Affiche du collectif Pêcheurs Artisans de la Baie de Saint Brieuc, gardezlecap.org, 2019
Les pêcheurs de la Baie de Saint-Brieuc s’opposent à l’installation d’éoliennes qui menaceraient leur activité car elles seraient situées au milieu de leur zone de pêche côtière de poissons et de coquilles Saint-Jacques
Les énergies renouvelables marines : le retard français
L'Europe est leader incontesté de la filière des énergies marines renouvelables. En 2016, on dénombre 3 460 éoliennes dans les eaux européennes. Peu profonde et venteuse, la mer du Nord concentre près de 75 % des parcs. En France, la plupart des projets sont en retard. La mise en service du premier parc éolien offshore n'interviendra pas avant 2019 ou 2020, alors que certains auraient dû être fonctionnels en 2016. À titre comparatif, le Danemark a posé sa première éolienne en mer en 1991. La France reste en avance pour les projets hydroliens. La première hydrolienne est entrée en service en 2015 au large de la rade de Brest.
En outre-mer, un système de récupération de l'énergie thermique des mers à la Réunion a été lancée. Son développement industriel et commercial n'est pas encore à l'ordre du jour et d'autres projets ambitieux ont été abandonnés. L'une des raisons du retard français, outre la volonté politique souvent fluctuante à l'égard des énergies renouvelables au sein d'un système énergétique dominé par le nucléaire, est la concurrence entre activité sur un littoral déjà saturé.
D'après A. Oiry, « Développer les énergies marines renouvelables sur la façade atlantique française : entre contestation et planification », Géoconfluences, novembre 2018
Les nodules polymétalliques, des ressources convoitées
En février 1968, le Monde diplomatique titrait « les richesses du XXIème siècle sont à prendre au fond des mers » et s'intéressait à l'exploitation minière en mer. 50 ans plus tard, force est de constater que le journal a sans doute vu juste : le XXIème siècle est en passe de voir se concrétiser des « mine sous-marines ».
Epuisement des gisements terrestres, demande en métaux accrue… le constat des années 1960 est toujours d'actualité. Et après la raréfaction des ressources apparaissent des tensions relatives à leur approvisionnement. Alors, industriels et Etats regardent vers des espaces encore vierges d'exploitation minière : les fonds marins.
Des gisements métalliques se trouvent dans tous les océans, à des profondeurs allant de quelques centaines à plusieurs milliers de mètres. Des minéralisations profondes, tels que les nodules polymétalliques (…), contiennent des métaux recherchés à la surface : cobalt, fer, manganèse, platine, nickel, or, argent, cuivre, terres rares… Leurs concentrations y sont souvent bien plus élevées que dans les gisements terrestres. Et les zones qui pourraient être exploitées sous les océans sont plus étendues. 1,5 million de km2 des fonds marins de l'océan Pacifique seraient actuellement sous permis d'exploitation. Les ressources s'avèrent immenses (…). Cela fait des fonds marins une nouvelle zone à exploiter.
Hélène Ferrarini, « La ruée minière sur les océans s'amorce, au prix probable de l'environnement », Reporterre, 8 juin 2018