte de l'Europe à la veille du Printemps des peuples de 1848
 
1848, Printemps des peuples
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Les revendications du peuple hongrois
La révolution éclate en Hongrie le 15 mars 1848. Sous l'impulsion du député Lajos Kossuth et de ses camarades, un programme national et libéral en 12 points est élaboré.
Ce que souhaite la nation hongroise : la paix, la liberté et l'entente
1. Nous souhaitons la liberté de la presse, l'abolition de la censure
2. Des ministres indépendants (1) à Buda-Pest
3. Une assemblée nationale annuelle à Pest
4. L'égalité citoyenne et religieuse devant la loi
5. Une garde nationale
6. Un partage commun des impôts
7. L'abolition des charges féodales
8. Des tribunaux pour l'égalité de la défense
9. Une banque nationale
10. Que l'armée prête serment sur la constitution, que nos soldats hongrois ne soient pas appelés à l'étranger, que les soldats étrangers quittent le pays
11. La libération des prisonniers politiques
12. L'union (2)
Egalité, Liberté, Fraternité !
Les "Douze points", 15 mars 1848

(1) Un régime parlementaire
(2) Il s'agit de l'union avec la Transylvanie, principauté de l'Empire d'Autriche, peuplée de Roumains et de Hongrois
La Diète hongroise réclame des réformes à l'empereur d'Autriche (mars 1848)
La diète siège à Presbourg, sous la présidence de Kossuth
Il est clair que si le gouvernement de Votre Majesté ne change pas de direction et ne s'harmonise pas avec les principes constitutionnels, le trône de Votre Majesté et la monarchie elle-même se trouveront placés dans une situation embarrassante et dangereuse, dont il est difficile de prévoir l'issue, mais qui plongera notre pays dans une affreuse misère.
Ayant été convoqués par Votre Majesté dans le but d'élaborer des mesures de réformes, nous avons décidé la base d'une taxation équitable (...). Nous somme d'avis qu'il est aujourd'hui temps d'accorder des droits politiques au peuple. Le pays est e, droit d'attendre des mesures pour le développement de nos ressources industrielles, de notre commerce et de notre agriculture. En même temps, l'esprit de notre Constitution réclame un libre développement sous un système véritablement représentatif.
Adresse du Parlement hongrois à l'Empereur en mars 1848
Le soulèvement des Hongrois contre les Autrichiens en 1848
Laszlo Bellony, Sandor Petöfi et sa fameuse récitation de "Debout Hongrois", le 15 mars 1848, huile sur toile, sans date
Le 15 mars 1848, le poète Petöfi récite "Debout Hongrois !" qui devient par la suite un chant national. A sa droite, Kossuth, qui a proclamé l'indépendance de la Hongrie en avril 1849 (réprimée par l'Autriche en août 1849)
 
La déclaration d'indépendance de la Hongrie
En mars 1848, l'Empereur autrichien concède la création d'un constitution. Les Hongrois, menés par Kossuth, contraignent l'Autriche à reconnaitre leur indépendance en avril. Mais en octobre, dans l'Empire autrichien, la Constituante est dissoute. Après avoir reconquis la capitale (Vienne) en octobre, le général Windischgrätz engage, avec l'aide du tsar, le combat contre la Hongrie dont la Diète a voté la déchéance de la dynastie autrichienne. Les Hongrois doivent capituler le 13 août 1849.

Nous, les représentants légaux de la nation hongroise, par cette déclaration solennelle, rendant à la Hongrie ses droits imprescriptibles, nous la replaçons avec toutes ses parties et provinces au rang des Etats indépendants de l'Europe ;
Devant Dieu et devant le monde, nous proclamons déchue de son trône la parjure maison des Habsbourg-Lorraine ;
Jamais, à aucune dynastie, la Providence ne remit une plus noble tâche que celle qui échut à la dynastie des Habsbourg-Lorraine en Hongrie (...).
Mais cette dynastie ne peut pas citer un seul de ses principes qui ait cherché sa force et sa gloire dans la liberté des peuples (...). Tantôt, par la force ouverte, elle a travaillé à ravir à ce pays son indépendance légale et sa liberté constitutionnelle, pour le confondre avec une servitude commune avec les provinces de l'Empire (...). Tantôt, lorsqu'elle en était empêchée par l'inopportune vigilance de la nation, elle a concentré tous ses efforts dans le but de paralyser les forces de la Hongrie, d'entraver son développement.
Cité par Iranyi et Chassin, Histoire politique de la révolution de Hongrie, 1847-1849, tome 2, Pagnerre, Paris, 1860
La capitulation des Hongrois en 1849
Tableau de Klinovszki, vers 1850, musée de l'Armée, Budapest

Les troupes hongroises, attaquées à la fois par les Autrichiens, les Croates et les Russes doivent capituler. Plus de 30 000 hommes rendent les armes à Vilagos, le 13 août 1849. Commence alors une répression impitoyable.
 
La répression en Hongrie
Thomas Jarnos, Exécution d’officiers hongrois par les Autrichiens à Arad en 1849, 1893, collection particulière.
Après avoir proclamé son indépendance, la Hongrie se dote d'une armée. Mais vaincue, celle-ci fait l'objet d'une répression féroce la part des Autrichiens
 
1848, une révolution manquée ?
L'Europe a été ébranlée dans ses derniers fondements. Vingt révolutions ont eu lieu. La France a brisé la monarchie bourgeoise. L'Allemagne a vu dix foyers d'insurrections ouverts à la fois sur son sol. Vienne a rugi des colères du peuple, l'empereur a fui, le pape a fui. Le drapeau qui porte écrit "Droit, Liberté, indépendance" a flotté, et tout cela est tombé. Pourquoi donc la réaction (1) triomphe-t-elle aujourd'hui? La cause est en nous, dans notre manque d'organisation (...), dans l'éparpillement de nos forces en une multitude de petits foyers, de groupes, de sectes, de coteries puissantes à dissoudre, impuissantes à fonder.
Giuseppe Mazzini, Foi et avenir, Bureaux du Nouveau Monde, 1850
(1) La répression menée par les conservateurs