Carl Schurz, Réminiscences, 1906-1908
Frédéric-Guillaume IV, Proclamation du 21 mars 1848
Frédéric-Guillaume IV, Correspondance, lettre à son ambassadeur à Londres, 1849
L’écrasement des révolutions.
« Les révolutionnaires modérés, qui s’étaient flattés de pouvoir amener paisiblement, par des raisonnements et par des décrets, les peuples et les princes de l’Allemagne à se soumettre à un gouvernement unitaire, ayant échoué et se retirant découragés de l’arène, laissaient la place aux révolutionnaires violents, qui aveint toujours assuré que l’Allemagne ne pouvait être conduite à l’unité que par la ruine complète de tous ses anciens gouvernements et l’abolition entière du vieil ordre social. Aux discussions parlementaires succédaient de toutes parts des émeutes. (…)
Les Prussiens venaient de réprimer, les armes à la main, l’insurrection de la Saxe ; ils entraient dans le Palatinat, offraient leur intervention au Wurtemberg et allaient envahir le grand-duché de Bade, occupant ainsi par leurs soldats ou leur influence presque toute l’Allemagne.
L’Autriche était sortie de la crise terrible qui avait menacé son existence, mais elle était encore en grand travail. Ses armées victorieuses en Italie étaient battues en Hongrie. Désespérant de venir seule à bout de ses sujets, elle avait appelé la Russie à son aide et le tsar, par un manifeste du 13 mai, venait d’annoncer à l’Europe qu’il marchait contre les Hongrois. »
Alexis de Tocqueville, Souvenirs, 1893