1830-1848 L'Europe des révolutions
Travail préparatoire : Répondez aux questions suivantes :
1) Quelle est la situation politique du peuple étudié avant la poussée révolutionnaire?
2) Dans quel contexte s'inscrivent les événements?
3) Quelles sont les revendications du peuple ?
4) Quels sont les acteurs et les formes que prennent les événements ?
5) Quelles avancées sont acquises grâce à la poussée révolutionnaire ?
6) Quelle est la réaction des autorités face à cette poussée révolutionnaire?
Tâche finale : A partir de votre travail préparatoire, vous rédigerez en groupe un texte structuré dans lequel vous présenterez les causes, les formes et les conséquences de l'épisode révolutionnaire étudié.
Le travail est à déposer ou à réaliser directement sur l'application "mur collaboratif" située juste en dessous de ce fichier (il vous suffit de cliquer sur le + situé en-dessous de la colonne correspondant à votre sujet d'étude).
La situation territoriale et son évolution en 1830
 
Vive la Belgique !
Belges ! Nos compatriotes, nos amis, nos frères !
Il est des époques où l'indépendance et l'honneur d'une nation, menacée par les intrigues du dedans et du dehors, ne peuvent être sauvés que par une haute manifestation de la volonté générale. Ce moment est venu pour les Belges. Serrons-nous autour du drapeau de Septembre. La patrie sera sauvée par l'union de ses enfants. (...)
Avec un chef imposé ou seulement indiqué par l'étranger, notre indépendance ne serait qu'une chimère, et notre révolution que du temps et du sang perdus. Soyons Belges et terminons la révolution comme nous l'avons commencée, par nous-mêmes. Mais avant tout, soyons prêts à la guerre (...). Les Polonais, comprimés entre trois Etats (1) dont la politique combinée tend à l'asservissement de cette héroïque nation, repoussent les hordes innombrables et aguerries de l'autocrate (2). Nous, c'est seulement au roi de Hollande et à un peuple fatigué du joug que nous avons à faire (...). Les différents intérêts qui divisent les puissances dont nous sommes entourés sont une sûre garantie de l'indépendance que nous saurons vouloir. Les soldats de l'Autriche et de la Prusse pourraient concourir à étouffer la liberté à Varsovie ; jamais les grands peuples de la France et de l'Angleterre ne prêteront leur appui aux prétentions du despote hollandais (...). Belges, ne comptons que sur nous seuls ; la liberté se prend et ne se demande pas.
Obéissance à la Constitution ! Respect à la propriété, à l'ordre public !
Vive la Belgique ! Vive la liberté ! Vive l'indépendance !
Manifeste de l'Association nationale belge, 28 mars 1831

(1) La Russie, la Prusse, l'Autriche
(2) Référence au tsar de Russie, Alexandre Ier
La révolution de 1830 en Belgique
Gustaf Wappers, Episode des journées de septembre 1830 sur la place de l'hôtel de ville de Bruxelles, 1835, musée royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles
Réalisé sur commande du gouvernement belge, le tableau du peintre romantique Gustaf Wappers représente les insurgés diffusant leur proclamation Aux citoyens de Bruxelles
 
Une constitution pour la Belgique
Victor Lagye, gravure, 1851
De gauche à droite : un paysan, un soldat , un magistrat, un garde civique et un ouvrier.

La Belgique, indépendante en 1830, prend le lion pour emblème. Son roi, Léopold de Saxe-Cobourg, accepte une constitution en 1831
 
La Constitution belge de 1831
Art. 14 . La liberté de manifester ses opinions est garantie
Art. 18. La presse est libre
Art. 25. Tous les pouvoirs émanent de la nation (...)
Art. 47. La chambre des représentants se compose des députés élus directement par les citoyens payant le cens prévu par la loi
Art. 63. Les ministres sont responsables (...)
Art. 64. Aucun acte du roi ne peut avoir d'effet, s'il n'est contresigné par un ministre
Art. 65. Le roi nomme et révoque ses ministres
Art. 71. Le roi a le droit de dissoudre les Chambres (...)
Art. 78. Le roi n'a d'autres pouvoirs que ceux que lui attribue formellement la Constitution
Pourquoi la révolution belge a-t-elle réussi ?
Guizot raconte dans ses Mémoires comment, alors qu'il était ministre de l'Intérieur, la naissance monarchie de Juillet renonça à ses ambitions sur la Belgique indépendante.
Quant à la Belgique, notre politique était simple et très arrêtée ; nous étions résolus à la soutenir dans son indépendance et à n'y prétendre rien de plus. Point de réunion territoriale, point de prince français sur le trône belge. La France avait là un grand et pressant intérêt de dignité comme de sûreté à satisfaire, la substitution d'un Etat neutre inoffensif à ce royaume des Pays-Bas qui, en 1814, avait été fondé contre elle. Notre renoncement à toute autre ambition était à ce prix ; et au prix de ce renoncement nous nous assurions la bonne entente et l'action commune avec l'Angleterre dans presque toutes les affaires de l'Europe (...).
De concert avec monsieur Molé (1), je pris des mesures pour déjouer les menées contraires ; je fis publier partout qu'elles étaient désavouées par le gouvernement français ; des belges considérables, venus à Paris pour connaitre sûrement ses intentions, reçurent la déclaration formelle qu'ils ne devaient pas compter ni sur la réunion de leur pays à la France, ni sur un fils du roi pour leur trône. Les volontaires destinés à provoquer un mouvement en Belgique s'étaient promis qu'ils recevraient des fusils chez un négociant de Valenciennes ; il lui fut interdit de les livrer.
François Guizot, Mémoires pour servir à l'histoire de mon temps, 1868

(1) Le comte Molé fut ministre des Affaires étrangères d'août à novembre 1830