Ressources et tensions au coeur des mers et des océans
THEME 2 : MERS ET OCEANS : AU COEUR DE LA MONDIALISATION
Question obligatoire :
Mers et océans : vecteurs essentiels de la mondialisation
Doc 1 p.141 de votre manuel

L’océan Arctique : enjeux et tensions

 

L’enjeu énergétique en Arctique, dessin de presse de 2010

 

La Russie renforce sa présence en Arctique

« [En 2015] La Russie a officiellement soumis aux Nations unies une revendication sur 1,2 million de kilomètres carrés dans l'Arctique. [Elle] a procédé à plusieurs expéditions scientifiques polaires d'envergure pour collecter des preuves [de la présence d'un plateau continental] devant appuyer ses revendications. En 2007, une expédition a effectué une plongée record dans les profondeurs de l'océan Arctique, plantant symboliquement à cette occasion un drapeau russe au fond des eaux polaires, à 4 261 mètres de profondeur. »

« La Russie revendique officiellement 1,2 million de kilomètres carrés dans l'océan Arctique », Le Monde, 4 août 2015.

Des tensions internationales

L'océan Arctique devient le lieu d'investissements croissants de la part des Russes et des Chinois, à mesure que le réchauffement climatique fait fondre la calotte glaciaire. Les territoires de l'Arctique sont riches en minerais (or, zinc, cuivre, graphite, nickel, platine, uranium) et en hydrocarbures. Dans cette course à l'exploitation, la Russie et la Chine ont devancé les Américains. La Norvège s'est elle aussi lancée dans l'extraction des ressources pétrolières dans la mer de Barents, au nord de ses côtes.

Bien que la Chine n'ait aucune côte sur l'océan Arctique ni aucune revendication territoriale, elle s'est déclarée comme une « puissance presque arctique ». Elle fait partie du Conseil de l'Arctique comme pays observateur, depuis 2013, et est entrée au capital de firmes russes d'exploitation gazière.

Les États-Unis tentent de réagir. Ainsi, l'administration Trump a annoncé en janvier 2018 l'ouverture des eaux arctiques américaines au forage. [D. Trump a proposé en août 2019 au gouvernement danois d'acheter le Groenland.] Le refus du gouvernement groenlandais et de la Première ministre danoise a entraîné un incident diplomatique. Les Groenlandais demandent au contraire davantage d'autonomie, si ce n'est l'indépendance.

D'après G. Dagorn, « Pourquoi Donald Trump s'intéresse au Groenland », Le Monde, 23 août 2019.

Une course à l’appropriation des ressources ?

Si les revendications territoriales sont strictement encadrées par le droit de la mer, il faut souligner que plus de 95 % des ressources de l’océan Arctique sont comprises dans les ZEE appartenant aux Etats riverains. L’idée d’une course à l’appropriation des ressources est donc à nuancer fortement (…). La perspective d’un nouvel eldorado énergétique fondé sur les ressources fossiles semble aussi hypothétique. D’une part, par la complexité des opérations d’extraction d’une grande partie du potentiel pétro-gazier dans la région polaire. D’autre part, l’éventualité d’une telle extraction signifierait l’enterrement des accords de Paris (2015) pour limiter à 1,5 – 2° C la hausse moyenne des températures dans le monde.

E. Canova et ali, « L’Arctique, nouveau Moyen-Orient ? 5 points pour déconstruire un mythe », Le Grand Continent, 5 novembre 2019